Comment la fidélité de Dieu rayonne-t-elle et en quoi les humains en sont bénéficiaires aujourd'hui?

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Écouter le culte :

Méditer sur la fidélité, une invitation que nous lancent les textes bibliques entendus à l'instant.

En commençant par cette question :
D'où nous vient notre aptitude à vivre une fidélité relationnelle?
D'où nous vient notre capacité à nous inscrire dans une relation durable?

On peut penser que si un être humain demeure fidèle à un autre être humain, c'est par intérêt mutuel bien compris. Certes, cela peut être vrai dans bien des cas. Mais ne serait-ce pas trop réducteur de penser que nous ne sommes conduits dans nos relations que par l'intérêt ?
Si nous sommes capables de vivre la fidélité, ne serait-ce pas aussi parce que nous avons reçu ce potentiel en partage?

En compagnie de l'évangile de Jean et de l'Apocalypse, méditons donc ce matin sur la fidélité de l'auteur de la Vie et plus particulièrement sur 3 aspects de cette fidélité de Dieu.

Partons de l'évangile de Jean. Par rapport aux autres évangiles, Jean insiste beaucoup sur la relation filiale que Jésus entretenait avec Dieu. Très souvent, il reprend les expressions qu'emploie Jésus pour parler de Dieu: « mon Père », « le Père qui m'a envoyé », « le Père qui m'a donné ».
Jean souligne ainsi l'unité entre, d'une part, le Dieu Père qui envoie, qui sollicite, et d'autre part, le Dieu Fils qui répond, qui s'incarne.

Le 1er aspect de la fidélité de Dieu se dévoile alors pleinement lorsque Jésus-Christ dit : Le Père et moi nous sommes un.
Cette affirmation Le Père et moi nous sommes un atteste d'une relation unie du Dieu Père et du Dieu Fils dans leur présence au monde.

C'est parce que Dieu est à la fois Père et Fils, à la fois envoyant et envoyé, c'est parce que Dieu est relation unie en lui-même, que nous pouvons avoir foi dans son union avec nous.

En se présentant à nous comme Père et Fils, Dieu nous révèle que sa nature profonde est d'être en relation. Sa nature profonde est d'être avec; c'est d'ailleurs comme cela que débute l'évangile qui dit à propos du Père et du Fils : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. »

Dieu, un être en lien,
Dieu, un être en capacité de rompre nos isolements;
Dieu, un être qui utilise sa volonté pour maintenir l'unité.


Ce caractère liant de Dieu nous conduit à considérer maintenant le 2e aspect de sa fidélité ; c'est celui de la remise en marche.

Je dis « remise en marche » car si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous traversons tous des temps où la vie nous fait douter de la fidélité de Dieu. Ces circonstances dans nos existences, où la joie, la paix et la confiance nous manquent. Des moments qui peuvent durer plus ou moins longtemps. Des temps de la vie durant lesquels ces fruits spirituels de la joie, de la paix et de la confiance sont secs en nous, voire même absents. Et cela nous interroge sur la réelle présence de Dieu.

Je pense que dans ces moments-là, notre souvenir de la relation Père-Fils,
notre souvenir de Dieu sous cette réalité relationnelle là peut nous remettre en marche. Car en décidant de cheminer à nos côtés dans la personne de Jésus-Christ, Dieu a prouvé sa fidélité relationnelle envers chacune de nos trajectoires.
En lui, il est venu nous dire combien il se tient auprès de ses brebis. Et ce n'est pas le privilège d'une origine nationale, d'une origine culturelle ou linguistique, nous rappelle l'Apocalypse. Tous peuvent connaître la qualité première de ce pasteur, sa fidélité relationnelle.

Dernièrement, lors d'un échange, un monsieur me partage son incapacité à prononcer des voeux de fidélité. Sa conjointe, il l'aime profondément, mais il est terrorisé à l'idée de s'engager dans une relation exclusive.
Je l'écoute.
Qui en effet sur terre peut garantir qu'il ne variera jamais ?
L'être humain seul peut se sentir bien démuni lorsqu'il engage sa fidélité.
Mais lorsqu'un homme, une femme regardent à Jésus-Christ, ils peuvent s'apercevoir que Dieu ne nous laisse pas seuls dans nos engagements.

Tout au long de sa vie, le Christ a été accompagné pour demeurer fidèle.
Jour après jour, il a cherché et reçu auprès de Dieu l'esprit de fidélité.
Ce n'est donc pas par nos propres forces uniquement, mais avec l'action de l'esprit de Dieu en nous que nous pouvons un jour après l'autre vivre nos voeux de fidélité.

Cet Esprit Saint est celui que Jésus-Christ donne en partage au monde. C'est ce même esprit qui permet à tout être humain de se remettre en marche et de témoigner alors lui aussi :
« Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l'Agneau ».
Le Père et le Fils peuvent me sauver de tout isolement relationnel.


Troisième et dernière heureuse conséquence de la fidélité de Dieu qui émane de ces textes bibliques, c'est notre sécurité : Rien ne peut nous ravir de la main de Dieu.

La proposition de Dieu, l'ambition de Dieu, est de faire qu'aucune autre force ne nous ravisse.
En venant se présenter à nous comme un Père en éternelle relation avec son Fils, comme un Fils en éternelle relation avec son Père, Dieu vient nous partager que même la mort ne peut avoir raison de sa nature, qu'aucune puissance de mort ne peut anéantir sa fidélité.

Quand l'existence nous fait traverser des grandes tribulations, quand la vie nous amène à devoir faire face à des divisions extérieures ou intérieures, au milieu de ces combats, le sang du Christ nous est infiniment précieux.

Son sang, son acceptation de la croix, nous rappelle qu'aucun combat dans nos vies ne peut nous ravir de la main de Dieu, car sa croix, il l'a aussi portée en solidarité avec nous. Sa croix, il l'a aussi portée pour qu'à l'image de cette grande foule dans l'Apocalypse, les robes de nos vies puissent lui être amenées.
Sa croix il l'a aussi portée pour que ce par quoi les robes de nos vies sont entachées puissent lui être partagé, confié, voire même pardonné pour que nos robes soient blanchies.

Oui, sa croix, il l'a portée pour que nous trouvions toujours auprès de lui
un berger écoutant, un berger sensible, capable de nous entendre
et capable de nous faire entendre sa voix, en toute sécurité.


En conclusion de ce message, rappelons-nous que dans notre relation filiale à Dieu, nous sommes au bénéfice d'une triple fidélité relationnelle :
Une fidélité relationnelle qui nous unit indéfectiblement à Lui,
Une fidélité relationnelle qui peut nous remettre en marche à tout moment,
Une fidélité relationnelle qui veut nous sécuriser.

Que notre vie se poursuive donc cette semaine avec la certitude que Dieu veut nous offrir cette qualité relationnelle là qui nous fait dire avec le Christ :

Le Père et moi nous sommes unis.
Le Salut est à mon Dieu et à son Fils assis sur le trône de la relation,
Rien ne peut me ravir de leurs mains.


Amen.

La fidélité dans les relations humaines navigue entre intérêt mutuel bien compris et potentiel reçu divinement en héritage.

Durant ce culte-cantate, le pasteur Laurent Vilain propose de méditer un texte de l'Apocalypse. Comment la fidélité de Dieu rayonne-t-elle et en quoi en sont les humains encore bénéficiaires aujourd'hui?
Dans la relation "Père-Fils", 3 dimensions de cette fidélité peuvent être mises en évidence: l'unité, la régénération et la sécurité. Trois aspects de la fidélité relationnelle de Dieu susceptible de renouveler la confiance, l'espérance et l'amour de l'humain croyant.La liturgie se déclinera avec la Cantate BWV 112 “Der Herr ist mein getreuer Hirt” de Johann Sebastian BACH, sous la direction de Daniel Bacsinszky.

Détails

Avec la participation de
Francis De Micheli et Philippe Poget
Orgue
Daniel Chappuis
Musique
Choeur "cantate", sous la direction de Daniel Bacsinszky, avec Iryna Dziashko, soprano, Yulia Sokolik, alto
Mathias Reusser, ténor, Fabrice Hayoz, basse, Vivian Berg, hautbois d'amour, Eric Douchy, hautbois d'amour, Isabella Vanossi, cor, Nicole Aubert, cor, Stéphanie Etös, violon, Hélène Conrad, violon, Emmanuel Carron, alto, Esmé De Vries, violoncelle