Avant j’étais malade ; maintenant je suis guéri !

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Bizarre, indubitablement bizarre ! Dans un premier temps, je me suis vraiment demandé si la guérison que Jésus m’avait accordée n’était pas le résultat d’un mauvais coup de la part de mes copains ! Auparavant, j’étais malade ; aujourd’hui, me voilà guéri ! « Avant – Après », comme dans les publicités, vous connaissez ! Pour vous, cela peut sembler naturel, mais pour moi, celui que les autres continuent d’appeler « le Paralytique », j’aime autant vous dire que la remarque est d’importance. Il y a même des jours où je me demande si je ne me suis pas fait piéger.
Comprenez-moi : avant, quand j’étais paralysé, je me disais que si j’avais pu marcher, bouger mes bras et tourner ma tête dans tous les sens, j’aurais fait ceci et ceci et encore cela ! Mais, de toute façon depuis le temps, je n’attendais aucune amélioration de ma situation. Seulement aujourd’hui, je suis dans l’après et ce n’est pas exactement ce que j’avais prévu.
Mais il faut, peut-être, que je vous raconte les événements depuis le début ! Ce n’est très facile à expliquer ; mais il vous faut savoir que j’avais un peu l’habitude d’être charrié d’un endroit de la ville à un autre sur ma couche. Et ce jour-là, j’étais donc disposé de manière des plus instables sur ce grabat auquel je n'arrivais pas à m'agripper ; et puis, il y eut cette descente depuis le toit plat de la maison de Pierre, je ne suis pas prêt de l'oublier. Et tous ces gens qui me regardaient descendre ! Je n'oublierai pas, non plus, le regard du Nazaréen quand j’ai touché le sol, avec mes copains encore sur le toit qui tenaient les cordages ; puis, ce regard du Nazaréen quand il m'a dit que mes péchés m'étaient pardonnés.

Autant vous le dire tout de suite, je n'y étais pas pour grand-chose; c'est, en fin de compte, la foi de mes copains qui m'avait conduit jusqu'aux pieds de Jésus ! De plus, je dois bien vous l'avouer, on ne venait pas pour ça !
Jamais je n'ai pu faire trois pas, paralysé depuis tant d’années ; mes camarades savaient que Jésus de Nazareth faisait des choses extraordinaires alors ils m'ont conduit vers lui, de manière invraisemblable, pour que je guérisse. Vous le savez, on vient de vous le lire dans l’Evangile de Marc ! Et au lieu de me remettre sur pieds, Jésus m'a regardé et il m'a dit que mes péchés étaient pardonnés.
Encore une fois, on n’était pas venu pour ça ; mais je dois avouer que cela m'a fait une impression très étrange cette idée de péchés pardonnés et j'ai de la peine à l’exprimer ; d’autant plus que nous ne nous y attendions pas.
Mais je me sentais, subitement, comme nettoyé à l'intérieur, vous pouvez déchiffrer ça ? Je ne sentais plus cette sorte de malaise ou de mal-être qui me pesait tant jusqu’à ce moment ; je me découvrais plus léger, ce qui est un comble pour un homme condamné à rester couché !

Finalement ! Je serais peut-être resté sur ma natte si les maîtres de la loi ne s'étaient pas mis en tête de contester le geste du Nazaréen. Seul Dieu peut pardonner les péchés, disaient-ils, cet homme n’a pas le droit de faire une chose pareille. Si vous aviez vu ça ! Ils n'ont pas eu besoin de le dire deux fois à Jésus. Plus facile de pardonner les péchés que de dire lève-toi et marche ? Eh bien lève-toi et marche ! me dit-il.
Alors là, je vous avouerai que je n'en menais pas large au milieu de tout ce monde. Chacun me fixait du regard ; ils attendaient clairement un incident; chacun sentait qu’il allait se passer quelque chose. Mais moi, je n'avais pas le choix et j'ai essayé de me lever Non ! D’abord de me soulever. Angoissant ce sentiment ! Déjà auparavant, mon cœur s'était senti léger et voilà que, maintenant, mon corps s'assouplissait, mes jambes s'affermissaient et, m'appuyant sur les coudes, je me mis, lentement, à me redresser.
Personne ne peut imaginer ce que c'est qu'un corps qui était raide comme la "Loi des Anciens" et
Ø qui peut se tenir debout,
Ø puis, faire un pas en avant,
Ø et puis, de côté
Ø et pivoter ;
Ø ce que c'est qu'un bras qui monte
Ø qu'une main qui peut enfin frotter ses yeux !

J'étais si heureux que j'ai pris ma natte, comme Jésus me l'avait ordonné ; je ne sais plus si j'ai bien pris le temps de le remercier et nous avons déguerpi avec mes amis qui, entre temps, étaient descendus du toit. Ah oui ! C’était bien ! Un grand moment !

Évidemment, arrivé « au dispensaire », les gens qui s'étaient toujours occupés de moi étaient aux anges de me voir dans cet état. Puis, ils m'ont gentiment fait comprendre qu'il fallait, dans ces conditions, que je libère la place pour d'autres. « Tu comprends, m’expliquèrent-ils, maintenant que tu es guéri, tu dois être capable de trouver de quoi te loger, acheter de quoi te nourrir. » Mais cela signifiait aussi, trouver du travail. Et quelle est la formation d'un ex-paralytique, je vous le demande ?
Il est vrai que j'avais les amis
Ø qui m'avaient conduit auprès de Jésus
Ø et qui pouvaient me guider dans mon emploi du temps
Ø et m'aider à trouver du travail.
Mais, finalement, maintenant que je pouvais me débrouiller tout seul, je ne faisais plus pitié à qui que ce soit. Le piège se refermait !

Avant, j’étais malade ; maintenant, me voilà guéri ! Les gens n'avaient plus aucune raison de venir me voir et c'était à moi d'aller à leur rencontre. Une tout autre vie, bien sûr merveilleuse, mais qui impliquait que je m'assume et m'investisse à fond. J’étais obligé de changer de vie, quoi ! Ah oui ! La visite de Jésus avait changé le tournant de ma vie et les jours à venir allaient, aussi quoi qu’on en dise, se montrer difficiles.
Jésus ne m’avait pas, tout de même, affranchi de mes péchés, de mon passé et de mon handicap pour que j’aille croupir sous les sycomores ! Certainement pas ! Mais je vais vous dire ce qui me dérange le plus : c'est que aujourd'hui bien que je puisse marcher comme tout le monde, tout le monde dit : « Tiens voilà notre paralytique qui se promène ! » Et ça me colle à la peau et ça m'agace !
Je sais bien : il faut que je passe là-dessus, laisser dire et laisser braire, mais c'est rude ! Si Jésus a pardonné mes péchés et m'a fait don d'un si merveilleux cadeau, il faut que je regarde à ce que j'ai reçu de lui ; que j'apprenne à m’aimer enfin moi-même et, par là, à aimer les autres comme je suis moi-même aimé de Dieu.
En fait, Jésus ne m'a pas rendu que la santé, il m'a aussi donné cette sensibilité qui me porte, à présent, vers les autres. C'est ce qui me permet d'aimer Dieu avec mon cœur pardonné et mon corps renouvelé et d'aimer mon prochain comme s'il était mon frère ou plutôt : parce qu'il est mon frère.
Avant j’étais malade ; maintenant je suis guéri ! Le cadeau que Jésus m’a offert n’a d’égal que la détermination à vivre ce que j’ai reçu. J’aime autant vous dire que c’est un sacré programme, mais c’est probablement le plus beau de tous les programmes !

Amen !

Détails

Avec la participation de
Orgue
Pierre-Laurent Haessler
Musique
Gérald Kottisch, trompette