Culte  de Longue Veille télévisé, avec des invités de Suisse Romande (RTS Un, 23h00)

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Au commencement : la Parole.
La Parole est vers Dieu, la Parole est Dieu.
Elle est au commencement avec Dieu.
Tout existe par Elle. Sans Elle : rien.
De tout être, Elle est la vie, la vie est la lumière des humains.
La lumière brille dans les ténèbres et l’obscurité mais les ténèbres et l'obscurité ne peuvent La saisir.

Un jour, un homme envoyé de Dieu paraît : son nom est Jean.
Il vient comme témoin pour rendre témoignage à La lumière, afin que tous y adhèrent avec lui.
Il n'est pas lui-même la Lumière, mais le témoin de la Lumière.

La Parole est la Lumière véritable qui éclaire tout être humain.
Elle est dans le monde et le monde existe par Elle, mais le monde ne La reconnaît pas.
Elle vient chez elle, pourtant les siens ne la reçoivent pas.

Mais à celles et ceux qui La reçoivent, à celles et ceux qui croient en son nom,
Elle donne le pouvoir d’être enfants de Dieu.
Non pas mis au monde par le sang ou la chair, ou par une volonté humaine ; mais par Dieu.

La Parole elle-même a pris chair, elle a fait sa demeure parmi nous.
Nous avons vu sa Présence pleine de grâce et de vérité par Son fils.

Jean lui rend témoignage lorsqu’il crie : « C'est de lui dont j'ai parlé lorsque j'ai dit : ‘Lui qui vient après moi, est pourtant passé devant moi, parce qu’avant moi il était.’ »

De sa plénitude nous recevons grâce sur grâce.

La Torah, les paroles de vie nous ont été données par Moïse.

La grâce et la vérité nous sont venues par Jésus-Christ.

Personne n'a jamais vu Dieu.
Mais Dieu Fils unique, qui demeure dans le sein du Dieu Mère, nous La fait connaître
.

 

Carolina Costa
Nous venons d’entendre la lecture de Noël dans l’Évangile de Jean, ce soir.

Matteo Silvestrini
Et surprise ! Pas de crèche, ni de Marie ni de Joseph, ni les bergers ni les mages.

Carolina Costa
Eh oui ! Mais bon, ces récits de Noël sont lus chaque année, on les connaît presque par cœur, et comme cette année, c’est un Noël différent, nous avons pensé, avec Matteo, qu’on allait nous aussi prendre un texte d’Évangile différent.

Matteo Silvestrini
Peut-être le savez-vous, dans l’Église anglicane, c’est justement ce texte qui est lu le soir de Noël et pour nos sœurs et frères catholiques, et bien ce sera demain matin lors de la messe du matin de Noël.

Carolina Costa
Ce qui est intéressant dans ce récit de Jean, c’est qu’il raconte bien la naissance du Christ mais comme un événement cosmique et avec beaucoup de poésie.

Matteo Silvestrini
Et on avait envie ce soir, au cœur de la nuit, de vous transmettre ce texte plein de lumière et d’espérance.

Carolina Costa
Nous venons de le vivre ensemble, nous avons entendu cette parole dans la méditation silencieuse.

C’est-à-dire que nous nous sommes placés dans une écoute, une disponibilité pour accueillir cette Parole. Une Parole d’Amour, dont dit Jean d’ailleurs, qu’elle a jailli au commencement du monde.

Matteo Silvestrini
Oui, comme une lumière qui nous éclaire dans l’obscurité. Tiens, l’atmosphère de Noel est souvent comme ça, d’ailleurs… Si on sortait dans la rue à cette heure-ci, on se retrouverait dans une nuit obscure et silencieuse. Et si on tournait notre regard vers le ciel, on verrait briller les étoiles dans l’univers.

Carolina Costa
Oui, bon, à condition que le ciel soit dégagé évidemment…

Matteo Silvestrini
Et ça, en Suisse, c’est sûr qu’en cette période, c’est pas forcément gagné !

Carolina Costa
Mais effectivement, pour bien comprendre, cette idée, il faut se rappeler qu’en plein jour on ne peut pas voir les étoiles dans le ciel, pourtant nous savons qu’elles brillent en permanence.

Mais c’est seulement au cœur de la nuit qu’elles vont pouvoir se révéler pleinement dans le contraste.

Matteo Silvestrini
C’est comme lorsque tu allumes une bougie dans une pièce totalement sombre. Elle va prendre tout d’un coup une intensité incroyable, une seule bougie ! Faites l’exercice, même vous, à la maison, fermez vos volets, entrez dans une pièce très sombre et allumez une simple bougie, vous verrez, elle éclaire même les petits coins.

Mais bon, si c’est ça, pourquoi alors Jean dit que les ténèbres n’ont pas accueilli la lumière ? C’est comme si les ténèbres étaient tellement épaisses, comme si nos malheurs ou nos méchancetés étaient tellement épaisses, que la lumière ne pouvait pas les éclairer.

Carolina Costa
J’avoue que j’ai longtemps butté sur cette question du mal et de l’obscurité dans ma foi. Je crois sincèrement que nous sommes placés devant un profond mystère. C’est difficile, mais il faut probablement accepter que c’est un mystère et qu’on ne peut pas tout comprendre. Nous ne sommes que des humains. Mais cela dit, que cela ne nous empêche pas d’essayer un bout.

Cette image m’évoque quand même quelque chose. Prenons le soleil. Il éclaire toute la terre et tous les humains sans distinction. Même dans le Livre de Qohélèt, le vieux sage le dit : « Le soleil se lève sur les bons et les méchants. »

Mais, si tu fermes les volets de ta chambre par exemple, tu peux choisir de rester dans le noir.  

Matteo Silvestrini
En gros, tu es libre de rester te morfondre dans le noir si tu veux !

Oui, mais Jean dit que les ténèbres ne l’ont pas saisie ! C’est vraiment difficile ce point de l’évangile, car il dit en même temps que la lumière est pour tous les êtres humains, nous savons que la lumière éclaire tout, même une petite bougie et pourtant... 

Carolina Costa
Moi ce que je comprends, c’est que la lumière est toujours là, à l’extérieur de mes volets, grâce au soleil qui brille en permanence. Et même dans une chambre toute noire et obscure, même quand je suis plongée dans mes souffrances ou dans mes obscurités, cela n’empêche pas la lumière de briller à l’extérieur.

Pour moi, c’est comme dire que l’obscurité de ma chambre, mes souffrances ne peuvent pas engloutir cette lumière – c’est même plutôt le contraire en fait.

Matteo Silvestrini
Au fond, si je te comprends, il suffirait que j’ouvre mes volets pour que je puisse me laisser envahir par cette lumière et éclairer dans mes obscurités. Mais comment ?

Et c’est quoi cette Lumière pour toi, concrètement ?

Carolina Costa
Pour moi, cette lumière, c’est la Parole et les actes d’amour qui en découlent, dont témoigne Jésus.

C’est chaque fois que, malgré tout, malgré le mal et la souffrance, tu choisis quand même de privilégier le lien, la relation, la justice, la compassion.

Et l’Évangile pour moi, c’est cette Bonne Nouvelle, c’est justement cette Parole qui dit que rien ne pourra jamais arrêter cet Amour de se donner et de se transmettre. Rien ne pourra jamais le détruire. Et la preuve c’est qu’elle est arrivée jusqu’à nous ce soir !

Matteo Silvestrini
Malheureusement, on ne peut pas non plus dire que ce soit une grande réussite ! Parce que le monde serait plus doux si c’était vraiment le cas, non ? Alors que force est de constater tous les jours que ce n’est pas le cas, et surtout en ce moment.

Alors désolée de freiner ton enthousiasme, chère Carolina, mais il faut reconnaître que Jean est assez réaliste finalement, quand il dit que le monde a reçu cette Parole de Vie et de Lumière mais que le monde ne l’a pas reconnue ou pas écoutée.

Quand on voit toutes ces injustices, ces souffrances, ces malheurs qui parcourent la terre, on ne peut que constater que l’Amour ne règne pas partout ! Ou que le monde n’a pas ouvert les volets, pour reprendre ton image !

Carolina Costa
Je suis d’accord, Matteo, je crois que souvent on ne prend pas assez au sérieux ce constat cinglant de Jean : que l’être humain est capable du pire et que ce sera toujours le cas !

Parce que toi et moi, nous ne sommes pas des saints. Nous aussi nous commettons des erreurs qui blessent les autres. Chaque être humain est imparfait et on ne peut pas changer cette réalité. Mais, en même temps, Jean dit aussi que celles et ceux qui laissent entrer la lumière, qui l’accueillent dans leur vie, c’est-à-dire qui se laissent voir tels qu’ils sont finalement – à ces personnes, il est donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.

Et pour moi, se reconnaître enfant, c’est justement se reconnaître comme des apprenants. Ou des apprentis disciples qui peuvent apprendre à aimer comme le Christ.

Matteo Silvestrini
Ça me touche beaucoup ce que tu dis, car dans cet apprentissage qu’on vit, on apprend en fait à être nous-mêmes, à être le reflet de cette lumière. En fait, plus je mets cet Amour en pratique et plus cette lumière grandit en moi et autour de moi.

D’ailleurs Jésus nous le dit bien : « Vous êtes lumière de l’univers ».

Pour moi finalement, l’expérience de Noël, c’est aussi justement pour se rappeler que ce n’est pas que la naissance du Christ que nous fêtons, mais l’esprit de Noël on pourrait dire.

L’idée que chacun de nous peut enfanter plus de lumière de Dieu sur Terre. C’est-à-dire plus de justice, plus d’amour et plus de paix et pourquoi pas aussi permettre à d’autres d’ouvrir ces satanés volets !

Carolina Costa
Oui, et que malgré les apparences, se rappeler que l’Amour est partout derrière les volets de notre cœur. Et que rien ne peut jamais nous séparer de l’Amour de Dieu.

Aucun mal, aucune mort.

Rien, car l’Amour est éternel. 

Matteo Silvestrini
Bon mais c’est vrai que cela n’enlève pas les souffrances. Il faut toujours composer avec, mais ça les met au moins dans une autre perspective.

Carolina Costa
Oui, d’ailleurs, quand j’y réfléchis personnellement, je me rends compte que c’est vraiment dans les difficultés que j’ai pu réaliser ce qui m’était le plus essentiel. Durant le semi confinement par exemple, lorsque nous étions privés de voir nos proches, j’ai réalisé à quel point le plus important c’était justement mes relations familiales et amicales.

Matteo Silvestrini
Oui, moi aussi je vois bien que c’est dans l’épreuve que la puissance de la solidarité ou de l’empathie se révèle. Moi par exemple j’ai été très touché pendant le semi-confinement de toutes ces personnes qui ont été créatives, qui se sont montrées solidaires par des encouragements, des mots, des idées pour se donner du courage.

Carolina Costa
Au fond, c’est dans le malheur que je peux découvrir la puissance de la compassion.

Matteo Silvestrini
Oui, c’est en passant par la croix que je peux m’ouvrir à la puissance d’un relèvement ou d’une résurrection.

Carolina Costa
C’est par la naissance d’un bébé tout vulnérable que je peux découvrir la toute-puissance de l’Amour.

Matteo Silvestrini
Tiens, quel heureux hasard… C’est une parfaite transition vers la chanson que Nathanaël va nous interpréter ce soir, qui parle justement d’un équilibre que nous pouvons trouver en suivant le chemin de l’amour et de la naissance d’un homme nouveau, d’un enfant qui ne demande que du soin.

Carolina Costa
D’ailleurs cette idée de prendre soin les uns, les unes, les autres, c’est vraiment ce qui a primé au début de la pandémie. Ce sont tous les domaines du soin qui ont été centraux.

Et à Noël, au fond, n’est-ce pas ce que nous désirons toutes et tous ?

Une société plus douce ?

Plus sororelle et fraternelle ?

Dans l’élan de ce Dieu qui nous aime toujours en premier et de manière inconditionnelle, qui nous invite à la douceur extrême dont nous sommes capables face à un bébé qui vient de naître.

Matteo Silvestrini
Oui et c’est peut-être pour moi la seule manière d’accueillir l’amour, en offrant et en osant entrer dans la lumière et en vivant en profondeur cette Parole qui retentit à tous nos commencements.

Amen

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Culte de Longue Veille avec les pasteurs Carolina Costa et Matteo Silvestrini, présenté par Marie Destraz, avec des invités et des musiciens solistes. Une forme innovante, pensée pour une année 2020 particulière. 

Dans la fragilité de la naissance d’un enfant, les croyants ont vu une source de lumière, d’espoir. Depuis deux millénaires la fête de Noël est l’occasion de vivre un moment particulier, fait de convivialité et de simplicité, mais aussi de solidarité avec les plus démunis. Après une année 2020 éprouvante, c’est le moment de se (re)construire autour de l’esprit et des valeurs de Noël.

Les voix des chanteurs Nathanaël Morier et Flavie Crisinel feront écho au message des pasteurs et des invités, Adolf Ogi et Myriam Karlström, réunis pour un culte qui aura la forme d’un magazine. 

 

Production : Médias-Pro & VPSprod 
Présentation : Marie Destraz
Interviews : Michel Kocher
Réalisation : Pierre-Alain Frey 

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Avec la participation de
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