Culte de Pâques télévisé, en Eurovision, de l’Église baptiste de Grosseto, Italie - RTS Un, 10h00

©Chiesa evanglica battista di Grosseto

Le récit d’Emmaüs nous montre que le Ressuscité est à nos côtés, mais il est un compagnon dont la présence ne se révèle pas tout de suite. Nos yeux, comme ceux des deux disciples, sont « comme aveuglés ». Nous ne savons pas exactement quand Jésus marche à nos côtés, et il y a des moments où nous nous sentons seuls et abandonnés, où nous nous sentons vraiment « orphelins ». Ce n’est qu’ensuite que reconnaîtrons sa présence, avec les yeux de la foi : « N’y avait-il pas comme un feu qui brûlait au-dedans de nous quand il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ? » (v. 32).

Et à l’instant même où nos yeux s’ouvrent et nous reconnaissons la présence du Christ dans l’acte de briser le pain, il disparaît de notre vue. Nous ne pouvons donc pas disposer à notre gré de la présence du Christ. Pourtant, le récit d’Emmaüs nous donne des indications précieuses sur la manière par laquelle Jésus est à nos côtés, par laquelle il nous réconforte, il nous enseigne, il nous nourrit, pour nous remettre à nouveau en route. On peut définir quatre étapes de cette présence.
 

1. Écoute fraternelle

La première étape c’est l’écoute fraternelle. C’est Jésus lui-même qui pousse les deux voyageurs, qui leur demande de raconter, de s’épancher. « De quoi discutez-vous en marchant ? » (v. 17). Et ensuite, il les écoute patiemment, alors que, au fond, il aurait pu les interrompre et les reprocher tout de suite pour leur manque de foi : mais il ne l’a pas fait. Tel un véritable ami, Jésus sait que la première chose à faire ce n’est pas de parler, mais c’est d’écouter l’autre, de permettre qu’il ouvre son cœur, qu’il se libère de son angoisse, qu’il exprime son anxiété, qu’il expose ses problèmes et ses questions. Jésus est à nos côtés pour nous écouter, aujourd’hui aussi, pour nous laisser déposer le poids qui opprime nos cœurs. Et son attitude est un modèle pour notre comportement. Tout d'abord, écouter ; c’est la règle d’or de quiconque veuille être disciple du Christ.
 

2. Briser la Parole

La deuxième étape c’est l’annonce de la Parole. Après avoir reproché leur incapacité à comprendre et leur lenteur à croire, l’étranger « expliqua ce qui était dit à son sujet dans l'ensemble de la Bible », à partir des « livres de Moïse et en continuant par tous les livres des Prophètes » (v. 27). C’est une « Parole brisée » en profondeur et en largeur, sans jamais perdre le fil rouge du Christ lui-même. Voici la nourriture dont nous avons besoin pour notre chemin, voici la nourriture spirituelle que le Ressuscité nous administre aujourd’hui encore, si seulement nous étions prêts à l’écouter, capables de lire les Écritures en ayant Christ lui-même comme boussole.
 

3. Briser le pain

Troisième étape : le pain brisé. L’étranger, qui au départ était un invité, devient désormais l’hôte, celui qui brise pour eux – après le pain de la Parole – aussi le pain de froment. C’est le moment du dévoilement, car c’est précisément dans l’action de briser le pain que Cléopas et son compagnon reconnaissent enfin le Ressuscité. Le Christ est avec nous chaque fois que nous brisons le pain en son nom ; que ce soit le pain de la Sainte Cène ou le pain quotidien, partagé avec les frères et les sœurs. Et ce pain est un viatique, c’est-à-dire qu’il est le pain du voyage, le rafraîchissement pris pendant la pause avant de reprendre son chemin. Comme la Pâque juive, mangée à la hâte, la ceinture aux reins et les sandales aux pieds (Exode 12, 11), ou la galette qui permet à Élie de marcher 40 jours et 40 nuits jusqu’à la montagne de Dieu (I Rois 19), le pain brisé à Emmaüs est aussi un viatique, prélude immédiat à un nouveau départ, en pleine nuit.
 

4. Disparition et envoi

Quatrième et dernière étape : l’envoi. Après avoir longtemps écouté les disciples, après avoir brisé avec eux le pain de la Parole et le pain de la Cène, il disparaît de leurs yeux, reprenant son chemin. Et, à l’instant même, une fois seuls, ils comprennent qu’ils ne peuvent pas rester à Emmaüs, mais qu’ils doivent partir immédiatement. « Ils se levèrent aussitôt et retournèrent à Jérusalem » (v. 33). Nous ne pouvons pas nous attarder dans la communion avec le Ressuscité : Il nous envoie à Jérusalem annoncer au monde l’Évangile de la mort et de la résurrection de Jésus. Il nous envoie écouter nos frères et nos sœurs, et briser à notre tour, avec eux, le pain de la Parole ainsi que le pain de blé. Et, comme pour les deux disciples déroutés d’Emmaüs, il donne à nouveau du sens à notre chemin.

Amen !

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Qu’ont bien pu penser les femmes ce matin-là, en se rendant au tombeau de Jésus ? Dans quel état d’esprit les disciples ont-ils reçu cette troublante nouvelle ? Résignation, désespoir, incompréhension devant la fin tragique d’un rêve ?

L’évocation de l’incroyable récit de la résurrection du Christ nous fera revivre les heures dramatiques qui ont précédé ce matin-là, il y a presque 2000 ans.

 

Production : Protestantesimo / RAI 2

Commentaire : Michel Kocher, RTS

Détails

Avec la participation de
Orgue
Musique
La louange sera conduite par le pianiste Francesco Iannitti Piromallo accompagné de solistes et de musiciens.

En collaboration avec