Notre Eglise au travers des générations…

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Écouter le culte :

Antonin Lederrey
“Ainsi, quiconque entend de moi ces paroles et les met en pratique sera comme un homme avisé” ce texte prend place à la suite d’un passage où le Christ partage son enseignement. Par cette phrase introductive, il nous rappelle que nous recevons la Parole, mais que nous avons ensuite le choix dans l’art et la manière de la mettre en pratique.
“Celui qui la met en pratique sera comme un homme avisé… Un homme sensé… Quelqu’un qui a pris le temps de réfléchir… et qui a construit sa maison sur le roc”. Ces paroles ne sont pas là pour nous expliquer comment bâtir notre maison, mais bien sur quelles fondations entreprendre les travaux… Quelles réflexions avoir avant de démarrer… à quoi être attentif avant de se lancer.
“Le fou, l’insensé, celui qui ne prend pas le temps de réfléchir ou de se remettre en question, peut bâtir la même maison, la seule différence, mais elle est de taille, se trouve dans les fondations. Le Christ nous invite à ancrer solidement notre construction pour qu’elle puisse tenir debout, qu’elle puisse durer.

Francesca Farrow
Mais qu’est-ce qu’on veut construire finalement? Et du coup, quelles sont ces fondations solides ou fragiles?

Antonin Lederrey
Notre Eglise? Notre communauté? Notre vie?

Francesca Farrow
Et sur quoi ancrer tout cela?

Antonin Lederrey
C’est bien là toutes les questions que l’on s’est posées avec des représentants de différentes générations de notre paroisse… Et si nous sommes bien venus avec nos questions, ou plutôt si nous avons bien dégagé ces questions ensemble, nous ne sommes pas détenteurs des réponses… Alors, je dirais… A eux de jouer…

1) Prédication de la grand-maman (Catherine Meigniez)

Catherine
A moi de jouer… à moi de jouer…
Je ne sais pas quoi dire… Moi je ne suis pas pasteur et c’est eux qui font ce genre de causerie, non ?

Antonin
Mais faut-il être pasteur pour dire ce qu’un texte nous évoque et quels liens on peut faire entre celui-ci et notre église ?

Catherine
Pour moi l’Eglise, c’est un pont… c’est tisser des liens… c’est une ouverture.
Et si on prend l’image du pont, il faut que les fondations soient solides.
Sur une rive… le pont est ancré dans les valeurs que j’ai et sur l’autre dans celles que j’aimerais transmettre…
Des valeurs bien ancrées, comme ce clocher au milieu du village, d’ailleurs.
Mais voyons voir… qu’est-ce que j’ai à transmettre ?
Le texte est clair, il nous dit : ceux qui m’écoutent construiront une maison solide et ceux qui ne m’écoutent pas … eh bien la maison va s’écrouler.
Jésus, lui, il pouvait le dire… Mais moi, je ne me sens pas de le transmettre comme ça. Je ne suis pas le Christ, tout de même.
Qu’est-ce que je peux transmettre aux futures générations pour qu’elles aient des bases solides ? Et puis solide, ça veut dire quoi ?

A vous de jouez, à vous de jouer… Oui, je veux bien, mais je ne veux pas les laisser tomber, moi !
J’aimerais transmettre, accompagner, accueillir les nouvelles idées, parce qu’ils en ont une craquée !
Mais on veut quand même garder l’église au milieu du village ?

Enfin, on verra bien… A vous de jouer !


2) Prédication des adultes (Anne-Claude Javet et Ali Eichenberger)

Ali Eichenberger
Et puis alors… ce toit, il dit quoi ?

Anne-Claude Javet
On a fait une bonne avance et on arrive tout soudain au bout !
Les fondations sont posées, les murs bâtis, on a pu mettre le toit !

Ali Eichenberger
C’est comme dans la vie…
Les enfants dessinent la maison, ils sont en quelque sorte les architectes…
Les jeunes montent les murs, et nous, on pose le toit !
Mais qui s’occupe des fondations ?

Anne-Claude Javet
Est-ce que ce n’est pas justement ce qu’on construit ensemble, entre les différentes générations ?

Ali Eichenberger
Oui, mais pas que… Il y a notre part et celle de Dieu, qui nous dit que nous pouvons compter sur sa fidélité de génération en génération… C’est quand même des fondations bien solides que ce tissage entre ce qu’Il nous offre et ce que nous en faisons… non ?

Anne-Claude Javet
Personnellement, la parole du Christ m’encourage quand j’ai trop ou que je me sens démunie, découragée… C’est un peu mon point de chute, le lieu où je peux me retrouver, me ressourcer.

Ali Eichenberger
Ton point de chute ?
Pour moi c’est mon point de départ, c’est ce qui m’encourage, me donne des idées, me permet de faire de bons choix.

Anne-Claude Javet
Ça alors c’est drôle… point de chute ou point de départ alors?

Ali Eichenberger
Ou les deux ?

Anne-Claude Javet
Pour moi les paroles du Christ sont comme les fondations d’une maison auxquelles on peut s’accrocher.

Ali Eichenberger
Et pour moi, c’est les fondations auxquelles on s’ancre pour pouvoir bâtir dessus… C’est du solide et une ouverture vers la nouveauté.

Anne-Claude Javet
C’est vrai que nos expériences de vie nous font reconnaître le roc ou le sable, qui n’est pas toujours où l’on croit.

Ali Eichenberger
D’ailleurs, tout n’est pas si simple ; il suffit d’un peu de sable sur le roc pour le rendre glissant et là… attention aux sorties de route
En fait, rien n’est figé, tout est en mouvement perpétuel.

Anne-Claude Javet
C’est comme l’Eglise telle que nous que nous l’avons parfois reçue, avec rigueur et rigidité. On la découvre à présent autrement, ouverte, en phase avec son temps.
Le message qu’on a reçu, qui nous a été offert et les valeurs qui accompagnent le tout, c’est ce que nous voulons transmettre à notre tour à nos jeunes.

Ali Eichenberger
Tout est dans l’art et la manière de le faire. On peut s’y ancrer, s’y raccrocher, transmettre un message d’espérance, pour encourager et soutenir, et cela peut être un point de départ ou un point de chute.
A vous de jouer les jeunes…


3) Prédication des jeunes (Mathilde Ruegsegger et Luc Gaillet)

Mathilde Ruegsegger
Dis, ça t’arrive de douter ? Parce que moi, on me dit vas-y, c’est à toi de jouer, c’est toi la génération de demain, fais quelque chose de bien, etc., mais franchement, je me pose des questions sur tout ça…

Luc Gaillet
Pourquoi tu voudrais avoir des doutes ? À quoi ça te sert de douter? Il suffit d’avoir confiance en toi et tu peux tout faire. Si tu sais ce que tu veux, tout viendra à toi, tout est possible.
Mathilde Ruegsegger
Oui mais quand même, douter c’est bien des fois non ? Quelqu’un m’a dit une fois, quand t’arrêteras de douter, c’est là que tu seras perdue…

Luc Gaillet
Pourquoi tu dis ça ?

Mathilde Ruegsegger
Tu vois, si les gens avaient pris l’impossible comme certitude, ils n’auraient jamais tenté d’aller plus loin…

Luc Gaillet
C’est vrai, mais en même temps, s’ils n’avaient pas cru en ce qu’ils faisaient, ils ne seraient pas allés aussi loin…

Mathilde Ruegsegger
Finalement, on est sûr de quoi alors dans la vie ? Y a des choses qui nous dépassent, ça c’est sûr…

Luc Gaillet
Qu’on a des racines sur lesquelles se poser, des valeurs auxquelles se rattacher… c’est un peu notre roc.

Mathilde Ruegsegger
Oui, mais le roc, c’est dur… Tu crois pas que les valeurs changent de nos jours ? Tu crois qu’on a les mêmes valeurs que ceux d’avant ?

Luc Gaillet
Les valeurs essentielles restent.

Mathilde Ruegsegger
Peut-être que c’est la manière de les transmettre qui change alors ?

Luc Gaillet
Oui, ça c’est sûr… Ce n’est plus des règles qu’on nous impose, c’est nous qui les créons. On les crée ou on se les approprie plutôt.

Mathilde Ruegsegger
Oui c’est moins figé.

Luc Gaillet
Tu vois ce bateau, là ? Ben c’est un peu comme ça que je vois ce que je veux transmettre…

Mathilde Ruegsegger
Comment ça ? Un bateau ?

Luc Gaillet
Oui, on est là, on flotte, si notre coque est solide, qu’elle a été construite sur de bonnes bases, on coule pas…
Mathilde Ruegsegger
Pis si y’a des tempêtes ?

Luc Gaillet
On est protégé. Et puis on peut aussi parfois juste, tout simplement, se laisser porter par l’eau…

Mathilde Ruegsegger
En même temps, on peut le diriger, aller à contre-courant, changer de cap…

Luc Gaillet
Et si ton bateau a une fissure, il prend l’eau…

Mathilde Ruegsegger
Mais tu peux réparer la coque !

Luc Gaillet
Et enfin, quand tu as trouvé où t’es bien, tu peux jeter l’ancre.

Mathilde Ruegsegger
Jusqu’à la prochaine envie de découverte, la prochaine remise en question.

Luc Gaillet
Une fois bien installé, y restera plus qu’à transmettre tes valeurs aux prochains, afin qu’eux aussi puissent construire leur coque solidement.
A vous de voguer, larguez les amarres…

4) Prédication des enfants (Rose Laurent et Mateo Pulver)

Mateo Pulver
Bon… Il y a le clocher… le toit… le bateau… Et nous, on joue à quoi?

Rose Laurent
Moi j’ai envie d’explorer, un peu comme quand on part à l’aventure… Découvrir.

Mateo Pulver
Alors, une fusée ! c’est exactement ce qu’il nous faut…

Rose Laurent
Une fusée ? T’as pas peur ?

Mateo Pulver
Pour décoller, les astronautes, ils ne sont pas tout seuls. C’est tout un travail d’équipe. Pourquoi avoir peur, on s’aide, non ?
Et ils savent quand même où ils vont, ils ne décollent pas juste comme ça en se disant, on verra bien où on atterrit !

Rose Laurent
Tout d’abord… S’ils vont sur la lune, ils vont alunir et pas atterrir ! La lune, c’est pas la terre.

Mateo Pulver
A plusieurs, on peut s’aider, se soutenir, c’est du roc, comme dans l’histoire ! Et mes muscles peuvent aussi aider !

Rose Laurent
Bien sûr, pour construire quelque chose, il faut de la force dans les bras et dans la tête… Et Il faut construire dans les règles de l’art !
C’est aussi pour ça qu’une maison doit avoir des bonnes fondations, il faut les bricoler, les bétonner pour qu’elles tiennent le coup.

Mateo Pulver
Comme un voyage en fusée, ça doit être réfléchi et bien étudié, autrement… patatra

Rose Laurent
Et là, ce n’est plus : youpiiie à nous l’aventure ! et à nous de jouer ! mais aïe, quel cauchemar !

Mateo Pulver
Okay, okay, si on dit que la maison, c’est un peu comme notre vie…
Tu la bétonnes comment ta vie ?

Rose Laurent
Avec courage, et j’essaye de me faire confiance. Et quand la tempête arrive, alors ma famille m’aide, sans oublier les amis
Et Jésus, il est là, c’est un peu pour ça qu’il a raconté l’histoire de la maison sur le roc, pour qu’on se rappelle qu’on n’est pas seul et qu’on peut s’entraider pour y arriver.

Mateo Pulver
Cette fusée c’est un peu comme notre église, elle nous permet la liberté, la possibilité d’explorer, ça reste un endroit où on peut se retrouver.

Rose Laurent
C’est un endroit où l’on peut se retrouver pour dire des choses qu’on dit à personne d’autre… Passer des bons moments ensemble, partager…

Rose et Mateo
C’est du solide !

Mateo Pulver
Et maintenant, assez parler. A nous de jouer… attention au décollage !

Rose Laurent
Tu sais grand-maman, tu peux nous laisser jouer, nous laisser explorer, si on a un problème, on sait vers qui on peut se retourner !

5) Prédication de conclusion (Catherine Meigniez et Francesca Farrow)

Catherine Meigniez
Oh, qu’il est réconfortant d’entendre cela. Oui… jouez, explorez, écoutez.

Vivons dans l’espérance et donnons notre confiance aux jeunes. Mais sachons aussi les accueillir, les comprendre, les aider à grandir. Dieu nous donnera à tous, jeunes et moins jeunes, la force de construire ensemble un monde meilleur, bâti sur des bases solides, mais pas rigides.

Bon là, je ne sais plus quoi dire… Après tout cela, je ne suis toujours pas pasteur et j’ai jamais eu de ma vie le mot de la fin d’une prédication.
Je sais, Francesca, tu me vas me dire : « ben ma grande, c’est le moment ou jamais…».

Francesca Farrow
Ben ma grande… c’est le moment ou jamais…!

Catherine Meigniez
Bon ben… à vous de jouer ! Enfin… à NOUS de jouer !

Amen !

Un culte à l’image de la paroisse fribourgeoise de Môtier-Vully, vivant et laissant une place pour chacune et chacun. Quatre générations sont présentes et chacune à son tour donne son interprétation d’un texte biblique, pour mettre lumière ce qu’est l’Église, Dieu et la foi aujourd’hui.

Détails

Avec la participation de
Antonin Lederrey, Brigitte Hirschi-Lizzola, Catherine Meigniez, Anne-Claude Javet, Ali Eischenberger, Mathilde Ruegsegger, Luc Gaillet, Rose Laurent et Mateo Pulver
Orgue
Musique
Susanna Dill, accordéon, et Regula Gerber, contrebasse et soliste