Un souffle qui fait du bruit

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Écouter le culte :

Tendez l’oreille, c’est le thème que nous avons choisi pour cette série de trois cultes, tendez l’oreille parce que certains bruits de la Bible nous assaillent par leur force alors que d’autres sont à peine audibles. Tendez l’oreille parce que la vie nous montre que ce ne sont pas les cris les plus forts qui racontent les plus grandes souffrances. Tendez l’oreille parce que les rires sont parfois plus faibles que les pleurs. Tendez l’oreille parce que la Bonne Nouvelle est annoncée pour tous ! Tendez l’oreille parce que c’est d’un souffle, d’une parole que nous sommes créés, que nous sommes recréés, que nous sommes ensemble !
Tendez l’oreille, vous qui êtes là ici, tout près dans ce foyer de Penthalaz, tendez l’oreille, vous qui êtes chez vous ou dans votre voiture, tendez l’oreille, vous qui voulez entendre cette annonce, ces quelques mots qui fondent, ces quelques mots qui créent. Tendez l’oreille vous qui attendez de voir la réalité de la Parole de Dieu. Tendez l’oreille pour que nous reprenions au tout début, pour que nous reprenions au commencement.
Au commencement… Au commencement, il y a Dieu, ce Dieu si puissant que c’est de paroles, de simples mots, qu’il crée le monde et tout ce qui l’habite. Au commencement, il y a cette parole qui nous guide depuis tant de siècles. Au commencement, il y a la rencontre, les débuts de l’homme et de la femme. Au commencement, c’est chaque jour ! Au commencement, c’est chaque fois que nous nous retrouvons avec nos peurs ou avec nos joies. A chacun de nos commencements, nous nous retrouvons tous avec nos croyances, nos espoirs, nos doutes, nos attentes. A chacun de nos commencements, nous nous retrouvons tous avec nos foi diverses, nos certitudes et nos incertitudes.

Je le vois cet enfant, il est sur les genoux de son père qui lui raconte cette histoire où Dieu est tout puissant et il trouve que cela est magnifique. Il entend le rythme des jours et des nuits et il trouve que ce monde est finalement très simple. Il entend que l’homme arrive le dernier, comme sommet de la création et il se sent « super puissant » un peu comme ce bonhomme qui vole à la télé. Mais oui, vous savez, celui qui porte un collant bleu avec une cape rouge.
Je l’entends cet enfant qui grandit, qui a déjà commencé l’école depuis quelques années et qui a déjà son avis sur les choses. Un avis très posé, très affirmé. Je l’entends qui dit que ça lui paraît bizarre de pouvoir créer autant de choses en une journée, lui à qui il faut ce même temps pour terminer une fiche de math.
Je le connais cet adolescent entier qui en sait tant sur les sciences qu’il peut expliquer sans hésiter que le monde de Dieu est un monde impossible. Que faire tout cela en six jours est physiquement et biologiquement impensable. Cet adolescent qui parle de big bang, de boule de feu qui a refroidi.
On les a tous entendus ces adultes bien-pensants et hyper cartésiens, qui se défendent de porter un quelconque jugement sur les choses de la Bible et qui, du haut de leur connaissance et de leur expérience, parlent de ce « joli symbole », du « rythme intéressant de ce texte », de « la poésie qu’il contient ».
On le redoute ce vieil oncle qui aime provoquer lors des dîners en famille et nous dire que notre foi est vaine, que le Dieu que nous prions n’est rien. Ce vieil oncle qui ne se rend même pas compte que joie de Dieu, c’est précisément qu’il soit là aussi avec sa famille pour en parler.
Et nous, que pensons-nous ? Savons-nous vraiment ce que nous pensons, sommes-nous prêts à croire sans se poser de questions ? Non je ne le crois, pas, je ne pense pas que nous soyons faits pour croire sans réfléchir. Oui bien sûr, nous savons ce que la science nous a appris, nous avons aussi été des élèves plus ou moins studieux, des adolescents impétueux. Mais nous avons envie de croire, nous avons envie que cette version du monde soit celle qui nous accompagne.
Alors que faire ? Nous fermons les yeux et nous entendons cette parole qui sépare les eaux, qui crée la lumière, la verdure. Nous entendons cette parole qui crée les animaux, qui nous crée nous, les humains. Et puis, nous ouvrons les yeux et nous voyons. Nous voyons les océans, les mers, les lacs. Nous voyons les champs, les arbres, les fleurs. Nous voyons les animaux qui nous entourent.
Nous ouvrons les yeux et nous nous voyons nous, tels que nous sommes. Créés par Dieu dans sa Création. Nous ouvrons les yeux et nous voyons que de belles choses se passent, se déroulent devant nous. Nous sommes émerveillés devant le spectacle qui s’offre à nous chaque jour. Ce spectacle qui ne peut se faire qu’en Dieu, que par ce souffle à peine audible.
Alors nous croyons en la grâce de Dieu. Bien sûr, nous ne sommes pas des êtres bornés, nous savons ce que la science a apporté, mais en regardant bien, nous voyons que tout ce que la science explique est tout de même trop beau pour que ce soit le fruit du hasard. Et nous vivons. Nous partageons nos lieux de prière, nos temples en espérant que Dieu vienne nous y rencontrer comme il a su se faire rencontrer l’homme et la femme.
Et nous vivons, mais nous oublions sans doute que c’est lui qui nous a créés, que c’est lui qui nous a donné le monde et que ce n’est pas à nous de l’installer dans nos lieux de culte. C’est lui qui s’est mis dans nos cœurs, dans nos vies.
Et nous vivons, mais c’est lui qui nous offre nos souffles de vie et tout ce qui nourrit nos vies ! Et nous vivons et nous pensons maîtriser la vie, mais nous oublions que c’est lui qui nous a établis sur terre, que c’est lui qui nous a indiqué où nous trouverions à manger et à boire. Et nous vivons en étudiant le ciel, en pensant contrôler le temps, mais c’est lui qui a fixé les saisons au rythme desquelles nous vivons.
Et nous vivons en cherchant des preuves de l’existence de Dieu, nous vivons à décrire le monde de Dieu, nous vivons à tenter d’établir Dieu sur un trône alors qu’il a déjà pris place en chacun de nous.
Et nous vivons, du moins nous tentons de vivre avec indépendance, nous voulons être sûrs de nous, nous montrons nos forces et cachons nos faiblesses alors que devant lui, devant Dieu, nous sommes des enfants. Les enfants d’un Père qui sait tout de nous !

Tendez l’oreille pour que nous reprenions au tout début pour que nous reprenions au commencement. Au commencement… Au commencement, il y a Dieu, ce Dieu si puissant que c’est de paroles, de simples mots, qu’il crée le monde et tout ce qui l’habite. Au commencement, il y a cette parole qui nous guide depuis tant de siècles. Au commencement, il y a la rencontre, les débuts de l’homme et de la femme. Au commencement, c’est chaque jour ! Au commencement, c’est chaque fois que nous nous retrouvons avec nos peurs ou avec nos joies.
Tendez l’oreille pour entendre ce que Dieu crée pour nous, lui qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve. Tendez l’oreille pour entendre ce souffle duquel tout part. Tendez l’oreille pour vous rappeler que Dieu est partout dans sa création, pour vous rappeler qu’il n’habite pas dans les temples mais dans nos cœurs.
Tendez l’oreille pour entendre que sa voix seule a créé tous les peuples à partir des tous premiers humains qu’il a faits.
Tendez l’oreille pour entendre que la vie qu’il nous offre de remplir chaque jour de ses bontés s’est faite à partir d’un souffle, un tout petit souffle, un son presque anodin mais tellement riche.
Tendez l’oreille pour vous rappeler qu’au commencement seul son souffle planait pour démarrer un monde.
Tendez l’oreille pour entendre qu’aujourd’hui encore, c’est ce souffle qui vibre en chacun de nous pour démarrer nos mondes.

Amen !

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Détails

Avec la participation de
lectrice : Corinne Chauvet
Orgue
Marina Chapochnikova
Musique
Chantal Porchet (soprano, Oulens)