Retrouver les bienfaits de la reconnaissance, de la repentance et de la solidarité.

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Écouter le culte :

Repentance, reconnaissance, solidarité.

Chers amis, c’est ce qui transparait au travers de ces deux textes que nous venons de lire : repentance, reconnaissance solidarité ; ce qui nous rejoint aujourd’hui à ce culte du Jeûne Fédéral.

C’est en arrivant en Suisse il y a plus de 20 ans que j’ai découvert cette belle initiative du Moyen Age, accompagnée de la tarte aux pruneaux. Ce n’était pas ce gâteau qui me fascinait, même si j’aime particulièrement le dessert (comme la plus part d’entre vous). Ce qui m’avait le plus touché était le cœur de cette institution, son origine.

J’ai découvert que les raisons qui motivaient cette célébration au départ étaient multiples : guerres ou menaces de conflits, maladies et épidémies, cataclysmes naturels, perspectives d'avenir très sombre… Ce qui est toujours d’actualité non seulement pour la Suisse mais pour l’humanité toute entière. Aujourd’hui on pourrait rajouter les inégalités sociales ou la migration.

Repentance, reconnaissance solidarité : comment saisir en permanence les richesses et les bienfaits de ces actes ?

Commençons par la repentance et rejoignons Salomon qui vit une expérience extraordinaire. Dieu apparaît à Salomon quelques années après la dédicace du temple et lui dit entre autres : « Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s'humilie, prie, et cherche ma face, et s'il se détourne de ses mauvaises voies, je l'exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays ».

Il y a quatre conditions qui conduisent au retour de trois bienfaits liés à l’obéissance de ceux qui acceptent les solutions divines. Les quatre conditions sont les suivantes :
- L’humiliation
- La prière
- La recherche de Dieu
- La repentance

Quatre conditions comme quatre engagements qui nous ouvrent aux promesses de Dieu. Ces promesses sont les suivantes :
- Le retour du surnaturel par l’exaucement des cieux
- Le retour de la stabilité par une communion avec Dieu
- Le retour de la santé par la guérison du pays

Ces bienfaits traduisent le vrai visage de Dieu. Combien de fois nous a-t-il bénis, même à notre insu ? Combien de fois nous a-t-il permis une solidité de notre économie et accordé un état de droit qui fonctionne ? Nous nous sommes peut-être trompés, égarés dans nos jugements. Nous avons porté atteinte, par les décisions que nous prenons, aux personnes faibles et démunies de notre société. Nous avons oublié parfois de chercher la volonté de Dieu dans les domaines politiques, économiques et social. Nous n’avons pas toujours aimé et accepté les étrangers qui habitent au milieu de nous.

Devant cette situation et bien d’autres encore dans nos vies individuelles le Seigneur nous invite à revenir pour recevoir une bénédiction plus grande. C’est comme si nous étions allés tellement vite que nous avons besoin d’une pause pour nous réconcilier avec le Seigneur qui promet l’exaucement de nos prières, le pardon de nos péchés et la guérison de notre pays nous ouvrant ainsi à la reconnaissance.

La reconnaissance : nous avons été l'objet des grâces du Seigneur et de sa providence. Depuis le XIXe siècle, la Suisse a été tour à tour pays d’émigration – la pauvreté poussant beaucoup de nos concitoyens à chercher une vie meilleure sur d’autres continents. Puis, dès le début du XXe siècle, elle est devenue un territoire d’immigration en raison des besoins en main-d’œuvre liés aux grands travaux d’infrastructures et au développement économique. Ainsi, plus de deux millions de personnes ont immigré en Suisse depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Elles ont joué un rôle essentiel dans l’essor de la prospérité du pays. Ce sont les grâces du Seigneur pour lesquelles nous pouvons être reconnaissants.

Paul nous encourage à la reconnaissance : « soyez reconnaissants » nous dit-il, nous invitant à considérer à sa juste valeur ce que nous avons reçu, ce que nous avons eu.
Il est vrai que dans notre société postmoderne, notre tendance est assez souvent de chercher la surabondance. Plus on en a, plus on en veut !

Les gens qui ont le moins savent souvent donner et être reconnaissants pour ce qu’ils ont. Cela me fait penser à l’Afrique et d’autres régions du monde : dans ces régions démunies où règne la précarité, de nombreuses personnes remercient Dieu pour l’eau et la nourriture, et elles le font sincèrement car elles en connaissent bien la valeur. Dans certains pays occidentaux, il suffit que l’électricité ou l’eau s’arrêtent pendant une minute ou une heure pour que de nombreuses plaintes soient formulées parfois avec virulence envers les autorités.

Soyez reconnaissants ! Paul nous renvoie d’abord vers nos proches que Dieu a placés à nos côtés, nos semblables avec qui nous devons nous entendre. Ceux qui nous entourent, les membres de notre famille, qui présentent tous une facette de Dieu. Soyons reconnaissants !

Ensuite Paul nous envoie vers nos possessions matérielles. Enfin Paul nous demande de remercier Dieu pour la paix et la prospérité qui règnent dans notre pays et dont la plupart d’entre nous en sont bénéficiaires. En étant reconnaissants, nous sommes plus forts quand surgit l’opposition, qu’elle soit spirituelle, humaine ou politique. Cette reconnaissance quand nous l’avons retrouvée nous permet de revêtir des entrailles de miséricorde et dès lors nous pouvons nous plonger dans la solidarité.

Chers amis, Il y a un énorme bonheur à rendre les autres heureux. L’actualité de notre monde n’est pas reluisante. Nous avons encore des éclipsés, des sans-abris, des sous-alimentés, des analphabètes.
- Toutes les 5 secondes un enfant meurt du paludisme.
- Chaque jour 25’000 personnes meurent faute de nourriture.
- Plusieurs enfants sont victimes d’abus de toute sorte.
- De nombreux jeunes sont sans possibilité de scolarisation.
- Des familles entières vivent dans la pauvreté dans notre pays.
- Des personnes âgées sont oubliées dans des EMS.

A tout cela s’ajoutent les migrants, les réfugiés et les requérants d’asile qui frappent à notre porte nous interrogeant sur notre sens de la solidarité, rejoignant la recommandation du Christ dans Matthieu 25, 35-44 :
« Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger. J'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire. J'étais étranger, et vous m'avez recueilli. » (…)

Les occasions pour rendre les autres heureux autour de nous sont multiples. C’est aussi là le sens du Jeûne Fédéral.

Desmond Tutu disait : « Faites le bien par petit bout là où vous êtes ; car ce sont tous ces petits bouts de bien, une fois rassemblés, qui transforment le monde ».

A l’occasion de cette célébration du Jeûne Fédéral, sachons que dans chaque acte de repentance, de reconnaissance et de solidarité, il y a quelque chose de bienfaisant qui jaillit dans notre corps, notre esprit et notre âme. Lorsque nous retrouvons les mécanismes de la repentance, de la reconnaissance et de la solidarité, notre regard sur l’humanité change.

Aujourd’hui, nous sommes invités à trouver ou à retrouver ces bienfaits libérateurs qui renforcent notre engagement spirituel, politique et social pour nous permettre de croire et d’aspirer à un monde plus juste.

Remercions-nous assez souvent le Seigneur pour ses bienfaits? La reconnaissance et la repentance renforcent notre engagement spirituel, politique et social et nous permettent d’aspirer à un monde plus juste et de porter beaucoup de fruits pour la gloire Dieu. Lors de cette célébration du Jeûne fédéral 2017, nous sommes invités à redécouvrir les immenses bienfaits de la reconnaissance, de la repentance et de la solidarité.

Détails

Avec la participation de
Béatrice Dubey
Orgue
Guilhem Lavignotte
Musique
Groupe musical de la paroisse sous la direction de Guillaume Daniel Ndam, avec Marcel Haller à la guitare, Flavie Ndam au saxophone, Keyvan Ndam à la trompette, Jorick Ndam au djembé et Anne-Catherine Ndam au piano.