Voilà la saison des grillades: Jésus, "pour toi et pour moi".... Oserez-vous plonger?

image

Écouter le culte :

Cécile Pache 
Ça m’est arrivé quelques fois de vivre des moments tellement extraordinaires, complètement décalés de la réalité quotidienne, au point que ça paraît hors du temps… Et après coup c’est comme si ça n’avait jamais existé. Vous connaissez ça ?

Je pense par exemple à des vacances dépaysantes qui nous ouvrent à une réalité toute différente : alors le temps de quelques jours ou quelques semaines, on mène une autre vie. Ce pourrait être aussi une retraite spirituelle où grâce au cadre propice à la méditation et à la prière, on vit des choses fortes qu’on n’arrive plus à revivre après la fin de la retraite. Il y a aussi ces camps (qu’on fait souvent quand on est jeune) où l’ambiance inimitable nous permet d’exister autrement. On pourrait continuer les exemples : une soirée entre amis, une rencontre impromptue, tant d’instants où on goûte à une sorte de plénitude… mais qui chaque fois, finit par disparaître.

Quand ces moments particuliers s’arrêtent, c’est le retour à la réalité, à la banalité. C’est comme sortir d’une bulle, ou d’un cocon dans lequel on est si bien, mais qu’il faut quitter pour revenir au quotidien. Parfois, l’atterrissage est brutal ! Et on se retrouve avec des souvenirs, de la mélancolie, de la solitude, à se demander ce qui nous reste de ce vécu si spécial.

Elda Jaroko Lengozara
La fin d’un moment exceptionnel, d’un temps à part… C’est notamment de ça dont nous parle le début de ce texte de Jean. Les disciples sont las, « l’évènement Jésus » est bouclé. Leur bulle à eux, a duré environ trois ans : trois ans à suivre Jésus, à se laisser enseigner par lui, à être témoins de ses miracles, à en accomplir à leur tour. Ils ont mis tout leur espoir en lui, et puis ce jour terrible est arrivé, cette condamnation qui a tout brisé. Depuis, certes Jésus s’est montré à eux, vivant même. Mais rien n’est plus comme avant, c’est fini tout ça. Pour les disciples, oui, l’atterrissage, le retour au quotidien est dur. Mais voilà, après tout, tout a une fin, et ils se retrouvent à pêcher, comme avant tous ces évènements.

Cécile
C’est vrai, tout a une fin. Et puis le retour au quotidien ordinaire, ça fait partie de notre nature humaine, non ? On ne peut pas passer toute notre vie à rêver ! N’empêche qu’il y a certaines expériences qui sont si fortes, qu’on aimerait parfois qu’elles durent toujours…

Elda
Cette nuit-là, les disciples pêchent – sans succès d’ailleurs. Et voilà tout à coup une voix familière se fait entendre. Jésus qui les interpelle : « Eh les enfants ! Vous avez du poisson ? ».

Cécile
Alors, de retour à votre vie de toujours, vous trouvez ce qui vous nourrit ?

Elda
Jésus revient, au cœur de ce qu’ils vivent. Il revient pour briser leur désillusion et pour leur rappeler que la mission avec lui ne s’est pas achevée...

Cécile
… ce qui a été vécu avec lui n’est pas une utopie, ni un doux rêve…

Elda
…mais c’est la réalité, qui est encore à vivre !

Cécile
Jésus remet en mouvement ! Et il appelle !

Elda
Oui, il appelle ses disciples à continuer la mission qu’il leur a confiée.
Jésus rejoint les disciples avec humilité et simplicité, sans effet spectaculaire. À tel point que, ne s’attendant pas à le voir, ils ne le reconnaissent même pas.

Cécile
Jésus les rejoint, autrement dit, il montre qu’une relation avec lui est toujours possible. Et qu’il se fait proche de nous aussi, même dans notre quotidien le plus banal.

Elda
En effet, c’est au cœur de leur activité de pêcheurs chevronnés qu’il est allé trouver les disciples.

Cécile
Et c’est au cœur de ce que nous vivons qu’il vient nous redire son désir de marcher avec lui. Lui et nous, mais aussi lui et nous tous ensemble. Car la Parole de Jésus nous relie aux autres !

Elda
Les disciples pêchaient ensemble quand Jésus les a rejoints. C’est grâce à l’affirmation du disciple bien-aimé que Pierre a pu reconnaître à son tour Jésus. Et c’est aussi avec les poissons pêchés par les disciples que le repas a été suffisant pour tous. Oui, c’est grâce à leur travail commun que les disciples ont sorti les filets du bateau. Chaque disciple était différent, mais chacun a eu son rôle et sa place dans la petite communauté qu’ils formaient.

Cécile
Et nous aussi, dans cette église et au-delà, nous formons une communauté, celle du Ressuscité. Dans cette communauté, chacun a sa place et son rôle, selon les dons qu’il a reçus. C'est ensemble que nous pouvons vivre la réalité de la présence vivante de Jésus ressuscité !

Elda
Oui, Jésus interpelle et rejoint ses disciples, et ce n’est pas pour leur reprocher d’être retournés pêcher. Non, il les appelle, et… il prend soin d’eux. Non seulement il leur prépare le feu du barbecue pour partager le repas avec eux, mais en plus, alors qu’ils ont pêché toute la nuit sans rien prendre, il leur permet de trouver du poisson en surabondance.

Cécile
Sommes-nous conscients de nos manques ? De toutes ces fois où on essaie de s’en sortir seuls ? Parvenons-nous à faire une place à Jésus, à le laisser prendre soin de nous lorsque nous sommes fatigués, épuisés ?

Elda
Jésus s’adresse aux disciples en leur disant « petits enfants ! ». Non pas qu’il se moquerait d’eux, mais parce qu’il voit la situation dans laquelle ils se trouvent. Et il sait bien qu’ils ont besoin d’être nourris, bichonnés, et remis en marche. Le temps d’un repas, Jésus est avec ses disciples comme un parent qui prend soin de ses enfants, en les nourrissant parce qu’ils sont encore trop petits pour le faire eux-mêmes. Jésus les nourrit mais il sait aussi que les disciples sont appelés à grandir spirituellement pour être à leur tour des témoins et chefs spirituels. Mais pour l’heure, ils profitent de ce moment de tendresse et de partage comme auparavant.

Cécile
Et bien souvent nous en avons besoin, de cette tendresse de Dieu comme d’un parent qui prend soin de ses enfants, et qui croit en ce qu’ils vont devenir. En particulier dans les périodes de stress et de pression. L’estime qu’on a de soi peut vite basculer, si on échoue un examen, si on n’est pas à la hauteur du bilan de fin d’année, ou encore si on se laisse submerger par le rythme effréné de ce mois de juin où tout doit être bouclé et évalué.
Dans ces jours particuliers où l’on a besoin de reconnaissance et de soutien, Jésus nous redit sa douce présence et nous nourrit de l’abondance dont nous manquons dans notre vie.

Elda
Jésus prend soin de ses disciples, mais plus encore : c’est leur échec, après une nuit entière de pêche infructueuse, qui deviendra abondance ! L’échec est transformé, il devient pour les disciples un appel à se mettre en route, à partager la Bonne Nouvelle de Jésus ressuscité.

Cécile
Je suis sure que comme moi, vous en connaissez des situations où Dieu utilise l’échec pour révéler quelque chose de plus grand. Parfois, c’est suite à des situations d’impasse, où l’échec paraît irréversible…

Elda
Les disciples eux, ont assisté au supplice, à la scène de la Croix: Jésus crucifié, c’est un échec aux yeux humains, mais la Résurrection devient la victoire sur la mort et la promesse du salut pour l’humanité !

Cécile
En effet, Dieu peut utiliser nos échecs pour les transformer en mise en route. Lorsque nous traversons le manque, il prend soin de nous. C’est dans notre faiblesse, dans notre vide, qu’il vient à notre rencontre. Et alors, de ce vide naît l’inattendu !

Elda
« Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort », dit l’apôtre Paul dans sa deuxième lettre aux Corinthiens. Il a fait, lui aussi, l’expérience de la puissance de Dieu qui se manifeste précisément dans sa faiblesse personnelle.

Cécile
Alors, quand l’horizon semble bouché, rappelons-nous cette puissance de Dieu qui peut jaillir et faire se retourner la situation. Lorsque nous nous sentons faibles, ou à bout, nous pouvons avoir confiance dans les projets de Dieu.

Elda
Jésus demande à ses disciples de faire en sorte que ces trois années passées avec lui ne soient pas seulement une parenthèse. Il s’agira pour eux d’essayer de continuer, même si c’est parfois difficile, de vivre et de partager, dans leur quotidien, cet Évangile qu’ils ont vécu et reçu.

Cécile
La route avec Jésus, ce n’est pas juste une bulle comme le seraient des vacances, une retraite ou un camp. C’est tous les jours, et au cœur de notre quotidien ! Il y a des choses que nous avons vécues avec lui, reçues de lui, que nous n’aimerions pas laisser dans une parenthèse de notre vie !

Elda
Jésus a appelé ses disciples à sortir de leur échec et de leur manque,

Cécile
Il nous appelle à être comblés par sa présence et à goûter à l’abondance.

Elda
Sur la plage, le barbecue est prêt, l’invitation est là.

Cécile
Oserons-nous y répondre ? Oserons-nous cette confiance que l’aventure Jésus continue toujours ?

Cécile et Elda
Jésus, c’est pour moi et pour toi.

Amen !

C’est le mois de juin! Dernière ligne droite avant l’été: période d'examens, bilans d’entreprise, bientôt les journées de grosse chaleur. L'envie est là: se retouver au bord de l’eau? C’est le moment de tourner les yeux vers la plage et d’y découvrir que quelqu’un attend et interpelle. Comment le reconnaître? Voilà la saison des grillades: Jésus, "pour toi et pour moi".... Oserez-vous plonger?

Ce culte en direct sur Espace 2 est proposé par les nouveaux pasteur-e-s romands qui achèvent leur formation initiale à l'Office protestant de formation (OPF).
Après une gestation de six mois par six pasteur-es issu-es d’Eglises de la Suisse romande : Valais, Vaud, Genève et Neuchâtel.: Elda l’esthète, Sylvain le méditatif, Agnès la rassembleuse, Cécile l’ingénieuse, Sylvain le narrateur et Julie la mélomane qui ont préparé cette célébration.

En ce début d’été, le culte radio est sur la plage pour se mettre à l’écoute de l’appel de Jésus, le ressuscité. Chacun-e est invité à vivre un moment à part, pause, ressourcement ou simple bouffée d’air avant de reprendre son chemin. Parce que Jésus est venu "pour toi et pour moi". Pour cela, le ressuscité a préparé des grillades conviviales au bord du lac  !

Détails

Avec la participation de
Elda Jaroko Lengozara pour la prédication, Julie Païk, Agnès Thuégaz, Sylvain Corbaz et Sylvain Stauffer pour la liturgie
Orgue
Floriane Steinegger
Musique
"Chorale des pasteurs stagiaires", sous la direction de Julie Paik, avec Floriane Steinegger au piano et Elodie Steinegger au violon