Jésus le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité

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Chère assemblée, chers auditeurs,

J’aimerais ce matin vous inviter à méditer une courte phrase de l’épître aux Hébreux : « Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et pour l'éternité ». C’est Hébreux 13.8. Les lectures bibliques que nous avons entendues en première partie du culte nous ont parlé de Jésus. Elles nous ont rappelé son origine avant toutes choses, le but de sa mission conçue par le Père et les souffrances qu’il a prises sur lui pour accomplir cette mission. Ces lectures nous aideront à mieux comprendre ce que cette affirmation peut signifier : « Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et pour l'éternité. »
Car déjà une première question surgit. Lorsqu’on dit de quelqu’un : « il n’a pas changé », cela peut laisser entendre plusieurs choses, et vous le savez, ce n’est pas forcément une affirmation positive : « il n’a pas changé » (y mettre le ton). A propos de Jésus, comment faut-il interpréter cette parole ? Il faut – pour y répondre – faire le voyage mental qui nous ramène sur ses traces il y a 2000 mille ans en Galilée et en Judée. Nous pouvons alors le voir avec des enfants leur imposant les mains et les bénissant. Nous pouvons le voir avec des malades, les guérissant, leur pardonnant, avec des marginaux, mangeant avec eux, prenant leur défense. Mais nous pouvons aussi le voir avec le gratin religieux de l’époque : les scribes, les pharisiens, les sadducéens, prenant beaucoup de temps pour parler théologie avec eux. Personne n’est exclu de son monde. Toujours Jésus est là : il enseigne sur le sens de la vie, il aide par de simples gestes ou alors par de grands miracles. Il remet les puissants en question. Il a une qualité de vie extraordinaire : à la fois il travaille et prie beaucoup, et en même temps il prend le temps de vivre, de se reposer, de fêter et de se laisser fêter.
Voyez cet épisode où Nicodème s’approche de Jésus : Nicodème est pharisien, il est donc un ennemi potentiel, il fait partie d’une équipe qui aime parler des détails de la loi juive. Quelle est l’attitude du Messie face à lui ? Tout d’abord, Jésus en vient immédiatement à l’essentiel. C’est même tellement direct que cela en devient surprenant : Nicodème n’a même pas le temps de poser sa question que Jésus lui dit : « Il faut naître de nouveau pour voir le royaume de Dieu. » Une façon de dire que le royaume de Dieu n’est donc pas avant tout lié à une obéissance sur les petits détails de loi de l’Ancien Testament. Ensuite, Jésus ne condamne pas Nicodème. Certes, il lui fait un ou deux reproches, mais on sent qu’il y a malgré tout une relation profonde faite de confiance et d’affection.

Lorsque nous faisons ce voyage de 2000 ans en arrière, que nous avons réussi à reconstruire dans notre pensée l’image de Jésus, nous découvrons qu’il lutte pour le bien sous toutes ses formes et qu’il s’approche avec amour des pécheurs. « Le fils de l’homme n’est pas venu pour juger le monde, mais il est venu pour que le monde soit sauvé par lui ».
Nous sommes alors prêts pour comprendre la portée de Hébreux 13, 8 : « Jésus-Christ est le même ….». Oui, c’est une bonne nouvelle. Jésus n’est plus avec nous en chair et en os, il est à la droite du Père, mais son caractère profond n’a pas changé. Toujours il a le même intérêt pour chaque être humain, quelle que soit son origine, son âge, sa profession, sa nationalité, sa religion, Jésus est là pour lui, prêt à aider à chaque instant ; et pour chacune de ces personnes, il a donné sa vie.
Voyez ce texte que nous avons lu dans le prophète Esaïe : qui est ce mystérieux sauveur souffrant ? Les premiers chrétiens ont immédiatement vu dans ces versets une description de l’œuvre de Christ.  « Ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé. » Quelle doit être la profondeur de son amour pour nous pour qu’un sacrifice pareil puisse se faire ? Oui, c’est une bonne nouvelle que Jésus n’ait pas changé.

Une deuxième question pourrait alors surgir : « Jésus : toujours le même, n’est-ce pas lassant en fin de compte » ? Nous sommes parfois lassés par notre vie : toujours les mêmes gestes, toujours les mêmes personnes, toujours la même nourriture, toujours le même travail. N’est-il pas vrai que – bien malheureusement – on finit par s’habituer même aux plus grands privilèges. N’avons-nous pas besoin de changement justement ? Oui, c’est vrai : parfois cela fait du bien. Mais rappelons ceci :
D’une part nous devons redécouvrir sans cesse la joie simple des choses courantes que Dieu nous donne. Un bon pain, une amitié solide, un beau paysage, une famille peut-être. C’est un état d’esprit qui fait vraiment une grande différence.
D’autre part il faut se rappeler que Jésus n’est pas un être humain comme un autre. On peut apprendre à connaître quelqu’un en quelques mois ou quelques années. Mais pour Jésus, une vie ne suffit pas. Une des lectures tout à l’heure nous a rappelé que Christ existait bien avant de venir sur terre sous forme humaine. Bien plus : ce texte de l’épître aux Colossiens nous rappelait que c’est par lui et pour lui que tout a été créé ! Le monde est donc contenu en Jésus, le Christ est encore plus grand que l’immensité de l’univers.
Imaginez la somme de connaissance contenue sur Internet ou dans les plus grandes bibliothèques du monde ou simplement dans la bibliothèque de votre ville. Y a-t-il une chance que vous vous lassiez si vous pouviez connaître tout cela ? Non, on ne se lasse pas de ce qui est infini. Il y a en Christ toujours de la connaissance à découvrir et de la sagesse et de l’amour. « Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et pour l'éternité. » Cela signifie en somme qu’il est assez stable pour nous donner une assise dans un monde qui change perpétuellement. Et Il est assez vaste pour nous enthousiasmer durant toute une vie.
Une troisième et dernière question se pose alors: « Est-ce que je désire mieux connaître ce Jésus ? » Pas seulement d’une manière intellectuelle et historique, mais pouvoir ajouter à ces connaissances un cœur à cœur profond avec Lui. Peut-être que vous n’y croyez plus, peut-être que vous avez été déçus. Parfois, quand on chemine dans la foi, certains événements nous font douter. On a prié et rien ne s’est passé comme on l'a espéré. On a fait confiance et on a rien reçu en retour. On a été déçu par l’église ou par les chrétiens. Peut-être qu’il vous semble difficile d’entrer dans cette relation personnelle avec Dieu. L’écrivain Philipp Dick dit ceci : « La réalité, c’est ce qui continue d’exister quand vous n’y croyez plus. » C’est ma profonde conviction que le Christ fait partie de cette réalité.
Nous pouvons vivre ce cœur à cœur. C’est vrai que nous sommes là dans une dimension qui échappe à nos sens. Nous sommes dans le domaine de l’invisible. Mais est-ce que cela signifie que Jésus soit moins réel ? Peut-être qu’il vous est déjà arrivé de penser que la foi a dû être plus facile pour les disciples du temps de Jésus. Eux, ils avaient des arguments à se mettre sous la main: les miracles, les enseignements, les vies transformées. Mais nous aujourd’hui, pouvons-nous encore croire ?
Étonnamment Jésus a dit à ses disciples : « Il vaut mieux pour vous que je m’en aille. » Et pourquoi donc : « Si je m’en vais, le défenseur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai ». Ou encore : « Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. »
Cette relation intime avec Jésus se vit au travers de la présence de son Esprit en nous. J’étais un jeune homme de 20 ans quand pour la première fois j’ai été bouleversé par l’action de l’esprit de Jésus en moi. Je traversais bien des difficultés. J’étais sportif d’élite, mais malade depuis des semaines. Au niveau de mes études, je ne savais plus quelle direction prendre. Ma fiancée venait de me quitter. Est-ce que ma foi allait me porter ? Je m’en rappelle comme si c’était aujourd’hui : je vivais seul dans une chambre d’étudiant, je me suis mis à genoux, j’ai prié et j’ai pleuré. Et dans cette souffrance, le Saint Esprit a fait son œuvre. Jésus est venu à ma rencontre. En un clin d’œil il y a une certitude inébranlable qui est venue en moi : Jésus est là et il m’aime. C’est apparemment peu de choses. Mais il y avait maintenant une nouvelle donne. Cette certitude a profondément bouleversé ma vie. Les circonstances n’ont pas toutes changé rapidement. Mais Dieu m’a conduit. Il m’a aidé à prendre les bonnes décisions. Et toujours il y avait cette découverte qui revenait comme un fil rouge : Jésus est là et il m’aime. C’était l’action du Saint Esprit en moi.
Dans le dernier livre de la Bible, il nous est raconté un événement très spécial. Le Christ ressuscité – déjà dans une nouvelle dimension de vie – rencontre l’apôtre Jean et lui adresse des messages pour les églises. Un de ces messages est le suivant : « Voici: je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi. »
Jésus est le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité. Et il désire nous accompagner, nous soutenir, nous fortifier. Il désire nous témoigner son amour et renouveler notre espérance. Il désire tout simplement vivre avec nous.

Amen !

Détails

Avec la participation de
Orgue
Angélique Vuille (pianiste)
Musique
Pascal Nicolet, haut-bois