Récolter une mesure de l'expérience de vie de nos aînés pour en semer deux mesures dans la nôtre.

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Écouter le culte :

Alors voilà… voilà David qui transmet à son fils, Salomon, les plans du temple de Dieu. L’extrême précision de ses indications est surprenante. Rappelez-vous, il insiste non seulement sur la forme et la fonction de chaque volume du bâtiment, mais il va jusqu’à définir chaque objet qui ornera le temple, précisant même la matière et le poids qui le caractérise.

C’est dire combien il est important à ses yeux de n’omettre aucun détail afin que son fils, sur qui la réalisation du temple va reposer, puisse se concentrer sur l’essentiel : à savoir offrir au monde un lieu qui puisse permettre à chaque individu de rencontrer son Dieu et de se tenir devant lui.

C’est là le rôle du temple de Jérusalem : être le lieu où l’homme et Dieu peuvent se rencontrer.
C’est là sa place tant physique, au cœur de la cité, que sa place spirituelle, au cœur de la vie de foi de tout un peuple de croyants. C’est pourquoi rien ne doit être négligé ni laissé au hasard ! Jusqu’au gramme d’argent qui risquerait de rompre le fragile équilibre. Et Salomon réalisera le temple. Ainsi le ciel et la terre auront à tout jamais un lieu de convergence.

Cependant, aujourd’hui, nous connaissons la destinée de ce temple. Détruit et reconstruit plusieurs fois. Parce que c’est là le sort des tous les murs, ils sont toujours sujets à être abattus.
C’est là le sort de tous les métaux – l’or, l’argent – d’être refondu au gré des besoins. C’est comme ça ! Rien de ce que nous construisons n’est appelé à durer indéfiniment. Ainsi de ce temple qui devait être le lieu où l’homme trouve son Dieu, eh bien, il ne reste rien. Ou presque… Et cela même si David avait reçu ses plans de Dieu, comme nous l’affirme le texte.

Alors, aujourd’hui, plus de temple ! Où se trouve alors le point de rencontre entre Dieu et l’homme ? Aucune église n’a reçu ses plans de Dieu. Aucun d’entre-nous a reçu des plans de Dieu. Et donc, personne ne peut affirmer qu’un lieu est saint que lorsqu’il présente telle architecture ou tel mobilier ? Personne ne le peut. Parce que Dieu ne donne plus de plan.

A la place, Dieu s’est approché, il nous a donné le Christ. Avec lui, c’est la révolution ! Avec lui, tous autant que nous sommes, les temples que Dieu a choisis pour s’installer par son Esprit. Fini le temple unique, figé, vulnérable au moindre changement politique. Dieu se fait présent tout en tous. Il y a aujourd’hui une infinité de « temples », si vous me permettez l’expression, rendant notre Dieu accessible partout, en tout temps et à tous les humains.

La pierre inerte est donc devenue pierre vivante et le croyant invité à être point de rencontre, comme il en existe dans les gares pour renseigner les égarés. Reste à savoir comment rendre reconnaissable le croyant.

Quelle est notre enseigne en quelque sorte ? De quoi sommes-nous ornés ? Pour le savoir, tournons-nous vers Dieu. C’est quoi son plan ? Son plan c’est toujours le Christ. Le Christ nous donne notre spécificité pour que nous puissions témoigner de lui auprès de celui qui s’approche de nous. Notre spécificité c’est que nous sommes emplis de son amour et de son pardon. Voilà l’or et l’argent dont nous sommes fait : L’amour et le pardon. L’amour qui donne sens, l’amour qui est la seule réponse à toute question. Et le pardon qui restaure l’homme, ce don gratuit, cette grâce accordée à celui qui la demande pour se relever et exister à nouveau dans l’amour. Dieu nous équipe d’amour et de pardon de sorte que nous puissions être à même de recevoir l’hôte qui se présente. Oui, nous sommes tout équipés pour recevoir l’invité surprise de Dieu.

Pas besoin d’un langage commun. L’amour et le pardon suffisent à ouvrir l’espace nécessaire pour que Dieu et l’autre puissent se rencontrer. C’est tellement simple, c’est tellement bien pensé. Et ça marche en plus – la rencontre a lieu ! Nous le savons puisque nous en avons, un jour, fait personnellement l’expérience lorsque nous avons été accueilli par un autre dans son temple. Un frère ou une sœur en Christ nous a invité à goûter à l’amour de Dieu. Qu’il ait suffi d’une visite ou qu’il ait fallu revenir mille fois, un jour, nous avons été touché par cette grâce. Et cela a tout changé ! Nous ne nous en sommes jamais remis puisque nous sommes là aujourd’hui.

C’est presque un miracle ! Nous avons rencontré Dieu par le biais d’un autre qui s’est ouvert à nous. S’ouvrir à l’autre – serait-ce cela notre place ? Pour accueillir, transmettre et inviter chacun à se construire avec Dieu et devenir temple à son tour.

Si c’est cela alors le récit de David donne quelques pistes : d’abord, l’encourager à être fort et courageux dans son édification parce que ça en vaut la peine. Et puis témoigner de la fidélité de Dieu qui nous a porté et qui nous porte toujours. Et enfin le rassurer en rappelant notre disponibilité de ceux qui le précèdent dans l’aventure de la foi.

Tout cela semble si simple mais ne résout pas le problème de notre réserve toute naturelle vis-à-vis de l’autre. Comment oser faire le pas lorsque l’occasion se présente ? Comment être adéquat ? C’est là que le passage de l’Evangile de Luc nous vient en aide.

A l’image de ces maîtres de la Loi qui ont ouvert leur cœur et leur intelligence pour écouter ce jeune Jésus de 12 ans, il nous est proposé de commencer par accueillir sans préjugés celui qui arrive au temple puis de l’écouter. Alors arrêtons-nous. Asseyons-nous. Taisons-nous pour mieux entendre et nous laisser surprendre par leur magnifique intelligence. Et enfin, converser avec eux tels des pèlerins qui marchent ensemble. Pas enseigner, converser. Nous sommes à l’origine d’un cheminement qui se poursuivra avec d’autres, avec Dieu.

Ainsi partageons simplement ce qui nous fait vivre et vibrer au plus profond de nous-mêmes, c’est là notre place. Occupons-la avec force, courage et joie ! Et surtout, ne nous dérobons pas en prétextant proposer quelqu’un de plus qualifié que nous pour être porte-parole de Dieu. C’est l’autre qui est venu à notre porte. Il nous a choisi, peut-être par hasard, ne le renvoyons pas ! C’est là notre place : être le lieu où l’homme et Dieu peuvent se rencontrer. Parce que, pour celui qui cherche Dieu, nous sommes la bonne personne au bon moment, au bon endroit.

Amen

Comment concilier un monde en perpétuelle transformation avec une réalité locale? Les jeunes lausannois s’engagent au nom de leur foi pour aller prêter main forte à des paysans suisses. Ils sont déterminés à partager le quotidien d’un couple d’agriculteurs jurassiens pour mieux comprendre les enjeux globaux qui régissent notre mode de vie. Résolus de s’enrichir de cette expérience, ils espèrent mieux saisir les enjeux de leur temps afin de mieux penser leur futur.

Détails

Avec la participation de
Groupe de jeunes de la paroisse
Orgue
Musique
Anne Chollet au piano, Josselin Lipp à la basse, Lino Perdrix au marimba et au vibraphone, et Emmanuel Schmied à la trompette, Rita Demaurex et Muriel Guignard, chant