Entre ombres et Lumière - Culte radio de Longue Veille (23h00, Espace 2)

Temple de Bussigny (©ItsMariano, CC BY-SA 4.0 Wikimedia Commons)

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Au commencement...

Au commencement, nous le savons, il y a le Big Bang, cette création soudaine. Mais avant le commencement ? Avant que tout commence ? Qu’est-ce qu’il y a ? Une loi de la physique ? Un principe organisateur et expérimental ? Le mystère d’une œuvre impénétrable ?

Au commencement, il y a Dieu. Et Dieu parle, à chacune de ses paroles, les choses et les êtres adviennent.

Au commencement, il y a donc Dieu. Dieu et sa volonté, qui est Amour. Dieu et son Évangile. Il veut être plusieurs, il parle pour qu’on entende et voici qu’un écho s’éveille, le vide a fait place à l’être et l’être entend la parole.

La parole revient à Dieu, toute chargée de sa volonté́ accomplie. Tout ce qu’elle a fait porte sa marque. Rien dans l’univers qui ne soit son œuvre. Elle revient à Dieu brillante d’une lumière toujours neuve : la vie !

La vie que Dieu donne, lumière qui brille dans les ténèbres, lampe pour guider ceux qui tâtonnent dans l’ombre. Mais les ténèbres ne supportent pas la lumière. Elles préfèrent la nuit. La nuit sombre comme la mort. Et la mort, toujours, cherche à éteindre la vie.

Alors il y eut un homme, un envoyé de Dieu. Son nom était Jean. Il venait en témoin pour rendre témoignage à la lumière, pour dire que sa foi était éclairée par la lumière de Dieu. Il témoignait et son témoignage appelait une réponse de foi. Il disait : « Ce n’est pas moi la lumière et pourtant, elle brille maintenant parmi vous. J’en suis le témoin. »

C’était vraiment la Lumière de Dieu. La lumière de sa parole qui illumine les hommes et les femmes, car elle vient à eux dans leur monde, pour y révéler la vérité́ des êtres et des choses.

C’était donc une parole qui donne une existence, elle est une parole créatrice. C’est elle qui, en annonçant, a ordonné le monde. Et le monde fut son monde. C’était sa maison, c’était sa famille. Mais les siens ne l’ont pas reçue et la porte lui fut fermée.

La parole de Dieu ne trouve que des sourdes oreilles. Mais des hommes et des femmes ont ouvert leur porte, ils ont reçu la parole, ils ont entendu sa voix, ils ont appris son nom et ils ont cru. Et la parole les a créés nouveaux et nouvelles, elle a fait d’eux les enfants de Dieu, des créatures dont l’existence ne se limite pas aux causes naturelles, mais qui trouve dans le Père sa seule justification, elles n’ont donc rien à prouver.

Alors la parole se fit homme. Dieu vint habiter parmi nous. Nous avons pu voir sa gloire. La très vieille prière, qui depuis Moïse est la nôtre, est accomplie :

« Fais-nous voir ta face ! Fais-nous voir ta gloire ! »

Nous avons vu Dieu, dont Le Fils unique porte tout le poids dans nos mains tendues. Il est sa gloire dévoilée devant nos yeux. C’est Lui, le vrai Dieu qui est un Dieu de grâce.

Jean-Baptiste nous en est témoin. Il a dit : « Celui que je vois enfin venir m’a précédé dans le dessein de Dieu, car depuis le commencement, il peut dire : Je suis ! »

Il est Dieu débordant pour nous de tendresse. Il nous fait vivre de grâces successives.

Moïse a reçu ta loi, Seigneur, mais ta parole dernière, qui dit en toute vérité́ ton éternel amour, cette parole-là, c’est Jésus le Christ. Jamais homme n’a pu se hausser jusqu’à te découvrir, Seigneur, tel que tu es. Mais ton Fils t’a parfaitement révélé à nos yeux, parce qu’en lui, c’est toi que nous voyons.

De commencement en commencement….

Quand l’Évangile de Jean commence, il dit de manière très forte la tension qui anime toute l’humanité. Comme si vie et mort, lumière et ténèbres étaient complémentaires mais aussi déchirure permanente de l’être; entre ce qui lui permet de rester dans le mouvement de la vie et ce qui peut anéantir ses ressources les plus secrètes, geler toutes ses forces. Mais après ce constat, ce n’est pas un point final qui est posé.

Au plus profond de la nuit  Au plus profond de nos nuits, il est des lueurs qui sommeillent. Il suffit de si peu pour qu’une flamme se ravive. Une toute petite attention, un mot, une action nouvelle et voilà des yeux qui s’éveillent, qui s’émerveillent.

Si nous ne pouvons pas changer les événements sombres, les fragilités, les violences qui traversent notre réalité humaine, si nous ne pouvons pas nous soustraire à tout ce qui est toxique, aux normes qui nous sont imposées, nous pouvons choisir de rallumer malgré tout la petite flamme qui sommeille en l’autre.

A chaque moment de l’année, du mois, de la semaine ou du jour, nous pouvons aller de commencement en commencement.

Commencer, par exemple, par rompre avec le passé et nous élancer, laisser surgir le mouvement de la vie qui est en nous.

Accueillir ainsi une énergie renouvelée en prenant la parole, en passant à l’action, en négligeant notre force d’inertie.

Seuls, nous n’avons pas la capacité de changer notre environnement et notre monde, mais nous avons le pouvoir de les bousculer. 

Si la parole s’est incarnée et s’est révélée en l’humain, c’était dans l’espoir que des femmes et des hommes en saisissent la portée, l’accueillent et prennent soin de la responsabilité qui leur a été confiée.

Si vous saviez l’étrange force de votre regard, de vos gestes ; en effet, il suffit de si peu : un clignement d’yeux, un check de la main, une tape sur l’épaule… et tout devient possible.

Il suffit de laisser jaillir ce qui vibre en nous, ce qui est vivant et alors, surgit en nous La lumière que nous n’attendions plus. Là où nous ne l’attendions plus.

Au pays de l’ombre, elle est venue déposer une flamme que nous n’en finirons pas de nous transmettre de commencement en commencement et, en cette nuit de Noël, un enfant nous est né, un Fils nous est donné.

Dieu croit, espère, vit en nous.

Elle est bien là cette Lumière qui s’est faite chair, en moi, en toi …en nous, tellement là qu’elle chasse l’obscurité.

Au plus profond de la nuit, il est des yeux qui s’éveillent, qui s’émerveillent.

Amen

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La lumière jaillira (Jacques Brel)

La lumière jaillira
Claire et blanche un matin
Brusquement devant moi
Quelque part en chemin

La lumière jaillira
Et la reconnaîtrai
Pour l'avoir tant de fois
Chaque jour espérée

La lumière jaillira
Et de la voir si belle
Je connaîtrai pourquoi
J'avais tant besoin d'elle

La lumière jaillira
Et nous nous marierons
Pour n'être qu'un combat
N'être qu'une chanson

La lumière jaillira
Et je l'inviterai
A venir sous mon toit
Pour y tout transformer

La lumière jaillira
Et déjà modifié
Lui avouerai du doigt
Les meubles du passé

La lumière jaillira
Et j'aurai un palais
Tout ne change-t-il pas
Au soleil de juillet?

La lumière jaillira
Et toute ma maison
Assise au feu de bois
Apprendra ses chansons

La lumière jaillira
Parsemant mes silences
De sourires de joie
Qui meurent et recommencent

La lumière jaillira
Qu'éternel voyageur
Mon cœur en vain chercha
Mais qui était en mon cœur

La lumière jaillira
Reculant l'horizon
La lumière jaillira
Et portera ton nom

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Depuis plus de 2000 ans, la Lumière s’est faite chair, elle nous est venue quand nous ne l’attendions plus, là où on ne l’attendait pas. Au pays de l’ombre elle est venue déposer une flamme que nous n’en finirons pas de nous transmettre.

Détails

Avec la participation de
Laurent Zumstein pour la liturgie et François Dépraz pour les lectures. Pour accompagner Sylvie Dépraz à la prédication: Vincent Pache et Camille Lederrey, Jack's (jeunes accompagnants de camp et de kt).
Orgue
Olivier Hartmann
Musique
Emilie Mory au violon baroque, le choeur paroissial sous la direction d'Olivier Hartmann