Pourquoi es-tu ici, Elie ?

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- Pourquoi es-tu ici, Elie ?
- Je suis passionné pour le Seigneur.

- Pourquoi es-tu ici ?
Non je ne vous tutoie pas, je ne fais que répéter la question que Dieu pose à Elie.
Mais, avant de m'arrêter à cette question, je vais vous raconter ou vous rappeler qui est Elie, Elie, le prophète.

Le prophète : ce n'est pas, d'abord, quelqu'un qui annonce le futur ou sait à l'avance ce qui va se passer ;
mais c'est un homme ou une femme que Dieu a choisi pour parler à son peuple,
le prophète parle de la part de Dieu,
rappelle les promesses et la volonté de Dieu, réprimande, encourage, avertit ;
et parfois, il accompagne sa parole, son enseignement
par des gestes, des actions, dramatiques, symboliques, spectaculaires,
qui peuvent aussi être miraculeuses ;
ces actions ont souvent des "vertus pédagogiques".
Elie est prophète au 8e siècle avant JC.
Achab est roi d'Israël. C'est un temps troublé et difficile. Achab et sa femme Jézabel se comportent à peu près n'importe comment, vivant de manière fracassante un certain nombre d'abus de pouvoir.
Ils ont adopté la religion locale des Baals, refusée par la loi juive. Ils entretiennent à grands frais les nombreux prophètes de ces dieux.
Elie doit donc, à plusieurs reprises, affronter le roi pour lui faire des reproches et lui adresser des avertissements.

Le première chose que Dieu lui demande, c'est d'aller dire au roi :
- Ta conduite et celle du peuple sont telles qu'il n'y aura plus de pluie sur le pays, ...
Avertissement !

Pendant le temps de la sécheresse, Elie est accueilli dans un autre pays, comme réfugié, par une veuve et son fils. Pendant trois ans, ils vivent d'un petit reste d'huile et de farine qui se renouvelle sans cesse.
Puis il rentre pour dire au roi :
- Voilà la pluie !

Le retour de la pluie est organisé dans un scénario grandiose :
- Peuple, tu ne sais plus quel est ton dieu, je vais te le montrer !
Deux taureaux, deux autels, pour deux sacrifices.
D'un côté : Elie tout seul, dernier prophète du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob.
De l'autre côté : 450 prophètes des Baals, avec leur autel et leur taureau pour leur sacrifice.
Les prophètes des Baals prient leurs dieux d'allumer le feu du sacrifice : ils chantent, dansent, implorent, crient,... du matin jusqu'au soir : rien !
Alors, Elie verse plusieurs seaux d'eau pour bien mouiller le taureau, le bois, les pierres et il dit :
- Seigneur, Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob,
fais que l'on sache que c'est toi qui es Dieu en Israël et que je suis ton serviteur.
Le feu du Seigneur tomba et dévora le sacrifice, le bois, les pierres, la poussière
et il absorba l'eau qui était dans le fossé.
... Le peuple cria : "C'est le Seigneur qui est Dieu. 1Rois18,37-39

Après cela, Elie tua les 450 prophètes des Baals.
Ce ne fut certainement pas ce qu'il fit de mieux !
Et la pluie tombe à nouveau sur le pays.
Alors la reine jure de le faire mourir.
Elie, triste, paniqué, au bout du rouleau, s'enfuit.

Personnage héroïque et un peu dérisoire qui ose des choses immenses sans aucun moyen, qui accepte des "missions-suicide" avec un énorme courage puis prend la fuite, épuisé, désespéré, accablé de peur.

Nous retrouvons maintenant le texte écouté tout à l'heure.
Devant la menace de mort, Elie se met en chemin,
pour fuir, pour être tout seul, pour se laisser mourir.

Dans sa fuite, sa solitude, son désespoir, Dieu communique avec lui, Dieu lui offre de l'accompagner.
Elie s'est arrêté sous un genêt, il a demandé la mort...
et il y a eu : des galettes et de l'eau, par deux fois.
Des galettes et de l'eau, une nourriture offerte par Dieu qui lui ont donné la force de marcher pendant 40 jours et 40 nuits.
Pour aller jusqu'au mont Horeb, appelé aussi le mont Sinaï.

C'est là, au Sinaï, que Dieu était apparu à Moïse dans des éclairs de feu, pour lui donner les tables de la Loi ; le même lieu pour une autre communication de Dieu.

- Pourquoi es-tu ici, Elie ?
La réponse d'Elie .
- Je suis passionné pour le Seigneur,
le peuple ne te suit plus, les autres sont morts et je reste tout seul.
Elie tourne un peu en rond dans son histoire,
alors, Dieu lui offre sa propre réponse à sa question : "Pourquoi es-tu ici, Elie ?"
Le Seigneur dit :
"Sors et tiens-toi sur la montagne devant le Seigneur ;
voici le Seigneur va passer." 19,11
- Regarde, le Seigneur va passer.

C'était des histoires d'autrefois, aujourd'hui, c'est impossible de croire à ces choses-là : Dieu ne se montre plus comme cela. Dieu ne communique plus avec les humains de cette manière-là.
Le feu de Dieu qui brûle tout jusqu'aux pierres et jusqu'à l'eau, ça n'existe plus.

Et pourtant que se passe-t-il, là, au mont Horeb, ce Sinaï qui a déjà connu le feu et les éclairs ?
Il y a le grand vent, mais Dieu n'était pas dans le grand vent.
Il y a le tremblement de terre, mais Dieu n'était pas dans le tremblement de terre.
Il y a le feu, mais Dieu n'était pas dans le feu.
Ensuite, il y a le bruissement d'un souffle ténu,
ou, comme une voix, un silence subtil :
et c'est là, dans cette absence, dans ce rien, dans ce mode tout autre de communication que Elie reconnaît le passage du Seigneur.
On voit à quel point Dieu peut être divers dans ses manières de communiquer.

Il y a des fois où on est là pour regarder passer Dieu et où il est dans un souffle ténu, dans un silence subtil, alors qu'on l'attendait dans des manifestations bruyantes, fortes, spectaculaires.

Encore faut-il avoir envie de le regarder passer.
Encore faut-il avoir envie d'une communication avec lui.

Maintenant, une autre histoire d'un autre temps ! :
Il vient d'acheter un voilier, il est fier, content. Il invite un copain pour faire un tour. Temps superbe au large de Morges. Ils embarquent et naviguent. Tout se passe fort bien jusqu'au moment où leur tombe dessus, à l'improviste, c'est sa caractéristique, un formidable coup de joran qui les pousse, les déstabilise, les met très vite au beau milieu du lac. L'orage suit de près. C'est la panique. Ils font ce qu'ils peuvent, diminuent la toile, baissent le foc. Mais ça tape, ça brasse. Après un certain temps, le copain dit : "Ce serait peut-être le moment de faire une petite prière." Dans le silence qui suit, on entend un coup de tonnerre, et l'autre, la voix branchée sur peur, lui répond : "Tais-toi, c'est pas le moment d'attirer l'attention "

- Pourquoi es-tu ici, Elie ?
- Es-tu d'accord qu'il y ait communication entre Dieu et toi, toi et Dieu ?

Tout un parcours d'un homme de Dieu, toute une vie qui nous montre comment Dieu a communiqué avec lui par des choses
- aussi simples qu'un peu d'huile et de farine
- ou aussi fortes que le feu qui dévore tout,
- des galettes et un peu d'eau offerts au bon moment
- le quasi silence d'un bruissement ténu.

Dieu se montre, Dieu se manifeste, Dieu communique et sa manière d'entrer en relation, en communication avec les humains varie sans cesse, selon les personnes, les circonstances. Il y a des changements de registres, de longueurs d'ondes, de styles.

C'est vrai que ce sont des vieilles histoires, ces histoires d'Elie et de tous les autres... mais elles sont pleines d'enseignements sur toutes les offres de communication que Dieu veut bien nous faire.

Il y a aussi une histoire nouvelle et cette histoire nouvelle, c'est celle qui nous dit que ce Dieu-là a accepté de vivre notre vie, qu'il est venu nous montrer son visage, qu'il a voulu nous apporter lui-même son amour.
Lui, Jésus est l'égal de Dieu,
parce qu'il est Dieu depuis toujours.
Pourtant, cette égalité,
il n'a pas cherché à la garder pour lui à tout prix.
Mais tout ce qu'il avait,
il l'a laissé.
Il s'est fait serviteur,
il est devenu comme les humains
et tous voyaient bien que c'était un homme.
Il s'est fait plus petit encore :
il a obéi jusqu'à la mort et il est mort sur une croix Phil. 2, 6-8.

Amen.

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Détails

Avec la participation de
Orgue
Musique
Avec la participation de l'Union Intrumentale de Payerne et du Choeur Mixte de Lonay : "La vigneronne", dir. Freddy Henry