Jaser ou jazzer?

Temple de Môtier (©AUJ)

Écouter le culte :

Ces deux textes c’est tout un programme ! Non, Noël n’est pas tout à fait fini, ce n’est pas juste un jour férié sur nos calendriers, c’est un peu un jour à découvrir, à déballer, à intérioriser tous les jours !

Les bergers débarquent au pas de course et racontent ce que l’ange leur a dit à propos de l’enfant : « Il vous est né aujourd’hui le Christ Seigneur ! ». Tous ceux qui les entendent sont étonnés.

Mais c’est qui, ces gens qui les entendent et qui sont étonnés ? Des voyageurs de passage ? Ils sont étonnés, donc pas encore au courant. Ils n’ont pas été avertis. Sont-ils arrivés là par hasard ? Peut-être…

Et si une fraction de seconde on imaginait que ces gens-là qui sont étonnés, c’est nous ? Mais étonnés comment ? Vous, qu’est-ce qui vous étonne dans cette histoire ?

Ce petit, c’est le Christ Seigneur, celui qui était attendu est finalement arrivé, Ce n’est pas n’importe qui alors ! Incroyable…

Ces bergers, des marginaux qui visitent en premier, c’est eux qui viennent relater ces propos qui étonnent en parlant d’un ange qui est venu les interpeller au cœur de la nuit. Rien que ça !

Au cœur de la nuit prochaine, Nous allons sans doute croiser des fêtards, des feux d’artifices, des joyeux lurons bien fringués et parfumés qui n’ont rien à voir avec des  bergers, et personne ne sera étonné d’un tel raffut à l’heure où les gens dorment habituellement.

La Bonne Année retentira sur toutes les bouches et on se dira : « Tous nos vœux ! Tous nos vœux ! » La nouvelle année entrera en scène…

Cette nuit-là, c’est aussi quelque chose de nouveau qui surgit : la bonne nouvelle d’une ère nouvelle, d’une alliance nouvelle. Y’a de quoi se souhaiter la Bonne Année, vous ne trouvez pas ?

Marie est à l’écoute, puisqu’elle retient tout ce qui s'est passé et elle réfléchit à cela dans son cœur. Vous voyez la scène ? Vous y êtes ?

Marie intériorise : elle entend, reçoit les paroles et se familiarise avec cet événement hors du commun qu’elle est en train de vivre. Elle est au cœur de l’action, ce n’est pas rien tout de même ! Elle garde toutes les choses qui lui ont été dites dans sa mémoire et les repasse dans son cœur ; elle les vit par le cœur. Elle sait qu’elle a vécu un événement d’une portée capitale. Elle sait que la parole que Dieu lui a adressée par les anges et les bergers est infiniment précieuse, alors elle prend le temps de se familiariser avec cette parole. Elle prend le temps de l’intégrer, l’adopter.

En quelque sorte, elle prend une résolution – une bonne résolution – celle de laisser poser ce qu’elle vit, entend et voit. Elle prend la bonne résolution d’accueillir ce qui lui arrive.

L’histoire de ce petit étonne. Ce petit est venu pour rendre la liberté et pour faire de nous des enfants de Dieu. Donc, nous ne sommes plus des esclaves, mais des enfants de Dieu, nous dit l’épître aux Galates.

Verset 6 : « Oui, vous êtes vraiment ses enfants. La preuve, c'est que Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils, qui nous fait dire : ‘Abba ! Père !’ »

Si Dieu a envoyé ce petit, ce trésor qui n’a pas de prix, c’est pour nous rapprocher de Lui, nous donner l’élan festif pour dire : « Abba Père ». Parce qu’Abba n’est ni un appel à la violence, ni un appel à la révolte, ni un groupe de musique d’ailleurs…

« Abba » est un appel à être proche. C’est une expression araméenne utilisée par des enfants pour appeler leur père « Papa ». C’est une invitation à manifester une grande familiarité et intimité avec Dieu.

« Dieu a envoyé dans nos cœurs l’esprit de son Fils bien aimé ».

Ce pétillant festif, cette joie de se savoir proche de Dieu, de se savoir enfants de Dieu, c’est un peu comme un bouchon de champagne qui explose de joie, pour que la Bonne Nouvelle soit entendue loin à la ronde ! Ce qui nous tenait emprisonné (un peu comme un bouchon de champagne), est désormais déposé.

Et d’ailleurs, c’est ce que font les bergers, ils laissent exploser leur joie et apportent la Bonne Nouvelle !

« Tu n'es donc plus un esclave, mais un enfant de Dieu » : y’a de quoi jazzer !

« Et comme tu es son enfant, Dieu te donnera l'héritage qu'il garde pour ses enfants » : l’héritage, ce pétillant divin, l’Esprit du Fils de Dieu.

La bonne résolution de Marie est peut-être bien celle de réaliser que rien ne sera plus jamais comme avant. Celle de déguster cet instant qu’elle est en train de vivre et n’en laisser échapper aucune saveur.

C’est un cadeau ! C’est Noël tous les jours, même au Nouvel An et toute l’année !

Alors bien-sûr, nous pouvons faire des listes de bonnes résolutions. On trouve même des modes d’emploi pour savoir comment s’y prendre sur internet.

Et si, cette année, on prenait simplement le temps d’intégrer cette bonne nouvelle en disant : cette année, j’ai une bonne résolution… j’arrête d’en prendre ! Et je laisse tout simplement le pétillant divin faire son œuvre dans ma vie. C’est une bonne résolution, vous ne trouvez pas ?

Et vous ? Envie de jaser sur l’année passée ou jazzer l’année à venir ?

Amen !

-------------------------------------------------------------------------

Le dernier mot de l’année… en conclusion à la prédication

Dieu, promesse offerte, ton Alliance est notre joie !

Est-ce que son Alliance nous procure réellement de la joie ? Soyons honnête, dernier jour de l’année, on peut tout se dire ! Est-ce que son Alliance nous procure réellement de la joie ?

Sommes-nous prêts à jazzer notre vie en intégrant cette Bonne Nouvelle ? En dégustant au quotidien son pétillant divin ?

Quel regard allons-nous jeter sur cette année écoulée et comment aborder la nouvelle année en considérant l’actualité ? Les rétrospectives de cette année vont bon train et les images alimentent de quoi jaser, de quoi troubler et rendre insécure. Mais est-ce de cela dont nous avons besoin ? N’en sommes-nous pas, d’une manière ou d’une autre, esclaves ? Nous nourrissant d’images à sensation pour être au courant et avoir de quoi jaser ?

Je ne peux pas m’empêcher de penser à ces esclaves qui, à l’époque, ont été importés, à bas prix pour construire et bâtir le monde de demain. Ces esclaves qui ont su puiser, malgré les circonstances, dans leur foi, avec espérance et amour ! En chantant pour surmonter l’adversité, en créant un nouveau rythme… le jazz !

Jaser ou jazzer ?  Il y a de quoi palabrer en ce presque début d’année.

Quels sont nos vœux ? Et quels vœux souhaitons-nous, en pleine authenticité, lorsque l’on dit : « tous nos vœux ! » ? Et si c’était que s’exaucent les vœux de Dieu ? Parce que ce sont les plus beaux vœux qui existent ! Que Ta volonté soit faite / fête !

En prenant le temps de l’intériorité comme Marie, puis en laissant exploser notre joie comme les bergers, tout en dégustant son pétillant divin, nous ne sommes plus esclaves, mais enfants de Dieu !

Je proclame qu’Il est temps de jazzer… et que c’est même un art de vivre à cultiver !

Que la grâce de Dieu soit sur toi, pour t’aider à marcher dans ses voies en recevant tout son pardon et sa bénédiction. Allons dans sa paix, dans sa joie et dans l’amour.

Jaser? Bavarder, palabrer, dire parfois des choses futiles…

Jazzer? Décrire une improvisation musicale. Le jazz vibre, il est émouvant, intelligent, joyeux et rebelle.

Jaser ou jazzer ont pourtant bel et bien un point commun: converser, exprimer… C’est au rythme du jazz que l’orgue nous embarquera dans cette réflexion.

Détails

Avec la participation de
Anouk Noyer pour les lectures
Orgue
Natasha Farrow
Musique
Bertrand de Félice au violon