« Heureux ceux qui se laissent visiter par le Christ Vivant dans toute leur vie ! »

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Ce matin, l’Evangile de Jean nous dit que les disciples ont peur. Et il y a de quoi. Ce qui est arrivé à leur maître pourrait leur arriver à eux aussi. Ils se sont donc enfermés. Ils vivent repliés sur eux-mêmes. Comme on s’enferme, nous aussi, quand la peur nous submerge. Comme on se replie sur soi, quand on a peur d’affronter une situation inconnue, peur de devoir changer nos habitudes, peur des autres et parfois même : peur de vivre. Et dans ces moments-là, on se dit souvent que le Christ pourrait nous aider, bien sur ! mais qu’il nous faudrait davantage de foi et qu’il vient d’abord à la rencontre de ceux qui ont une foi solide comme le roc.
Et bien l’Evangile aujourd’hui nous dit tout autre chose. Il nous dit que c’est là, malgré les peurs, là où justement nous sommes enfermés sur nous-mêmes, que le Christ Vivant nous rejoints. Malgré la peur qui parfois prend le pas sur la foi, Jésus vient et se tient tout près de nous. Et Jésus est là qui se tient au milieu d’eux nous dit l’Evangile de Jean qui prend la peine de nous le dire 2 fois. Comme pour souligner que la promesse est réalisée : « Là ou 2 ou 3 sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux » avait dit Jésus. Et par 2 fois le Ressuscité les salue avec la salutation traditionnelle, la salutation habituelle de son temps Shalom alechem : la paix soit avec vous !
Rien de spectaculaire. La salutation de tous les jours. Mais ces simples mots du quotidien deviennent réalité vivante parce que depuis Pâques, la Paix qu’il donne, c’est la Paix de l’alliance nouvelle, définitivement acquise. La Paix de son Royaume. Et c’est une paix profonde que le Ressuscité transmet aux disciples, qui passent de la peur à la joie nous dit St Jean.
Chers amis, à chaque culte nous demandons à Dieu qu’il nous donne sa paix, lorsque nous nous accueillons ou au moment de la bénédiction. Et souvent nous échangeons cette paix au moment de la Cène partagée. Est-ce que nous la recevons vraiment du Christ et de Dieu ? Est ce que nous la laissons descendre au plus profond de nos vies, nous illuminer. Nous remettre debout, nous ressusciter ?

Thomas, lui, est passé non pas de la peur à la joie mais du doute à la confiance. Il est bien notre «jumeau» lui qui, enthousiaste, voulait mourir avec Jésus (Jean 11, 16), qui voulait savoir quel allait être son chemin pour l’accompagner (Jean 14, 5) et qui doit constater que ce chemin s’est perdu au pied de la croix du Golgotha. Alors oui, il doit voir pour croire. Il a besoin de signes, de preuves pour faire confiance. Le Christ l’invite à regarder les marques de la croix et même à toucher ses plaies.
Ses plaies qui, tout vivant qu’il est, ne se sont pas refermées. Comme si le Vivant, le Ressuscité portait à jamais sur lui les marques de sa souffrance et de la mort. Alors que, lorsqu’on est vivant, normalement les plaies se referment et finissent par cicatriser. Et c’est ce à quoi souvent nous aspirons : retrouver par la Résurrection une sorte d’intégrité au-delà de toute souffrance.
Dieu lui, en Jésus-Christ, s’est laissé blesser par l’amour qu’il porte aux humains et c'est la seule voie qu'il a trouvée pour nous rejoindre dans toute notre vie. Il ne fait pas comme si le mal qui nous submerge n’était rien. Mais au contraire sa puissance et son amour se manifestent justement dans cette blessure acceptée qui se laisse à jamais toucher.
Mon Seigneur et mon Dieu s’écrie Thomas ! Heureux ceux qui croient sans avoir vu. Oui heureux ceux qui se laissent visiter jusque dans leurs peurs. Heureux ceux qui accueillent la paix de Dieu jusqu’au cœur de leurs vies parfois blessées. Heureux ceux qui se savent aimés par le Christ dans toute leur vie jusqu’à la mort et au-delà.

Amen !

Détails

Avec la participation de
Lectrice Christine De Icco
Orgue
Michel Jordan
Musique
Quatuor de trompettes de Juriens