Des racines communes, un présent varié, un avenir ensemble.

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Écouter le culte :

David Allisson

Dans le début de ce culte, nous avons évoqué le passé commun et souvent conflictuel des protestants et de nos communautés. Après le rappel de cette histoire parfois difficile, nous nous mettons ensemble à l’écoute de la parole biblique.

Aujourd’hui, nous sommes ensemble. Aujourd’hui, nous écoutons une parole qui nous dépasse et qui vient avant toutes choses et donc avant toutes les bagarres pour la vérité que nous avons parfois menées les uns contre les autres.

Moïse a fait la rencontre de Dieu dans le désert. La voix de Dieu s’est élevée devant lui du milieu d’un buisson qui brûlait sans se consumer. Nous entendrons un extrait de ce récit du livre de l’Exode, chapitre 3.

Jésus a annoncé la venue du Royaume de Dieu, un royaume où les chrétiens sont appelés à se nourrir à sa source et à porter les fruits de sa paix. Nous entendrons la lecture d’une page de l’évangile selon Jean au chapitre 15, où Jésus décrit la relation du croyant au Père en ressemblance à celle des branches attachées à la vigne.

Au commencement, il y a la présence de Dieu.
« À la montagne de Dieu, l’ange du Seigneur apparaît à Moïse dans une flamme au milieu d’un buisson. » Le Seigneur précède Moïse. Il l’attend. Il se présente comme le grain de sable sur son chemin. Grain de sable, oui, parce qu’il dérange un peu le quotidien. Mais c’est un grain de sable qui va bientôt ouvrir le chemin de la liberté pour le peuple esclave. C’est tout le contraire d’un grain de sable qui crisse et qui crispe.

Du côté de Moïse, au commencement, il y a la vie quotidienne du berger.
« Moïse garde les moutons et les chèvres de Jéthro, son beau-père. » Il conduit ses bêtes et cherche les endroits où elles pourront brouter. Moïse est un homme occupé. Il n’a encore aucune idée de ce qui va lui arriver et qui le rendra étrangement passif et dépourvu.

Ici, Dieu se présente à Moïse comme une chicane qui va l’obliger à changer de trajectoire. Vous savez, comme ces bacs de fleurs dans les zones à vitesse limitée dans les villes ou les villages. On doit les contourner si on veut progresser.
Moïse voit ce buisson qui brûle sans se consumer. Il connaît bien la nature et cela ne correspond pas. Alors, il va chercher à comprendre.
Et c’est l’incompréhensible, qui se produit.
Ce qui se présente à Moïse n’a rien à voir avec un phénomène naturel plus ou moins extraordinaire. Ce qui se présente à Moïse, c’est une proposition de rencontre qui nous est aussi faite quand nous lisons ce récit et quand nous sommes réceptifs à l’Esprit qui s’y trouve.

C’est bien plus qu’une occasion qui se présente à Moïse, et à nous aussi.
C’est Dieu, c’est le Seigneur qui se présente à Moïse. Lui-même, Dieu, Le Seigneur.
Cette rencontre rend saint le lieu dans lequel elle se passe. « Enlève tes sandales, je viens à ta rencontre. Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. »
Et la rencontre a lieu, même si elle commence par un monologue et que Moïse reste bien peu entreprenant. Si nous avions poursuivi la lecture un peu plus loin, nous aurions même vu qu’il allait essayer de se défiler et d’échapper à ce que Dieu lui propose dans cette rencontre.
Dieu a vu la façon dont son peuple est maltraité. Il a entendu ses cris sous les coups des oppresseurs. Il connaît les souffrances des esclaves.
Oui.
Alors s’il a vu la maltraitance, s’il a entendu les cris et qu’il connaît les souffrances, pourquoi n’intervient-il que maintenant ?
Et vous, quand vous avez traversé une période de souffrance et de douleur, vous savez pourquoi la lumière n’est venue qu’après un certain temps ? Est-ce que vous savez pourquoi la rencontre qui vous a vraiment aidé a eu lieu à ce moment-là et pas plus tôt ?
Probablement non. Peut-être direz-vous que vous n’étiez pas prêt avant ce moment-là à recevoir ce soutien ou à vous ouvrir à cette rencontre qui vous a permis de voir où se trouvait l’ouverture de votre chemin.
« Pourquoi seulement maintenant et pas plus tôt ? », ce n’est pas la question. Connaître les embûches et tout ce qui empêche la liberté n’est plus à l’ordre du jour. Moïse a essayé de s’opposer à la parole de Dieu qui l’envoyait. Mais pas de résultat, Dieu reste sur sa position : « Va, et fais sortir d’Égypte Israël, mon peuple. »
Nous sommes esclaves d’un monde de violence, d’injustice, de persécutions religieuses, de fermeture, de mépris, de solitude.
Ce qui se passe maintenant, c’est l’ouverture du temps de la liberté. Comme Moïse, malgré sa résistance et la nôtre, nous sommes envoyés vers la libération. Comme le peuple, malgré ses divisions et les conflits qui ont bien souvent eu tendance à refaire surface, nous sommes mis en marche, dans une direction commune, vers un pays de liberté, un pays beau et grand, vers un pays qui déborde de lait et de miel, vers un pays déjà habité et qui demande à être vivifié de la présence de Dieu.
Ce pays est le Royaume de paix et de justice que Jésus a annoncé sans relâche et que nous pouvons accueillir et partager.

Jean-Daniel Egger

Le peuple s’est souvent égaré et pourtant il a avancé dans la direction que Moïse donnait.
Moïse est un exemple par son attachement à la vigne. Nous sommes aussi invités à rester attachés à cette vigne.

La relation avec la vigne, et avec le vigneron c’est l’attachement à cette vigne – cette dépendance, cette proximité, c’est aussi l’unité, c’est la fidélité au Seigneur.

« Demeurez » est la condition, il est cité plusieurs fois dans ses versets,
C’est quelque chose de continuel, permanent, et c’est une volonté.
Se laisser tailler, se laisser purifier, se laisser toucher, se laisser soigner.
Ce n’est pas par obligation.
L’arbre est là, il ne se dit pas « Je dois grandir, je dois porter du fruit… »
Il est simplement là.

Un point aussi important : la vigne est attachée… peu importe la hauteur, la grandeur, elle est rattachée. Nous aussi nous sommes TOUS rattachés à cette vigne… avec nos différentes sensibilités.

L’objectif n’est pas seulement de demeurer, de rester fidèle, de plaire au Maître,
mais aussi de porter du fruit.
La vigne est taillée, est soignée afin de porter du fruit.

Porter du fruit, du fruit durable.
Qu’est-ce que ce fruit ?
Dans ce texte, il nous parle de la joie. C’est un des aspects des fruits de l’Esprit.
Cela nous montre que ce n’est pas seulement des conversions, mais aussi : amour, joie, paix, patience, bonté, service, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi.
Tout cela est cité dans Galates 5 : 22

La prière est la base de tout, l’efficacité dans notre mission.

Alors on a entendu, on sait, mais on désire aussi aller plus loin…
Dans ce texte de Jean il termine par rappeler ce commandement nouveau :
S’aimer les uns les autres, comme Jésus m’aime
L’auteur le donne quelques chapitres avant au chapitre 13 : 34-35 :
« Je vous donne un commandement nouveau: aimez-vous les uns les autres. Oui, aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.
Ayez de l'amour les uns pour les autres.
Alors tout le monde saura que vous êtes mes disciples. »

Ici l’amour est une action plus qu’un sentiment. Aimer l’autre COMME je suis aimé par mon Père céleste. Ça dépend de ma dépendance, de mon désir d’être attaché
ET de rester attaché.
Nous porterons du fruit ou pas…

Dieu désire que nous nous mettions en route, que nous ne restions pas comme Moïse à l’occupation quotidienne, à sa première occupation, mais que nous avancions.
On a TOUS une mission : rester attaché à la vigne et porter du fruit.

Qu’est-ce que cela veut dire sur le plan personnel ?
Sur le plan communautaire ?
Sur le plan intercommunautaire ?
Quelles sont les répercussions concrètes dans ma vie ?

Les communautés protestantes évangéliques et réformées du Val-de-Travers célèbrent ensemble le culte de la Réformation.

Moïse rencontre la voix de Dieu sortant du buisson ardent et découvre sa voie de leader du peuple de Dieu pour le conduire vers la liberté. Chacune et chacun peut se mettre à l’écoute d'un appel et d'un envoi particulier de la part de Dieu.

Jésus, dans l’évangile de Jean demande au croyant de rester connecté à la vie comme le sarment est attaché au cep. De même, les célébrants et l’assemblée du culte sont issus de diverses communautés et se rattachent ensemble à la même source.

Détails

Avec la participation de
Jean-Daniel Egger (Armée du Salut), Valéry Gonin (Le Phare), Séverine Schlüter (EREN), René Perret (EREN), Patrick Schlüter (EREN), David Höhn (Eglise Libre de La Côte-aux-Fées), Marinette Jequier
Orgue
Jean-Samuel Bücher
Musique
Groupe instrumental des Églises Évangéliques, sous la direction de Francis Jaton: Philippe Renaud, trompette et chant, Francis Jaton, guitare et chant, et Nicole Renaud et Martine Jaton au chant.