La Résurrection, une option parmi d'autres...?

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Écouter le culte :

Donner la main à un Vivant, Oui ! Suivre un grand mort, Non ! Puis-je profiter de ce message Radio pour "me confesser" au-delà de ces murs? C'est très jeune que m'a traversé l'appel à devenir pasteur.
Dès l'âge de 17 ans, j'ai eu envie d'annoncer l'Evangile, de faire connaître Quelqu'un qui m'avait rejoint sur ma route. J'avais alors le choix entre la Bible et une raquette... Difficile de lâcher l'une pour l'autre, et je ne voulais pas me lancer à la légère. Et comme Thomas, dont on parlait dimanche, qui demandait un signe fort pour croire, moi aussi je voulais être sûr que la Bonne Nouvelle n'était pas "bidon". Moi aussi je voulais être au clair sur la Résurrection, et savoir objectivement si j'allais être au service du Mort le plus célèbre de l'histoire ou d'un Vivant à qui confier ma carrière!

Je me souviens encore d'une jolie dame quittant le cimetière que j'avais surprise en train de dire à sa voisine: "Je crois tout ce que dit la Bible, sauf… la Résurrection"! Une bravade peut-être, mais pour sûr l'occasion de réfléchir et de se positionner. Voudriez-vous y réfléchir avec moi?

A quoi bon proclamer "Christ est ressuscité" si au fond de moi quelque chose résiste? Jésus est-il sorti de sa tombe, oui ou non? L'Evangile parle-t-il d'un fait historique, ou est-ce juste une rumeur printanière?! Le truculent journaliste Jacques Duquesne, sceptique, écrit dans un de ses livres: «L’histoire ne peut dire si Jésus est vivant ou s'il est mort à jamais le 7 avril de l’an 30. Ce qu’elle peut dire pourtant, c’est qu’il s’est passé quelque chose ces jours-là, un événement qui, bouleversant ces hommes et ces femmes, a bouleversé le monde» (Jésus p.300).

Parlant avec des jeunes avant la Confirmation, j'ai de nouveau ressenti à quel point la Résurrection fait problème; à quel point les gens - même croyants - marchent sur des oeufs... de Pâques!! On veut bien garder Jésus l'homme sage, l'homme cloué sur la croix, mais pas le Ressuscité.

Pour éclairer la question, je vous invite ce matin à rejoindre un certain Paul de Tarse. L'un des hommes les plus intelligents de son temps; contemporain du Christ, même s'il n'a pas été l'un des douze disciples. Un Juif... au passeport romain, d'abord ennemi des croyants, qui va ensuite passer sa vie à répandre ce scoop, cette folie: ce Crucifié est vraiment revenu à la vie!

Il écrit dans l'une de ses lettres que "ce Jésus est mort, qu'il a été mis au tombeau, et qu'il est revenu à la vie le troisième jour... Il a été vu par Pierre, puis les douze apôtres. Ensuite il a été vu par plus de 500 de ses disciples à la fois - dont certains étaient encore vivants pour démentir au besoin -. Puis il a été vu par Jacques... Enfin il s'est montré à moi"!

Superbe mes amis! Car si d'un côté l'Evangile nous montre un tombeau vide qui déjà fait réfléchir, voici maintenant un carton plein de témoins qui disent très clairement: "Nous, on l'a vu !" "Il a été vu" dit littéralement le texte grec d'I Corinthien 15; c'est tout autre chose qu'un fantôme qui serait… " apparu " !

C'est un fait: Jésus mort et enterré, absolument personne ne s'attendait à le revoir vivant. Qu'on ne vienne pas dire que les disciples ont pris leurs désirs pour des réalités, ils avaient même de suite repris leur ancien métier ! Rideau.
Or, le constat est là: Pierre et les autres qui se traînaient sont repartis comme des fusées! A l'instant où Jean dit à son ami sur la barque : "Regarde, c'est le Seigneur!" Pierre plonge et nage dans de nouvelles eaux. Retrouvant la flamme, ils mettent le feu à tout le bassin de la Méditerranée. Ils ne l'auraient pas fait pour un mensonge.

C'est la Résurrection historique qui fait naître la foi ! Ces hommes sont boostés par le Ressuscité, tel Jacques, son propre frère qui n'y croyait plus; tel Paul, qui passe de persécuteur à… prédicateur. Telle Soeur Emmanuelle qui rejoint les chiffonniers du Caire par amour du Christ.

Mes amis ici et au bout des ondes, je vous pose la question : Qu'est-ce qui peut changer un homme alcoolique et violent, un homme à la dérive, en un conseiller de paroisse et chrétien rayonnant ? Un tombeau vide?... Non.

Qu'est-ce qui change d'un coup un André Frossard, athée qui n'a jamais rien entendu de positif sur le christianisme, en auteur croyant, inspiré ? Un tombeau vide ?... Non.

Qu'est-ce qui peut faire dire à une Claude-Inga Barbey, comédienne de chez nous: "J'ai toujours nié totalement Dieu, mais maintenant je crois en Lui!" Un tombeau vide?... Non.

Et qu'est-ce qui a fait que l'ado sportif que j'étais est devenu témoin et non tennisman, porteur d'un message en lequel il croit de tout son cœur ? Un tombeau vide ?... Non.

C'est la rencontre de Quelqu'un ! Ce n'est pas une idée. C'est quelqu'un qui est venu, qui fait sentir sa présence, qui nous a touchés.

Mais bien sûr, il y aura toujours les sceptiques ou les rabat-joies. Il y en aura toujours pour dire que nous ne sommes que des naïfs, car les pierres tombales, ça ne bouge pas !
Tenez, il y a quelques années, je découvre un article illustré par des... lapins et des arbres en fleurs. C'est un chrétien âgé un peu amer qui dit que pour lui, Pâques c'est chaque fois que le bien l'emporte sur la mal, la lumière sur la nuit, le printemps sur la mort ! Un vague espoir...

Puis l'homme explique que l'on ne peut décemment plus croire à la résurrection de l'évangile; car avec ça on heurte le sens commun des gens. Cela fait infiniment plus sérieux de dire que tout s'est passé dans... le coeur des disciples: ils aimaient tellement leur Maître, ils voulaient tellement qu'il reste avec eux, qu'ils l'ont senti vivre en eux... un fantasme.
Mes amis, étonnez-vous ensuite que Pâques soit devenu pour beaucoup la fête des... pâquerettes!

Un ami théologien m'a dit un jour: « Je crois saisir pourquoi tant de gens ont un malaise face à la Résurrection. Aux Rameaux, quand Jésus entre à Jérusalem porté par la foule, Dieu y est pour une part, les hommes pour une autre part. A Vendredi-Saint, quand le Christ est battu et cloué sur la Croix, Dieu n’y est pour rien, les hommes y sont pour tout. Mais à Pâques, quand la vie triomphe de la mort, Dieu y est pour tout, et les hommes n’y sont pour… rien ! Or tu vois, de tout temps, les humains n'aiment pas quand ils ne sont plus maîtres des choses. C'est pourquoi Paul mettra aussi tant d'énergie à dire aux gens de son temps: «Christ est bel et bien ressuscité»! En français courant... "Christ est revenu à la vie, il donne ainsi la garantie que ceux qui sont morts reviendront également à la vie".»

Oh! qu'il est beau ce petit mot de "garantie"! I Cor.15/20

Et si cela ne vous suffit pas, entendez Paul lâcher la même petite bombe aux gens d'Athènes (en Actes 17/31) : " Un jour a été fixé où Dieu jugera le monde avec justice; il le fera par l'homme qu'il a désigné, et il en a donné la garantie à tous en le ressuscitant d'entre les morts". C'est quelque chose d'extraordinaire, vous ne trouvez pas? Une garantie donnée par Dieu !

Quand on fait un achat important, qu'est-ce qu'on aime dire à ses amis: "Tu te rends compte, c'est garanti 3 ou 5 ans !" Savoir que sa vie est "sous garantie", vous vous rendez compte comme ça change la donne, quand on est malade, en deuil, ou séparé d'un être déjà parti ?

Et si l'on remontait à Jésus lui-même: il a parlé lui aussi; il a évoqué ce fameux "troisième jour" après sa mort. Dans ce qui est son discours d'adieu, il déclare, dans Jean 14/19: "Le monde ne me verra bientôt plus, mais je suis vivant".
Il ne dit pas: - J'ai vécu, au passé, comme on entend parfois. J'ai bien vécu, mais maintenant c'est fini ! Non. Il déclare : "Je vis, et... vous vivrez aussi ! " C'est ça... la garantie du Ressuscité. Et c'est votre liberté de la recevoir ou non.

Mais enfin... Est-ce que vraiment... ce miracle est possible? Pensez-vous que le Dieu des particules, des molécules et des galaxies aurait pu rester mort ?! Et si Christ n’est pas ressuscité, autant aller jouer aux boules, nous dirait Paul ! Mais... ils l'ont vu, lui ont parlé, ont mangé avec lui. Celui qui était mort est Vivant, ce qui fait de Jésus bien davantage qu’un sage genre Confucius ou Bouddha…

Le seul moyen de convaincre quelqu'un de la Résurrection, c'est d'en vivre ! De montrer que ça a changé quelque chose en toi. Les chrétiens sont tristes comme les autres quand ils vivent avec un mort, avec une ombre planant sur eux.
Mais si, là où tu en es, tu repars aux côtés d'un Ressuscité, ton parcours aura un sens. Si tu envisages ton présent, ou la retraite, ou ta fin de vie, en donnant la main au Christ, alors la bonne nouvelle de Paul vient jusqu'à toi : "La mort est vaincue, engloutie par Sa victoire" ! Entendez-vous? Ce qui est devant, c'est la vie, la Vie: garantie à conserver.

Amen

Suivez le culte en direct du Temple de Nyon avec le pasteur Pierre-Yves Pasquier pour la prédication et Bernadette Bréchet, Jean-Marc Bréchet et Philippe Guillod pour la liturgie.
Avec la participation musicale de André Bourqui au piano, Scott Porter à la guitare et le GospelCall International Ensemble, sous la direction de Sophie de Mestral.
Ce dernier volet de quatre cultes propose de replonger dans l'actualité de la mort et de la résurrection du Christ par des rythmes de gospel et des accents de louange rythmées.
Aujourd'hui: la Résurrection, une option parmi d'autres...?L'auteur français Jacques Duquesne a conclu l'un de ses ouvrages ("Jésus") par ces lignes: "L'histoire ne peut dire si Jésus est vivant ou si, au contraire, il est mort à jamais le 7 avril 30; ce qu'elle peut dire, pourtant, c'est qu'il s'est passé quelque chose ces jours-là, un événement qui, bouleversant ces hommes et ces femmes, a bouleversé le monde".
Le pasteur Pierre-Yves Pasquier se demande s'il n'est pas possible de croire davantage? Faut-il s'en tenir à un prudent scepticisme à la mode, ou peut-on avoir quelques garanties quant à ce Vivant qui percute des vies aujourd'hui encore? Comment se dire que l'on a fait le bon choix?

Détails

Avec la participation de
Bernadette Bréchet, Jean-Marc Bréchet et Philippe Guillod
Orgue
André Bourqui au piano
Musique
André Bourqui, piano, Scott Porter, guitare et le GospelCall International Ensemble, sous la direction de Sophie de Mestral