L’espérance, la seule raison de continuer d'avancer

J’aimerais commencer avec cette histoire entendue dans la bouche d’un pasteur il y a quelques semaines ; l’histoire de ses deux fils dans un match de baseball: le fils aîné n’a pas réussi à frapper la balle. Il est complètement dépité. Le fils cadet a aussi manqué la balle et il est sorti du terrain avec un immense sourire. Il s’est approché de son entraineur et lui a dit : la prochaine fois, je l’aurais !

La différence entre ces 2 frères? L’espérance.

Pourquoi avons-nous besoin d’espérance? Parce que nous n’irons jamais plus loin que notre espérance! Par exemple, si j’ai l’espérance de devenir un grand joueur de tennis, je le deviendrai peut-être ou peut-être pas… Mais si je n’ai pas cette espérance, une chose est certaine: je ne le deviendrai jamais !

Je n'irai jamais plus loin que mon espérance : elle sera comme le plafond le plus haut que je puisse jamais atteindre. Si je n’ai pas d’espérance, si mon plafond d’espérance est bas, je n’irai simplement pas plus haut!

Pourquoi est-ce qu’on a tellement besoin d’espérance ?
Il y a dans nos vies à la fois la réponse immédiate du Seigneur et la réponse de Dieu qui consiste à nous faire entrer dans un processus qui prend du temps. Et parce que le processus prend du temps, alors il nous faut de l’espérance pour tenir dans la durée, dans les épreuves pour continuer là où des fois on se dit qu’on est au bout de ce qu’on pourrait faire.

Le prophète Jérémie le dira à une nation entière, Israël, qui ne voit plus de solutions pour son avenir: « Il y a de l'espérance pour ton avenir, dit l’Éternel. » (Jérémie 31.17). J’aimerais que nous puissions l’entendre ce matin dans le temple ou sur les ondes : il y a de l’espérance pour ton avenir. Vraiment.

Nous manquons d’espérance. Job le dira à sa manière: une souche d’arbre a plus d’espérance que moi! (Cf. Job 14.7)

Un arbre a de l'espérance :
Quand on le coupe, il repousse,
Il produit encore des rejetons.


Aujourd’hui, j’aimerais que nous puissions réentendre qu’il y a de l’espérance pour notre avenir. Qu’il y a quelque chose que le Seigneur a en réserve pour nous.

Peut-être qu’il faut donner la bonne définition de l’espérance. Souvent, nous croyons qu’espérer signifie espérer que quelque chose va arriver: “J’espère et même je prie pour que ceci ou cela se passe”, croiser les doigts, toucher du bois.

Dans la Bible, l’espérance est autre chose: « Je sais que ces choses vont arriver parce que Dieu est bon. Je sais que ça va venir, je ne sais ni quand ni comment mais je sais que ça va venir ». Je suis comme dans les starting blocks, dans l’attente de ce qui va sans aucun doute venir.

L’espérance se fonde sur une conviction: Dieu est bon! Il est vraiment bon.
Cela ne signifie pas que notre vie soit facile et bonne. Cela ne veut pas dire que tout fonctionne comme je le voudrais. Cela veut dire que Dieu est bon quelles que soient mes circonstances. Cela ne veut pas dire que tout est bon dans ma vie, mais quels que soient les événements dans ma vie, cela ne change rien au fait que Dieu est bon. Si je suis heureux ou malheureux, ça ne change rien à la bonté de Dieu.

Vous vous souvenez de cette histoire d’Élisée et de cette mère de famille veuve et dans les dettes: Élisée va lui dire d’aller chercher autant de pots vides que possible auprès de ses voisins. Ensuite, le Seigneur allait les remplir d’huile et lui permettre de rembourser ses dettes.

En fait, ce qui se passe, c’est que le Seigneur répond dans la mesure de l’espérance de cette femme: plus elle a de pots vides, plus elle s’attend à Dieu et plus le Seigneur peut lui répondre. Inversement, on peut aussi imaginer qu’elle ait eu très peu d’espérance : elle aurait collecté très peu de pots vides et l’action de Dieu dans sa vie aurait été limitée.
Dieu nous donne en fonction des pots vides que nous apportons.

Le livre des Proverbes dit ceci au chapitre 23 verset 18 :
Car, assurément, il y a un avenir et ton espérance ne sera pas fauchée.

Une des raisons de notre manque d’espérance est une confusion entre les attentes et l’espérance. Mes attentes sont ceci: j’attends Dieu dans une zone que j’ai délimitée comme mes attentes. Comme je définis moi-même mes attentes, si elles ne sont pas exaucées, je blâme Dieu: “Tu n’as pas répondu à mes attentes. Pourquoi?”

Mes attentes sont comme une boîte dans laquelle j’enferme Dieu, mais dans laquelle je suis moi aussi enfermé. En fait, je me comporte en petit dieu et j’ordonne à mon collègue du ciel, le Grand Dieu, de faire ce que j’attends de lui.

L’espérance, dans la Bible, est différente:
- elle laisse Dieu en charge et ne donne pas au Seigneur des objectifs ;
- elle est basée sur ses promesses et non pas sur mes attentes ;
- elle nous pousse à la reconnaissance et non pas à questionner le Seigneur avec des “pourquoi?” ;
- l’espérance laisse Dieu intervenir comme il le veut.

Dans la Bible, une des meilleurs exemples d’espérance, c’est Abraham. Espérant contre toute espérance, il crut et devint ainsi le père d'un grand nombre de nations, selon ce qui lui avait été dit : telle sera ta postérité. (Romains 4.18)

C’était déjà un vieux bonhomme et sa femme, Sara, n’était pas beaucoup plus jeune. Mais Abraham n’a pas regardé à sa vie, ses circonstances, mais à Dieu. J’aime cette expression: «espérant contre toute espérance, il a fait confiance. Des fois, dans nos vies, cela ressemble un peu à cela “espérant contre toute espérance". Et le résultat est ce que je vous disait tout à l’heure: son destin a changé dans la mesure de son espérance: il devint ainsi le père d'un grand nombre de nations.

Notre espérance ne dépend pas des circonstances qui pourraient enfin devenir favorables, de la roue qui pourrait enfin tourner, mais de la bonté de Dieu et celle-ci ne change jamais!

La lettre aux Hébreux le dira un peu autrement: notre espérance dépend de Dieu et celui-ci a décidé de nous être favorable. En fait, il l’a même promis, il s’y est engagé en donnant sa parole!

L’espérance ne signifie pas se résigner au “si Dieu le veut”, c’est-à-dire, « je ne suis pas sûr qu’il me veuille du bien ». La preuve que Dieu me veut du bien, c’est la croix, quand le Père, pour mon bien, donne ce qu’Il a de plus précieux.

L’espérance est différente : « Je suis sûr de la bonté du Seigneur et je lui fais confiance pour ce qu’il veut me donner ».

Cela ne veut pas non plus dire que tout ce que je reçois vient de lui! Non, il y a plein de choses dans ma vie qui sont mauvaises, et comment un Père bon pourrait-il être la source de ce mal? Dieu ne peut pas donner quelque chose qu’Il n’est pas.

Il est bon! Mon espérance, c’est de m’attendre à Lui et à sa bonté.

« Pourquoi ceci m’arrive-t-il ? » n’est souvent pas une question dans nos coeurs mais une accusation: « Tu n’es pas vraiment bon ».

La question devrait plutôt être : « Dans quoi veux-tu me faire entrer? Quelle est l’espérance que tu veux pour moi ? »

Cette espérance est pour nous comme l'ancre de notre vie, sûre et solide. (Hébreux 6.19)

Cette espérance s’ancre en dehors de mes circonstances, au-delà de ce que mes yeux voient et même de ce que mon esprit peut imaginer. Elle est jetée au-delà de ma réalité car elle est ancrée dans la réalité de l’amour et de la tendresse de Dieu pour moi.

Cette espérance est ancrée dans la bonté de Dieu, démontrée par Jésus sur la croix.
Cette espérance est pour nous comme l'ancre de notre vie, sûre et solide, pour que jamais nos vies ne dérapent et que nous puissions résister dans la tempête.

Seigneur, j’ai choisi de mettre mon espérance en toi et j’ai choisi de dire que tu es bon et de vivre de cette bonté. Au-delà de ce que je comprends et de ce que je peux voir, je veux ancrer ma vie en Toi.
Amen.