Noël dans la peau

Temple d'Echallens (©Alexandra Urfer Jungen)

Écouter le culte :

Christian Vez
On la connaît, l’histoire de Noël. Mais avez-vous déjà pensé qu’elle aurait pu se passer tout différemment ? Nous vous proposons de nous glisser dans la peau des personnages qui la composent, pour imaginer la réaction qu’ils ont eue ou qu’ils auraient pu avoir. Et pour saisir à quel point leurs réactions ont été déterminantes pour que Noël ait lieu.

  • À cette époque, l'empereur Auguste donne l'ordre de compter les habitants de tous les pays. C'est la première fois qu'on fait cela. À ce moment-là, Quirinius est gouverneur de Syrie. Tout le monde va se faire inscrire, chacun dans la ville de ses ancêtres. Joseph quitte donc la ville de Nazareth en Galilée pour aller en Judée, à Bethléem. C'est la ville du roi David. En effet, David est l'ancêtre de Joseph. 

Christian Vez
J'imagine Joseph:

Non mais qu’est-ce que c’est que cette histoire de recensement ? Ah, ils n’en loupent pas une les Romains. Comme si on avait que ça à faire. Avec Marie sur le point d’accoucher et toutes les commandes que j’ai à la boutique. Je dois finir de préparer le lit du bébé. Terminer les charpentes en cours. Faire en sorte que Marie se sente bien dans sa nouvelle maison.

Et puis, ça tombe pile poil sur le terme de la grossesse de Marie. Vous vous rendez compte : lui faire parcourir 150km, juste pour que César puisse nous compter, et pour quoi faire ? Mais pour mieux nous taxer pardi ! Hors de question que je me lance dans ce voyage. Ma priorité, c’est Marie et notre enfant à naître. C’est décidé. Je payerai l’amende s’il le faut, mais je n’irai pas à Bethléem. Un point c’est tout !

Cécile Pache

Eh bien, moi aussi j’imagine Joseph.

Bethléem ? Je n’y suis encore jamais allé. Et je dois dire que je n’aurais jamais pensé avoir l’opportunité de m’y rendre ! Vous vous rendez compte, je vais pouvoir découvrir la ville de mes ancêtres, la ville de David dont on m’a tant parlé ! C’est sûr, ça va me faire quelque chose de fouler la terre qui a connu les pieds de David. En plus, il paraît que c’est très joli. Un peu loin de chez nous, c’est vrai… Mais je suis sûr que ça nous fera du bien de bouger, de changer un peu d’air. Nazareth c’est sympa, mais j’en ai assez de tous ces commérages autour de la grossesse de Marie qui date d’avant notre mariage. Ça nous fera du bien d’être rien que les deux, loin de toutes ces mauvaises langues. On pourra se retrouver juste entre nous avant cet événement qui va bouleverser nos vies. Et en plus, en voyage ! Ah, ça sera un peu comme une lune de miel pré-natale… ça me fait déjà rêver !

  • Joseph va se faire inscrire avec Marie, sa femme, qui attend un enfant.

Christian Vez

J'imagine Marie:

Je sens que c’est pour bientôt. Mon enfant bouge de plus en plus dans mon ventre. On dirait qu’il a hâte de sortir au grand jour. Je me réjouis tellement de voir sa tête, de le serrer dans mes bras, de la cajoler, de l’embrasser. Mais là, maintenant, je me sens vraiment fatiguée.  Mon ventre me pèse et je n’ai plus de force, plus d’énergie.

Joseph est tellement bon avec moi. Il me dit de me reposer, de rester tranquille. Il a très bien compris quand je lui ai dit que je ne voulais pas aller à Bethléem. Je ne comprends rien à cette histoire de recensement. Pourquoi faut-il que nous allions jusqu’à Bethléem, juste pour nous inscrire dans un registre.

Ils devraient quand même comprendre, Quirinius, Auguste et tous ces Messieurs importants qui nous gouvernent que ce n’est juste pas possible de me faire faire un pareil voyage dans l’état où je me trouve. D’autant plus qu’ils risquent bien de devoir me tracer de leur registre plutôt que de m’y inscrire si je tombe de fatigue en chemin.

Et puis, vous imaginez, si l’accouchement a lieu pendant le voyage, l’angoisse ! Déjà qu’il paraît que l’accouchement n’est pas une partie de plaisir. Au moins chez moi, je serai entourée par les gens que je connais et par l’accoucheuse du village. Mais accoucher en pleine cambrousse, sans personne pour m’aider. Je n’arrive même pas à l’imaginer...

Cécile Pache

Et moi, j’imagine Marie un peu moins raisonnable :

Tout le monde me dit que c’est complètement fou d’entreprendre un tel voyage à pied en étant au bout d’une grossesse. Pourtant moi, je trouve ça très attrayant ! On me dit qu’il faut me reposer, rester au lit, ne pas en faire trop... Mais moi j’en ai marre de rester à rien faire parce qu’on me dit de me reposer ! Et je crois bien que la meilleure manière pour moi de préparer la naissance de cet enfant, c’est de marcher ! C’est vrai que le risque est élevé qu’il naisse en route, ou là-bas…

Mais au fond, pourquoi pas, ça nous permettrait de faire sa connaissance tranquillement, sans être tout de suite envahis par les visites de toute la smala, entre nos parents, nos frères et sœurs, nos beaux-frères et belles-sœurs, les oncles, les tantes, les cousins, les cousines, les grandes-tantes, les arrières-grandes-tantes, les cousins de nos oncles, les arrières-petits-cousins de mes cousins, et j’en passe…

Cet enfant a été envoyé par Dieu, il est la réalisation de ce que l’ange m’a annoncé, alors je me dis que de toute façon, Dieu a bien dû prévoir que sa naissance se passe dans de bonnes conditions.

  • Pendant qu'ils sont à Bethléem, le moment arrive où Marie doit accoucher. Elle met au monde un fils, son premier enfant. Elle l'enveloppe dans une couverture et elle le couche dans une mangeoire. En effet, il n'y a pas de place pour eux dans la salle où logent les gens de passage.

Christian Vez

J’imagine ces gens de passage.

Ah je les retiens, moi, les organisateurs de ce recensement. Ils savaient pourtant que Bethléem est un lieu vers lequel un nombre considérable de gens allaient venir. Tous les descendants du roi David, vous vous rendez compte ? C’est plus qu’une cousinade, c’est une véritable tribu !

Et ils n’ont rien fait pour anticiper ce déferlement. Aucune structure d’accueil. Rien ! Alors c’est la cohue. On fait la queue pour trouver à manger. On fait la queue pour trouver à se loger. Et on finit même par faire la queue pour s’inscrire dans leur foutu registre.

Et encore, j’ai eu de la chance, j’ai eu les dernières places. C’est vrai je l’admets, j’ai poussé un peu des coudes. Juste derrière moi, il y avait ce couple avec cette femme enceinte jusqu’aux yeux. Certaines personnes m’ont dit que j’aurais dû laisser mes places à ce couple de Galiléens. Mais ce n’est quand même pas de ma faute si les structures d’accueil sont si mal organisées. Et on aurait été dormir où, moi et les miens. Je suis quand même responsable de leur sécurité.

Je n’y peux rien si j’ai eu la chance. Ils n’avaient qu’à leur donner les leur, ceux qui me font les gros yeux parce que je n’ai pas cédé ma place. A un moment donné, ce n’est plus possible d’être gentil. Il faut aussi penser à soi !

Cécile Pache

J’imagine d’autres gens de passage :

Oh là là, quel monde ! C’est à la fois impressionnant et insupportable. Du jamais vu. Avec nos trois enfants, dès que nous avons franchi l’entrée de la ville, la peur nous a pris au ventre : est-ce qu’on allait trouver un lieu pour passer la nuit ? On a fait plusieurs auberges et tout était complet… Puis on en a trouvé une où il restait juste une place. Ouf, on allait dormir au chaud et en sécurité.

Seulement voilà, on était sur le point d’aller nous coucher quand on a vu ce couple arriver. La femme était enceinte jusqu’au cou et tous les deux semblaient très fatigués. Dès que je les ai vus, je n’ai pas pu m’empêcher de repenser à cette période de fin de grossesse, juste avant la naissance de chacun de nos enfants. La seule chose dont nous avions besoin, c’était d’avoir chaud et d’être en sécurité, d’être un peu cocoonés !

Mais voilà que le patron les a refoulés. Eh oui, c’est nous qui avions pris la dernière place ! Et on savait bien, qu’il n’y en avait plus aucune autre dans tout Bethléem, en tout cas pas pour cette nuit. Alors ça a été instinctif : on s’est pris la main, nos enfants ont suivi, on a rattrapé ce couple qui sortait et on leur a donné notre place. Vous auriez dû voir leur regard ! Il était rempli de reconnaissance, de soulagement, mais aussi d’une immense paix. Tout à coup, on n’a plus eu peur de dormir dehors. Quelqu’un nous a parlé d’une étable, on va aller voir, pour une nuit, on supportera, et tant qu’on reste ensemble, ça va.

  • Dans la même région, il y a des bergers. Ils vivent dans les champs, et pendant la nuit, ils gardent leur troupeau. Un ange du Seigneur se présente devant eux.

Christian Vez

J'imagine cet ange.

Non mais, qu’est-ce que c’est que cet ordre de mission ? Aller de nuit en plein bled pour délivrer un message à des bergers. Il commence à y avoir de l’abus, là.

Déjà qu’il a fallu intervenir auprès de cet empoté de Zacharie pour lui annoncer la naissance de son fils Jean-Baptiste, et puis auprès de Marie pour lui dire qu’elle porterait en son sein le sauveur envoyé par Dieu. Et maintenant, il faudrait retourner au turbin pour convaincre des bergers de se déplacer à Bethléem pour adorer l’enfant nouveau-né.

Ça commence à faire un peu beaucoup, un peu trop même, si je peux me permettre. Avec le syndicat des anges, on trouve que le patron insiste un peu trop lourdement sur les heures supplémentaires ces temps-ci. Et pour quel résultat ?

Chaque fois qu’on est sollicité pour intervenir dans la vie des humains, on dirait qu’ils s’ingénient à ne rien comprendre. Zacharie ne pouvait pas croire qu’il deviendrait papa à son âge, Marie se trouvait trop jeune. Alors Dieu sait ce que ces pauvres bergers vont comprendre au message que nous devons leur apporter.

Nous, on veut bien continuer à délivrer des messages aux humains de la part de Dieu. Mais on n’aimerait pas être les dindons de la farce. Nous sommes des anges après tout. Alors pourquoi ne pouvons-nous pas aller à Jérusalem, dans le temple et faire de la naissance du sauveur un évènement de portée nationale. Oui, comme quand on nous annonce la naissance d’un nouveau roi.

Il y a les médias, le protocole, le faste et la solennité d’une annonce publique qui provoque une véritable liesse populaire. Mais là, de nuit, en rase campagne, auprès de bergers illettrés... C’est vraiment brader notre statut. C’est que nous sommes des communiquants célestes, nous, et pas de vulgaires facteurs de banlieue!

Cécile Pache

Mais les anges auraient aussi pu penser…

Ah, il est quand même marrant Dieu ! On s’y attendait pas à celle-là, aller annoncer la naissance de Jésus à des bergers ! Vraiment, on l’adore trop notre Dieu. Il est à la fois plein d’humour mais surtout de tendresse et de justice. Il n’oublie jamais celles et ceux qui sont considérés comme les petits de ce monde. Les bergers, c’est bien les derniers à qui les gens penseraient s’il fallait annoncer une nouvelle ! Il faut dire que c’est quand même pas des gens très fréquentables… Ce sont des vagabonds, des marginaux, tout sauf des gens de confiance.

C’est tellement cool comme plan de commencer par leur annoncer, à eux ! C’est bien le style de notre Dieu ça, de valoriser les personnes qui sont tout en bas l’échelle sociale. En tout cas, c’est du jamais vu pour nous et on se réjouit déjà de voir leur réaction.

  • La gloire du Seigneur les enveloppe de lumière, alors ils ont très peur. L'ange leur dit : « N'ayez pas peur. Oui, je viens vous annoncer une bonne nouvelle qui sera une grande joie pour tout votre peuple. Aujourd'hui, dans la ville de David, un Sauveur est né pour vous. C'est le Christ, le Seigneur. Voici comment vous allez le reconnaître : vous trouverez un petit enfant enveloppé dans une couverture et couché dans une mangeoire. » Tout à coup, il y a avec l'ange une troupe nombreuse qui vient du ciel. Ils chantent la louange de Dieu : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et sur la terre paix à ceux que Dieu aime ! » Ensuite, les anges quittent les bergers et retournent au ciel.

Christian Vez

J'imagine la réaction d'un de ces bergers.

Alors moi je vous le dis tout de suite : vous faites ce que vous voulez, mais moi je reste là. Il fait nuit, la journée a été bien remplie, le troupeau est enfin tranquille et le feu vient de prendre. Et moi, je n’attends plus qu’une chose, c’est de pouvoir me poser et surtout me reposer. Manger une morce, boire un coup et bonne nuit tout le monde.

Et puis franchement, vous nous voyez chercher dans tout Bethléem la maison où un enfant vient de naître. Ils auraient quand même pu nous donner l’adresse. On ne va pas aller réveiller les honnêtes gens du village pour leur dire qu’on a eu une vision. Déjà qu’ils ne nous trouvent pas très fûtés, là, ils vont carrément nous rire aux nez, les gens de Bethléem. A moins qu’ils ne nous enguirlandent de les avoir réveillés en pleine nuit. En tout cas, moi à leur place, c’est ce que je ferais.

Alors bonne nuit tout le monde. Il sera toujours temps d’aviser demain matin quand on se sera reposé et qu’on y verra plus clair.

Cécile Pache

J’imagine une autre réaction des bergers.

Ça alors, c’est trop beau ! Tous ces anges en pleine nuit, quel spectacle incroyable ! Et leur chant… je peux vous dire que j’ai jamais entendu quelque chose d’aussi beau. Et leur message en plus : ce Sauveur qui est annoncé pour notre peuple et dont on parle depuis tellement longtemps, ils nous ont dit qu’il est vraiment arrivé ! Il est né ! Et à côté de chez nous en plus. Mais ce qui est encore plus fou, c’est qu’on est les premiers à être avertis de sa naissance ! Comme ils seraient jaloux, les autres, s’ils savaient. D’autant plus qu’en ce moment, il y en a du monde à Bethléem. Mais c’est à nous, et à personne d’autre, que les anges se sont adressés.

Comment voulez-vous qu’on dorme après ça ? On peut pas rester là comme si de rien n’était, il faut qu’on aille voir ce bébé, et qu’on aille raconter tout ça aux gens !

  • Alors les bergers se disent entre eux : « Allons jusqu'à Bethléem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur Dieu nous a fait connaître. » Ils partent vite et ils trouvent Marie, Joseph et le petit enfant couché dans la mangeoire. Quand ils le voient, ils racontent ce que l'ange leur a dit sur cet enfant. Tous ceux qui entendent les bergers sont étonnés de leurs paroles. 

Christian Vez

J'imagine ces gens qui ont écouté les bergers.

Ils en ont de bonnes ces bouseux de bergers, avec leurs anges et leur soi-disant Sauveur qui serait né dans une étable. Alors bon, je veux bien admettre que cette naissance n’était pas banale. Mais de là à dire que le bébé est le Christ envoyé par Dieu, il y a quand même un sacré gouffre. Parce que je les ai vus, moi ces Galiléens et leur nouveau-né. Ils faisaient plus pitié qu’envie, croyez-moi. Sur la paille au propre comme au figuré.

Alors bien sûr, je peux comprendre que les bergers en aient été émus. L’étable, les odeurs d’animaux, c’est leur train-train quotidien. Et il n’est pas si fréquent d’y retrouver un nouveau-né. Mais il ressemble à tout sauf au Messie, ce bébé.

Et en plus, ils m’ont dit qu’ils venaient de Nazareth. Mais que peut-il venir de bon de Nazareth, je vous le demande ? Qu’ils y retournent dans leur Galilée, et qu’ils nous fichent la paix.

Et les bergers aussi : qu'ils retournent à leurs troupeaux et à leurs hallucinations collectives !

Cécile Pache

Mais ceux et celles qui ont entendu cette annonce des bergers auraient aussi pour réagir différemment.

Quoi ? Cette nuit, ici, à Bethléem ? Le Sauveur est né ? Mais c’est un jour historique ! Bien sûr il va lui falloir quelques années pour grandir, mais ça veut dire que le temps où on va être délivrés est vraiment arrivé ! Yes !! Dieu nous a entendus, mais Alléluia quoi ! Et en plus, on a le privilège d’être là, dans le lieu où il est venu au monde, c’est dingue !

Les bergers parlent d’anges, de bébé dans une mangeoire, de paix, c’est d’un décalé au-delà de ce qu’on peut imaginer, ça ne peut pas venir d’eux c’est sûr. Et quand Dieu agit, c’est souvent décalé. Alors là, ça m’étonne sans m’étonner, en tout cas moi j’y crois ! Et rien que d’y croire, je me sens déjà rempli de joie et de paix. Allez, je vais vite aller voir ce bébé, et féliciter moi aussi ses parents, et lui dire bienvenue dans notre monde, ça fait un moment qu’on t’attend.

  • Marie retient tout ce qui s'est passé, elle réfléchit à cela dans son cœur. Ensuite les bergers repartent. Ils rendent gloire à Dieu et chantent sa louange pour tout ce qu'ils ont vu et entendu. En effet, tout s'est passé comme l'ange l'avait annoncé.

Christian Vez

J’imagine les gens qui écoutent cette histoire aujourd’hui. Y’a pas à dire : c’est joli, cette histoire de Noël. Avec ces anges, ces bergers, cette étable et tous les personnages de la crèche. C’est doux comme un biscuit à la cannelle. Mais ça pourrait vite devenir un brin écœurant, ou indigeste comme une bûche de Noël.

Et puis surtout, c’est à des kilomètres de nos préoccupations : comment voulez-vous qu’une histoire pareille nous aide à résoudre la crise énergétique et tous les problèmes de notre temps ?

C’est juste une petite douceur, une parenthèse aux parfums d’enfance dans nos vies, une parenthèse à refermer bien vite pour s’attaquer aux véritables défis de notre temps. Pas réaliste pour deux sous et complètement à côté de la plaque.

Attendrissant si on est sentimental. Mais rien de plus.

Cécile Pache

J’imagine d’autres gens qui écoutent cette histoire aujourd’hui… 

Ah ce beau récit de Noël. Je le connais presque par cœur, et combien de fois n’a-t-il pas fait écho à une certaine nostalgie, une féérie d’enfant. Mais là je me dis que waow, c’est inédit en fait ! Ce récit est fait de personnages qui réagissent de manière complètement folle ! C’est totalement inconscient de la part de Marie et de Joseph d’entreprendre un voyage jusqu’à Bethléem en fin de grossesse. C’est vraiment audacieux de la part des anges d’annoncer la naissance de Jésus à des bergers. C’est hyper courageux de la part des bergers de se rendre auprès de Jésus nouveau-né.

Et c’est ainsi que l’histoire nous est racontée : avec ce grain de folie qui dit « oui » à l’improbable, avec ce sentiment de joie et de paix qui dépasse le raisonnable.

Et même si ce « oui », ce grain de folie, ce sentiment de paix n’a pas touché tout le monde dans cette histoire, Noël a eu lieu malgré tout.

Dieu fait avec nous malgré tout, avec nos oui et avec nos non.

À la fin de l’histoire, on nous dit que les gens qui ont entendu la nouvelle annoncée par les bergers étaient très étonnés. Mais on ne nous dit pas ce qu’ils ont fait de cet étonnement.

Certes, notre monde d’aujourd’hui est plein de défis. Mais est-ce que l’histoire de Noël ne nous dit pas qu’il y a toujours de la place pour notre « oui », pour un grain de folie ?

Alors nous, à travers quel grain de folie Noël peut-il s’inviter dans notre vie ?

Amen.

Voilà Noël comme chaque année, avec ses coutumes et ses traditions, et tout est toujours pareil… Pourtant, avons-nous conscience que l’attitude des protagonistes de l’histoire de Noël est déterminante pour que Noël ait lieu? Entre acquiescements et refus, Dieu se fraie un passage. Et ceci dans l’histoire de Noël, tout comme dans nos vies.

Détails

Célébration
Avec la participation de
Corinne Delacrausaz pour les lectures
Orgue
Musique
Le choeur paroissial sous la direction de Bénédicte Maréchal.

Le Quatuor du Jorat, avec Christianne Cornu Cavin à l'épinette, Florence de Saussure à l'alto baroque, Elia Fischer au violon baroque et Elisabeth Jan aux flûtes à bec.