Halloween au culte !

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Liturge
Bienvenue à chacune, à chacun, proche ou lointain, pour ce moment de culte. Le culte, un moment privilégié, où la vie est célébrée...

Callcannon
Le jour d’Halloween. C'est vrai, y'a de quoi célébrer la vie ! C'est le jour des fantômes, ouais. Et les fantômes, c'est plus facile à traiter pour les responsables de la décoration d'une fête de quartier que pour la préparation d'un culte...

Liturge
Autour de ce 31 octobre, on voit bien le succès grandissant de cette fête d’Halloween. A l'origine, c'est une fête celtique, proche de la Toussaint, et qui a pour but de donner du repos aux âmes en peine, les âmes des morts qui errent sans trouver ce repos.

Callcannon
...ou à la rigueur, un culte télévisé, mais un culte radio ! Comment vous voulez transmettre cette ambiance de courges éclairées et de sorcières sur leurs balais !

Liturge
Si l'on donne le choix à nos catéchumènes, ils s'inscriront à 80% aux séances qui traitent du paranormal ou des fantômes.

Callcannon
Dans un culte radio, il n'y a peut-être que l'orgue pour donner une petite ambiance Halloween...

Liturge
Je crois qu'il est donc très important que l'on parle aussi de ces phénomènes liés aux images de fantôme dans les Eglises. On va en parler sans démoniser cette fascination, mais en essayant de comprendre les enjeux de cette mode et cela en s'inspirant du folklore et de l'humour que véhicule un thème comme les fantômes.

Callcannon
...j'aurais peut-être pas dû mettre mon costume de squelette. Ca va rien rendre du tout à l'antenne...

Liturge
Evidemment, l'approche des fantômes sera plus grave et moins festive que dans les fêtes pour enfants, car les fantômes nous interpellent sur notre réaction face à la mort et aux morts.

Narratrice
La fête d'Halloween remonte à la nuit des temps. Il y a plus de 2500 ans, chez les Celtes, les Gaulois étaient le plus riche et le plus important peuple celte. Leur année civile se terminait à la fin de l'été, un jour qui - dans notre calendrier - correspond justement au 31 octobre. A ce dernier jour de l'année, les esprits visitaient leurs parents, alors que le dieu de la mort rassemblait les âmes de ceux qui étaient décédés durant l'année pour leur révéler leur sort.
On donna le nom de " fête de Samain " à ce rituel où le druide honorait le dieu soleil pour effrayer les esprits diaboliques, en cueillant les branches de gui du chêne sacré. En les frottant l'une contre l'autre, il allumait le feu sacré qui allait protéger les foyers tout au long de l'année. Donner aux âmes en peine un peu de repos.

Le diable
Oui, oui, mais vous oubliez de nous rappeler qu'en France la culture celte ne fit pas long et que ce sont les Irlandais, Ecossais, et une partie de l'Angleterre qui perpétuèrent cette fête.

La narratrice
J'allais y venir, vous faire entrer dans une histoire de bistrot. Une de ces histoires qui met en scène le diable, puissance de mort et des enfers, avec Jack O'Lantern. Celui-ci, ivrogne et avare, capable des stratagèmes les plus tordus pour se faire payer un pot, un soir dans pub, tombe sur le diable.

Le diable
Toi ici, Jack ! Encore une journée bien arrosée. Mais dis-moi : tu bois parce que tu as peur de moi, ou pour le plaisir de l'ivresse ?

Jack
Ni l'un ni l'autre, je bois avec mes amis pour fêter Halloween. Ne veux-tu pas prendre un verre avec moi ?

Le diable
Bien volontiers, mais ce qui m'importe le plus, vois-tu, c'est ton âme. Ce qui m'intéresse avant tout chez les vivants c'est leur âme.

Jack
Oui, oui, d'accord, mais buvons d'abord un verre. Ensuite on négociera au sujet de mon âme.

La narratrice
Jack, radin comme pas deux, se demandait comment il allait payer. Mais le miracle arriva. Le diable, pour payer son verre, se transforma en pièce de six pence. Jack la saisit immédiatement, spontanément, comme un don de Dieu, le vilain ! Il la mit dans son sac, lequel avait une serrure en forme de croix. Avec une telle serrure, le diable était bloqué. Il suffoquait, criait.

Jack
Ne t'énerve pas, mon ami. Par les forces du ciel, je vais te libérer. Mais à une condition : c'est que tu me laisses tranquille au moins une année et qu'ensuite tu me promettes de ne plus me poursuivre.

La narratrice
Le diable finit par être d'accord. Mais à sa mort, Jack fut à la fois chassé du Paradis pour ses transgressions et de l'Enfer à cause de ses farces. Ruiné, désespéré, trompé par son avarice, il fut renvoyé sur Terre après avoir encore une fois marchandé avec le diable un bout de charbon brûlant pour éclairer son chemin dans le noir. C'est alors qu'il mit ce bout de charbon dans un navet, une citrouille qu'il mâchait à longueur d'errance.

La vie
Jack, mon ami, te voilà condamné, au nom de tes hésitations à ne jamais te décider vraiment, au nom de ton obsession de toujours marchander, te voilà condamné à marcher avec ta lanterne. De mâchouiller ton navet, jusqu'au jour du jugement dernier.

Théophile
A vrai dire, cette fête d’Halloween, c'est une reprise de la fête des Morts mise au goût du jour. Au départ la fête de Samain chez les Gaulois, plus tard, vers 840 sous le pape Grégoire IV, le calendrier catholique l'a récupérée pour en faire la Toussaint. La langue anglaise parle alors de All Hallows' day pour la Toussaint, All Hallow E'en pour la nuit sainte et ça finit par la fête d’Halloween, revisitée par les Américains.
Les promoteurs de cette fête des fantômes, des mauvais esprits, des sorcières et des morts ont eu de la chance qu'un tel engouement religieux se manifeste à nouveau dans notre société actuelle. Une imagerie assez enfantine pour répondre à un vide face à la mort et aux morts en général. Notre société très laïcisée est certainement tombée dans le piège par manque de rituel en lien avec les forces de l'au-delà.

Callcannon
Pas du tout. Nous savons tous que le monde a besoin de mystère, d'irrationnel. Vous connaissez le succès des magiciens, des contes de fées, des sorcières. Et Halloween veut répondre à ce manque. Y répondre en apportant un message, un message de paix à retrouver entre les morts et les vivants. Un dialogue reconnu, possible avec eux. Et quelque part, une manière d'exorciser les mauvais esprits, toutes les superstitions, les forces occultes qui traînent autour de nous.

La mère Carrar
On est en plein délire. Je vous rappelle cette parole de Jésus : suis-moi, et laisse les morts enterrer leurs morts. " (Mt 8, 22) Toutes ces histoires de purgatoires, de morts qui reviennent sous la forme de fantômes, tout ça n'a rien à voir avec l'Evangile de la vie. On ne peut plus rien pour les morts et eux encore moins pour nous.

Théophile
Il me semble que vous polarisez un peu trop le débat. Il ne peut pas se réduire à une prise de position fixe et radicale sur la mort et la vie ; sur les morts ou sur les vivants. Nous devons tenir compte de la sensibilité des gens d'aujourd'hui à ce sujet. Halloween tente une réponse. Bien sûr, il y a une récupération commerciale de l'histoire. Mais est-ce vraiment notre affaire ? Les sapins de Noël, les œufs de Pâques et toute une littérature soi-disant chrétienne et théologique tombent dans le même panneau. L'enjeu de ce retour d'une fête des morts, ce ne serait pas un signe de l'affaiblissement de la foi chrétienne, de la force de l'Evangile de la vie ?

Callcannon
Si, c'est vrai : c'est une honte d'avoir affaire à des commerçants qui utilisent Halloween à leur profit. Mais ça ne devrait pas nous empêcher d'être attentifs à l'engouement des foules pour cette fête. Face au deuil, de nombreuses personnes souffrent, ne reçoivent plus de réponses. Leur apporter un peu de joie à travers les masques, les citrouilles illuminées, le jeu des enfants, cela n'a jamais tué personne !

La mère Carrar
Mais alors ! pourquoi pas un retour aux religions primitives, aux dieux multiples, aux totems, à la grande farce des sorciers et sorcières qui jettent de bons ou de mauvais sorts sur les vivants. Et avec ça, on enrôle les enfants. Une bonne occasion de les manipuler discrètement, de les occuper.
Si vous voulez mon avis, ce que cache vraiment cette fête, c'est la peur de la mort. On a peur de la mort, alors on joue, on rigole, on fête. Autrement dit, on la fuit. L'être humain a peur de se retrouver seul face à la mort, alors il fête Halloween.

Théophile
Sans doute, la fête peut être une occasion de fuite, un ersatz. Mais ce ne pas une raison pour ne plus faire la fête. Elle peut être l'occasion d'une réjouissance publique qui marque un événement, un moment important de notre histoire, comme un anniversaire.
Tenez dans une semaine, nous fêterons le dimanche de la Réformation. Mais en vérité ! C'est bien aujourd'hui que nous devrions la fêter. On raconte que Martin Luther placarda ses thèses réformatrices justement le 31 octobre 1517. Il y a donc, selon la tradition, 487 ans jour pour jour que le moine Luther a fait ses propositions invitant chacun à prendre position individuellement, à devenir autonome et responsable de soi. Cela ça se fête, oui ou non ? C'est un événement dont toute notre histoire contemporaine a beaucoup bénéficié.

Callcannon :
Et nous pouvons ajouter que si Halloween a autant de succès, c'est bien parce la nécessité de fêtes religieuses se fait aujourd'hui sentir. Elles correspondent à un besoin profond de la population, alors qu'elles ont été méprisées ou rejetées, soit au nom de la raison, soit au nom de la foi critiquant la religion populaire. On devrait redonner aux fêtes leur vrai sens !

Théophile :
Ce désir de faire la fête persiste dans le cœur de l'homme. Et il faut croire que si Halloween a un tel succès, c'est que ce besoin n'est pas bien satisfait. Ni par d'autres fêtes, ni par les jeux du cirque, ni par l'économie, ni par la politique.

Callcannon :
La politique qui n'est pas un jeu, mais parfois un cirque...

Théophile :
Le besoin de rite, de fête, ce besoin n'est pas satisfait. Et c'est pourquoi nous ne devons pas en rester à cette constatation, mais aller plus loin. Redécouvrir dans la fête la force de la vie, sa capacité d'enchanter, de redonner au désir de vivre toute sa portée.
Voilà pourquoi, je vous invite à chanter le Cantique de Luther, le cantique de la Fête de la Réformation. Un cantique qui derrière son langage un peu militaire, nous fait découvrir la force de la vie.

Callcannon
Eh bien, ton Luther, il ne fait pas mauvaise figure parmi les masques d’Halloween. Les démons qui forgent des fers, Satan qui conspire avec la mort, on n'est pas loin de voir planer des sorcières sur leurs balais et sortir les loups-garous !

Théophile
Du calme, s'il te plaît ! Fais pas la bête ! On chante un texte écrit il y a bientôt 500 ans, à la sortie du Moyen Age. Bien sûr qu'on ne croit plus à des diablotins qui sentent le souffre, mais l'enfer n'est pas loin quand on regarde la souffrance et la mort qui marquent notre monde. Et ce que veut dire Luther, c'est que Dieu nous donne la force de vivre dans ce monde qui étouffe sous la violence et le désespoir.
Chantons notre cantique jusqu'au bout, avec les mots de son époque.
Message d'après I Samuel 28,3 - 25 " Saül et la nécromancienne "

La mère Carrar :
Voilà enfin l'expression d'une vraie foi ! Il ne s'agit pas ici de toutes sortes de turbulences fantasmatiques et de fantômes, mais bien d'une véritable confession de foi.

Théophile :
Je vois qu'on a de la peine à trouver une réponse capable d'apaiser les irritations, les convictions souvent fixées sur de froids propos. Je vous propose d'écouter une histoire que l'on trouve dans l'Ancien Testament.

Narrateur :
Les Philistins sont en guerre contre Israël. Saül est alors roi du Royaume d'Israël. Cette histoire se passe un peu plus de mille ans avant l'arrivée de Jésus. Le grand prophète Samuel est mort. Tout Israël célèbre son deuil et va ensevelir le prophète à Rama. Saül avait aboli la nécromancie dans le pays, une science occulte qui prétend prédire l'avenir en entrant en communion avec les morts. Saül dans une situation tragique va être contraint de recourir à cette pratique occulte interdite par la loi. Il va désobéir.
Saül campe avec son armée. Les Philistins ne sont pas loin : ils se préparent à l'affrontement. Saül est renseigné sur la puissance des Philistins. Il a peur, son cœur tremble violemment. Il interroge son Dieu. Celui-ci ne lui répond pas. Ni par le rêve, ni par les oracles, ni par les prophètes. Désespéré, il appelle ses serviteurs pour leur demander de lui trouver une nécromancienne afin qu'il aille la consulter. Saül se déguise et part chez elle accompagné de deux hommes. Ils arrivent de nuit. Saül s'adresse à la nécromancienne.

Saül :
Pratique pour moi la nécromancie. Fais monter pour moi le fantôme des enfers.

La nécromancienne :
Voyons tu sais toi-même que Saül interdit la nécromancie. Pourquoi me tends-tu ce piège mortel ?

Narrateur :
Saül la rassure en faisant serment par le Seigneur qu'elle ne risque rien dans cette affaire. La femme lui demande qui elle doit évoquer.

Saül :
Appelle Samuel.

Narrateur :
A ce nom, la femme pousse un grand cri. Elle sait que Saül était proche de ce prophète qui vient de mourir.

La nécromancienne :
Pourquoi m'as-tu trompé ? Tu es Saül.

Narrateur :
Le roi la rassure et lui demande ce qu'elle voit dans sa consultation des morts.

La nécromancienne :
J'ai vu un dieu qui montait de la terre. Il était habillé comme un vieillard, enveloppé d'un manteau.

Narrateur :
Saül s'incline la face contre terre. Il sait qu'il s'agit de Samuel.

Samuel :
Pourquoi me déranges-tu en me faisant remonter du séjour des morts ?

Saül :
Je suis dans une grande angoisse. Les Philistins me font la guerre et Dieu n'est plus avec moi. Il ne me répond plus, ni par les songes, ni par la voix des prophètes. Que dois-je faire ?

Samuel :
Mais pourquoi m'interroges-tu, si le Seigneur s'est retiré loin de toi et t'est devenu hostile ? Le Seigneur a agi comme il l'avait dit. Le Seigneur t'a arraché la royauté et l'a donné à un autre, à David. Parce que tu ne lui as pas obéi, le Seigneur, aujourd'hui, te traite de la sorte. Plus, avec toi, il livrera Israël aux mains des Philistins. Demain toi, et tes fils, vous mourrez.

Narrateur :
Aussitôt, Saül tombe à terre de tout son long, effrayé de ce qu'il vient d'entendre de la bouche de Samuel. De plus, il est sans force. Il ne s'est pas ravitaillé de toute la journée et de la nuit. La nécromancienne s'approche de lui et lui dit :

La nécromancienne :
J'ai obéi à tes ordres. Au risque de ma vie, j'ai fait ce que tu m'ordonnais. Maintenant, écoute-moi à ton tour: je vais t'apporter un peu de nourriture; tu mangeras pour reprendre des forces avant de te remettre en route.

Narrateur :
Saül refuse. Ses serviteurs réussissent toutefois à le convaincre de manger. La femme a chez elle un veau bien gras. Elle se hâte de l'abattre. Elle prend de la farine, la pétrit et fait cuire des pains non levés. Elle sert Saül et ses serviteurs et ils mangent. Puis ils repartent dans la nuit.

Théophile :
Il arrive assez souvent chez des couples séparés par la mort d'un conjoint que l'autre continue de lui parler quand bien même il s'en est allé dans le séjour des morts. Une photo ou un objet du défunt bien placé finit par devenir un lieu de rencontre.

La mère Carrar :
Toute proportion gardée, c'est un peu cela qui se passe dans le récit que nous venons d'entendre. Saül dans cette histoire n'a pas tellement bonne presse. Son comportement étonne, dérange. Comment un roi peut-il s'abaisser à une telle pratique de la nécromancie, de la consultation des morts, une pratique qu'il a du reste lui-même condamnée ?

Callcannon :
Même roi, comme chacun il a aussi ses problèmes. Il a vécu toute sa vie auprès d'un prophète, plein de sagesse et d'une forte personnalité. Un homme qui le rencontrait, était son proche conseiller, pas tout à fait un ami, mais un homme de confiance très présent. Et il est mort. Samuel est mort.

Narrateur :
Si je comprends bien, Saül est plus à plaindre qu'à blâmer. Il vit un mélange de deuil et d'angoisse. Il est perdu. Pourquoi n'aurait-il pas le droit d'avoir des difficultés, alors que des liens ont été coupés avec cette personne qui était si importante pour lui ?

Saül :
Face à la mort, nous devons bien l'accepter, la relation dont nous avions l'habitude n'est plus possible. La communication avec une personne qui a quitté notre monde de vivant n'est plus envisageable. Celle-ci n'est plus tournée vers la vie. Son identité de vivante ne peut plus alors se manifester concrètement à moi, corps et âme.

Théophile :
En effet, la Bible ne nous promet pas de relation avec les personnes que nous avons aimées telles que nous les avons connues. Tout se joue dans la confiance en une communion avec Dieu. Un amour dans lequel Dieu nous demande d'entrer, mais qui nous laisse dans une grande frustration par rapport à ce que nous avons vécu ou imaginé avec ces personnes.

Lecture de Mat 22,30-32 par la nécromancienne
Dans l'Evangile de Matthieu, au chapitre 22, nous trouvons cette parole de Jésus : " En effet, quand les morts se relèveront, les hommes et les femmes ne se marieront pas, mais ils vivront comme les anges dans le ciel. Pour ce qui est de se relever d'entre les morts, n'avez-vous jamais lu ce que Dieu vous a déclaré? Il a dit : Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. Dieu, ajouta Jésus, est le Dieu des vivants, et non des morts. "

Narrateur :
Bien sûr que nous avons besoin dans le monde des vivants de nous appuyer les uns sur les autres afin de ne pas tomber dans le monde des morts, de ne pas nous recroqueviller sur le passé. Nous avons besoin des vivants pour ne pas nous laisser prendre au jeu mortel des fantômes, sinon pour en rire.

Callcannon :
Ceux que nous rencontrons qu'ils soient proches ou lointains, comme cette femme nécromancienne, ce sont des personnes vivantes qui révèlent dans notre monde des signes concrets de la vie que Dieu nous promet. Ce n'est pas en consultant le passé et la mort que cette femme redonne vie à Saül, mais elle lui donne de quoi repartir en lui offrant un bon repas.

La mère Carrar :
Ce qui veut dire que Dieu nous demande, dans notre quotidien, de faire rayonner la vie. Là où nous sommes, là où nous vivons, là où nous aimons, Dieu attend de nous que nous fêtions la vie. Et fêter la vie, c'est savoir prendre des forces, accepter de se laisser ravitailler comme Saül pour continuer de vivre, de marcher, de prendre les routes de l'avenir. Et non celles des extravagances du contact avec les morts, avec leurs fantômes.

Callcannon :
Et ce n'est peut-être pas pour rien qu’Halloween est une bonne occasion pour les enfants de réclamer des bonbons ! Une bonne manière de fêter la vie.

Théophile :
Et pour cela je voudrais vous dire cette sorte d'envoi :
Vivants qui demeurez, je vois vos silhouettes d'ici promises et prochaines comme des arbres de vie sous le regard de Dieu. Leurs fruits ne sont pas ceux de la chute, mais ceux du partage. Le repas auquel vous êtes invités est celui de la fête de la vie. Le royaume commence avec vous, parmi vous. Ensemble nous sommes fortifiés, ravitaillés par le souffle de Dieu qui nous invite à la fête.
Ce qui nous est demandé en fait ce n'est pas de fuir Halloween, mais bien d'avoir une vigueur toute neuve pour dire que nous voulons vivre au milieu des vivants et avec eux. Et que le plus beau signe de la lumière est bien celui qui chauffe le repas des retrouvailles, qui éclaire le galbe du pain que nous allons partager.

Amen !

Détails

Avec la participation de
Orgue
Carolyn Woods
Musique