Culte de la nuit de Noël télévisé (RTS Un, 23h) depuis l'église du Marché à Hambourg (Allemagne)

Kirche am Markt, Niendorf, Hamburg (©C. Bautsch)

Mon Dieu, comme les bergers ont dû avoir peur ! Dans le froid, à peine réchauffés par leurs moutons de droite et de gauche. Dur dur d’être berger. Et donc invisible. Et sans maison. Sans voix. Sans domicile, toujours en marge de la société d’alors. Et puis soudain, cette lumière éblouissante venue du ciel et qui les oblige à se protéger les yeux avec les mains. Heureusement, les anges entonnent vite leur traditionnel « N'ayez pas peur ! » C'est toujours et encore la première parole des messagers de Dieu. Celles qu’ils savent dire le mieux.

La peur s'estompe et cède la place à l’étonnement. Comment auraient-il pu imaginer que les anges viennent réellement sur terre - avec des harpes, des flûtes et tout le reste. Et qu'ils ne se contentent pas de chanter Gloire à Dieu au plus haut des cieux. Mais aussi : Gloire à Dieu dans les profondeurs.

Eh bien, maintenant ils voient tout cela de leurs propres yeux. Et cette lumière incroyable ! Et soudain c'est comme si elle ne brillait que pour eux. Dès lors, ils ne sont plus à la marge, dehors, non, ils sont en plein au centre, au milieu de nous, dans la lumière des anges.

La lumière du Seigneur brille tout autour d'eux.

Aujourd’hui, une lumière différente brille sur ce monde, une lumière qui ne nie pas la détresse mais apporte le réconfort. Pour que tout le monde et pas uniquement les anges proclament: «Un Sauveur nous est né». Il y a quelque chose de nouveau dans le monde qui me donne de l'espoir. Un espoir fou qui me donne la force d’espérer.

Ce petit sauveur porte en lui la force de la réconciliation. Lumière chaleureuse. L'espoir prend corps, un corps humain. Les bergers ne peuvent résister d’aller voir de leur propres yeux: Vite, courrons maintenant à Bethléem, la petite ville !

Bethléem, la petite ville. Aujourd'hui au milieu des territoires occupés. Où la peur et la détresse glacent plus que jamais les sangs depuis le 7 octobre. Comment vont les gosses là-bas ? Qu’arrivera-t-il à ceux qui naissent à Bethléem en ce moment? Comme cela doit être affreux pour les enfants israéliens retenus captifs dans les sous-sols et les tunnels par les terroristes du Hamas.

Qui donc fournit de l’eau potable, du pain et des médicaments aux petits de la bande de Gaza ? Toute cette guerre est vraiment une catastrophe humanitaire, chers frères et sœurs.

Comme il est important que nous priions et agissions maintenant pour tous ceux qui souffrent. Ne nous relâchons pas.

Grace à Pain pour le Monde, et à votre soutien fort qui en dépend : plus jamais d'antisémitisme, mes amis, plus jamais c’est maintenant ! Nous ne devons jamais oublier que l’ enfant de la crèche de Bethléem est juif. Le christianisme est né de lui. Et avec cela l’ordre solennel de Jésus de respecter la dignité des petits. Et de mettre à la porte les seigneurs de guerre de ce monde. C’est précisément pourquoi les anges vous chantent toujours et encore «N’ayez pas peur !»

A Vienne, il y a une semaine, des milliers de scouts ont reçu la lumière de la paix de la petite ville de Bethléem. Chaque année, elle est allumée dans la Grotte de la Nativité et distribuée dans le monde entier. J'ai trouvé particulièrement touchant que cette année, ce soit une chrétienne palestinienne de 12 ans qui ait envoyé la lumière en novembre - quel signe de réconciliation ces jours-ci ! Et lorsque les scouts sont arrivés à Hambourg le 3ème dimanche de l’Avent, avec cette lumière qu'ils ont soigneusement protégée de leurs mains, ils ont chanté avec notre citoyen d'honneur de Hambourg Udo Lindenberg:
Allons, mobilisons-nous pour la paix !
Nous sommes plus que tu ne le crois.
Nous sommes des géants endormis, mais maintenant nous nous levons !

Nous avons tellement besoin de ces milliers d'anges de paix et de leurs chants encourageant de Noël , chants d’espoir qui lancent un défi à notre impuissance. Oui, que toute la troupe des anges  se dresse et chante. Nous en avons plus qu’assez de tout le reste de l’histoire de Noël en ce moment.

Nous vivons une époque incertaine et d’innombrables personnes cherchent un espace de vie, un abri. Nous avons des guerres et des crises, des despotes et des idiots. Et nous aussi, nous avons peur.

C'est exactement pourquoi les anges chantent. Pour te relever. Pour apporter un nouvel éclairage sur ce qui t’inquiète. J'ai passé beaucoup de temps à étudier les anges dans la Bible - et c'est clair : ils ne peuvent éliminer ni les dangers et ni les difficultés comme par magie. Mais ils t’aident à surmonter certaines peurs grâce à un mot bien placé et un point de vue plein de sagesse. Prendre les crises à bras le corps, franchir les ponts qui mènent sur de nouvelles rives où tu pourras peut-être prendre un nouveau chemin ou prendre enfin la décision que tu repousses depuis trop longtemps. Les anges te permettent d'écouter de nouveau ton cœur. Pour que tu réalises que Dieu a encore tant de bonnes choses en réserve pour ta vie, que toi-même tu es cadeau pour les autres. Parce que tu peux donner courage, force et de l'amour – et des pralinés.

Par conséquent, sollicite autant d’anges que possible. Avec ou sans ailes. C'est merveilleux combien il y en a dans notre pays ! Anges gardiens, quelques milliers sont assis devant leurs écrans en ce moment, travaillant de tout leur cœur pour les autres, gardant l'espoir dans les champs, malgré l'obscurité. Il y en a aussi beaucoup qui ne font pas la fête avec nous maintenant, mais qui endurent plutôt la peur et apportent du réconfort dans les hôpitaux, dans les centres pour réfugiés, dans les cliniques pour enfants et parmi les personnes sans abri. Tous les anges qui distribuent du pain et de la chaleur aux tables, un repas et un sourire pour les ventres et les cœurs vides. Merci à eux tous pour ça !

Non, les histoires d’anges ne sont pas que du blabla. Bien sûr, il y a aussi les anges mignons tout potelés. Mais la plupart des anges sont des ambassadeurs d’espoir plutôt terre-à-terre et tenaces. Avec beaucoup de force vitale. Ceux qui parviennent à faire partir de nuit des hommes aguerris comme des bergers. Ceux qui ont beaucoup à faire pour sauver des vies. Ils peuvent aussi être des anges puissants s’ils le souhaitent. Justement, c’est de merveilleuses puissances dont nous sommes entourés, et non pas de faibles paroles.

Voilà exactement la mélodie rédemptrice de ce monde déchu: Face à la peur,Dieu place l’humanité en devenant lui-même humain. Un petit enfant. Un Dieu qui devient comme nous, qui connaît comme nous le bonheur de l'amitié et de l'amour ; qui doit aussitôt fuir comme tant d'autres sur cette terre, et qui finira sur la croix. Non, la soif de pouvoir et le verbe haut n’ont jamais sauvé personne.

Contrairement à la tendresse, au regard attentif, à la parole réconfortante. La musique. Cette lueur particulière dans la nuit ! Que ce mystère de la Sainte Nuit éveille en nous le désir de réussir non seulement le possible, mais aussi l'impossible. Pour élever nos voix contre la haine et la peur. Mettre le paquet pour la protection des enfants. En sachant que nous ne sommes pas seuls ! Parce que tous les anges du ciel ont depuis longtemps enfilé leurs chaussures de randonnée pour t’accompagner sur la route de ta vie. Bénis, comme Marie et Joseph et bien sûr comme les bergers de Bethléem, petite ville. D’ailleurs, c’est aussi un chant pour harpe, j’aime beaucoup.

Chanter de tout coeur que soit donné la paix éternelle à tout un chacun, proche et lointain. Les anges de Noël chantent la bonne nouvelle : Viens aussi auprès de nous et reste avec nous, ô Seigneur Emmanuel.

Amen

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Une lumière nouvelle

Lorsque les anges ont apporté le message de Noël aux bergers, «la clarté du Seigneur brillait autour d’eux», nous racontent les Evangiles.

A Noël, une autre lumière brille sur le monde. Elle émane de l’enfant nouveau-né dans la crèche, sans éluder la détresse du monde. Cette lumière apporte du réconfort à celles et ceux qui sont dans la tristesse et promet de l’espoir.

Pour célébrer la nuit de Noël et cette lumière nouvelle à venir, la communauté protestante luthérienne de Hambourg-Niendorf, au nord de l’Allemagne, nous invite à vivre un culte de longue veille depuis l’église du Marché.

La célébration sera portée par l’évêque Kirsten Fehrs et le pasteur Daniel Birkner.

Elle sera mise en musique par le chœur de chambre de Niendorf, sous la direction de Britta Irler. A l’orgue, Finnegan Schulz et Swantje Wittenhagen à la harpe.

 

Production : ZDF
Commentaires : Michel Kocher et Marie Destraz

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