Dieu demeure en nous et le vrai bonheur se trouve en Dieu

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Vous connaissez la boutade : " Il y a des amis qui font deux fois plaisir : quand ils arrivent et quand ils partent ! " J'ai l'impression que beaucoup de gens attendent de Dieu qu'il soit aussi un ami qui fasse deux fois plaisir. Ils sont heureux qu'il vienne quand ils ont besoin de lui. Ils ont de la joie de l'accueillir pour un baptême, une confirmation, une première communion ou un mariage. Ils aiment bien qu'il soit présent à ces étapes de la vie, qu'il les assure de son amour, de son pardon, de sa bénédiction et qu'il leur promette la vie éternelle. Mais ils ne veulent pas être encombrés plus longtemps de sa présence. Alors ils le relèguent au niveau des accessoires qu'on met de côté, mais qu'on garde pour le jour où ça pourrait encore servir, comme un vieux vélo à la cave.
Le plus renversant, c'est que Dieu se laisse ainsi humilier. Il ne prend que la place que nous lui offrons. Jésus-Christ en a été la vivante illustration. " Il est venu chez les siens et les siens ne l'ont pas reçu. " (Jean 1, 11). Il allait dans tout le pays portant avec lui l'amour, le pardon, la guérison et la bénédiction de Dieu. Mais il a été méprisé, rejeté, mis à mort. Ce n'est pas mieux aujourd'hui.
L'Evangile nous dit que Dieu en nous donnant son Esprit fait sa demeure en nous. " Voici comment nous savons que nous demeurons en Dieu et qu'il demeure en nous : il nous a donné son Esprit. " (1 Jean 4, 13), Mais Dieu est en nous comme un requérant d'asile : il n'occupe que la place qu'on lui laisse.
Il arrive heureusement que nous ouvrions à Dieu la porte de notre cœur et que Dieu, par son Esprit, y fasse sa demeure. Il se passe alors des choses étonnantes : des grands et des petits miracles.

Quand je parle de grands miracles, je pense aux vies qui ont été totalement bouleversées par l'irruption de Dieu. On a tous en mémoire le témoignage de certains gangsters et voyous dont la vie a été transformée par le Christ et qui se sont mis à vivre sous l'inspiration du Saint-Esprit. Certains sont devenus pasteurs, évangélistes ou travailleurs sociaux. Ils sont devenus porteurs de la lumière de Dieu dans les ténèbres de ce monde.
Quand je parle de petits miracles, je pense à ce qui se passe en nous-mêmes. Nous ne sommes pas, Dieu merci, des gangsters, mais nous avons aussi besoin de la présence purificatrice du Saint-Esprit.
Quand Dieu fait sa demeure en nous, la lumière de son Esprit nous révèle tout ce qui n'est pas en ordre : la poussière et les toiles d'araignées de nos manquements et de nos mauvaises habitudes. Alors les nettoyages de printemps peuvent commencer. Toutes les pièces de notre demeure intérieure ont avantage à recevoir sa visite, même celles où nous n'avons pas envie de prime abord qu'il y mette son nez : le bureau ou la chambre à coucher ! Il est même bon qu'il aille jusqu'au galetas, dans notre tête où se sont accumulés les souvenirs douloureux de notre vie, nos déceptions, nos échecs, nos rancunes, nos peurs et nos angoisses.
Car il est celui qui peut nous soulager de ces poids malheureux, nous libérer de ce qui entrave une vie harmonieuse et nous donner la paix. Quand nous réalisons que Dieu est un ami qui aime sans limites et sans condition, qui n'attend que de nous faire bénéficier de son amour, alors on lui ouvre volontiers tous les recoins de notre existence où il opère le miracle de la purification.
Ce miracle en entraîne d'autres : le Saint-Esprit nous fait découvrir les vraies valeurs de la vie. Généralement nous nous laissons facilement éblouir et obnubiler par les lumières du monde : la richesse et la gloire, au point que nous ne sommes plus capables d'apercevoir la lumière de Dieu qui est en Jésus-Christ. L'Esprit Saint met de l'ordre dans nos esprits. Il nous permet de comprendre quelles sont les priorités et nous entraîne sur le chemin de la vie éternelle.
Lorsque Jésus a promis à ses disciples de leur envoyer le Saint-Esprit, ceux-ci étaient plongés dans l'inquiétude. Jusqu'à présent ils avaient eu le privilège de vivre aux côtés de Jésus qui était pour eux la source inépuisable de la sagesse divine, le guide infaillible sur le chemin de la vie et un protecteur efficace. La perspective de devoir vivre sans lui (car Jésus leur avait annoncé sa mort) ne pouvait que les angoisser. Or Jésus les a consolés d'une manière étonnante. Il leur a dit : " Il est avantageux pour vous que je m'en aille, car je pourrai alors vous envoyer le Saint-Esprit. " (Jean 16, 7) Jésus nous indique par là que la présence du Saint-Esprit en nous accomplit ce que Jésus lui-même accomplissait pour ses disciples. Par le Saint-Esprit, Dieu nous accompagne, fait sa demeure en nous et nous accorde ses bénédictions.

Dimanche passé nous avons médité sur le récit de la confrontation de Jésus avec Pierre. Jésus lui demandait : " M'aimes-tu ? " Nous nous sommes interrogés à ce propos : aimons-nous le Christ ? Aujourd'hui la promesse de Jésus de nous envoyer le Saint-Esprit nous amène à nous poser une autre question : avons-nous envie de le recevoir et de le laisser inspirer nos vies ?
A première vue la réponse semble évidente : oui ! Qui n'a pas envie de se sentir bien dans sa peau, d'être débarrassés de tout ce qui est mauvais en nous, d'être en paix avec Dieu, avec son prochain et avec soi-même, de rayonner d'amour, de se laisser guider par la sagesse divine, de suivre le chemin de la vie éternelle ? En un mot, qui n'a pas envie de la bénédiction de Dieu ? Tout le monde la veut.
Mais les choses se gâtent lorsque nous nous apercevons que Dieu a des exigences. Il y a celle d'obéir à ses commandements, de suivre le chemin étroit de l'engagement au service du bien. Il y aussi celle de la purification. J'ai parlé tout à l'heure des nettoyages que le Saint-Esprit opère en nous. Nous n'avons pas toujours envie de mettre en lumière ce qui est faux ou tordu en nous. Le nettoyage s'apparente parfois à une opération chirurgicale et nous avons tendance à y renoncer bien que nous sachions que la guérison en serait la conséquence. Et puis il y a aussi cette peur qu'en faisant à Dieu une place dans notre cœur nous perdions notre indépendance. En nous laissant inspirer par le Saint-Esprit, allons-nous encore pouvoir jouir de la vie ? Les exigences de Dieu de vivre par amour, de mener une vie droite, de se mettre au service du bien ne vont-elles pas nous priver de la joie de vivre ? La réponse de l'Évangile est sans équivoque : non ! Le vrai bonheur se trouve en Dieu !

Déjà Moïse avertissait son peuple : " Je mets devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie afin que tu vives toi et ta postérité. Aimez le Seigneur votre Dieu, obéissez-lui, restez-lui fidèles. C'est ainsi que vous prolongerez votre vie. " (Deut. 30, 19, 20) Cette expression peut se traduire librement : c'est ainsi que vous connaîtrez le bonheur.
Auriez-vous idée de vous doucher avec un parapluie ? C'est en fermant le parapluie de nos résistances à Dieu que nous lui permettons de venir jusqu'à nous, de faire sa demeure en nous et de nous faire bénéficier des fruits de son Esprit Saint, de ses bénédictions.

Amen !

Détails

Avec la participation de
Orgue
Georges Vuilleumier
Musique
Choeur ad hoc, dir. Narcisse Zay;
Hélène Blanchoud, clarinette; Anina Haug, violoncelle